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Du cadmium dans le chocolat : à Rome, le Codex Alimentarius examine les limites à fixer

En Colombie, un conseiller agricole coupe un fruit pour exposer les graines de cacao, utilisées pour faire du chocolat.
Photo: Scott Wallace / Banque mondiale.
En Colombie, un conseiller agricole coupe un fruit pour exposer les graines de cacao, utilisées pour faire du chocolat.

Du cadmium dans le chocolat : à Rome, le Codex Alimentarius examine les limites à fixer

Santé

Réunie à Rome pour sa session annuelle, la Commission du Codex Alimentarius, l’organe international des normes alimentaires, s’intéresse notamment cette année à la présence de cadmium dans le chocolat.

Ce métal lourd est en effet dangereux pour la santé et l’objectif du Codex Alimentarius est de fixer les niveaux maximums de ce contaminant dans le chocolat pour mieux protéger la santé des consommateurs.

Le cadmium est toxique pour les reins, le squelette ou l’appareil respiratoire. Son potentiel cancérigène est aussi reconnu internationalement.

La présence de cadmium dans les fèves de cacao peut être d’origine naturelle (les sols volcaniques sont riches en cadmium) ou d’origine humaine (pollution industrielle, pollution agricole avec l’utilisation de pesticides).

Aux amateurs de chocolat qui s’inquiètent et lui demandent ‘Est-ce que je peux encore manger du chocolat ?’, le Secrétaire du Codex Alimentarius, Tom Heilandt, se veut rassurant : il ne s’agit pas d’interdire la consommation de chocolat.

« La source principale de cadmium pour les personnes qui ne fument pas ce sont les aliments », explique-t-il dans un entretien à ONU Info. « C’est important de fixer des limites pour dire jusqu’à quel niveau cela est acceptable, car on ne peut pas l’éliminer ».

C’est en développant la science des aliments que les scientifiques ont réalisé le risque posé par le cadmium. « Bien sûr on aimerait avoir un niveau zéro, mais cela veut dire que vous ne mangez plus du tout de chocolat. On essaie de définir quel risque est acceptable », explique Tom Heilandt.

Le Secrétaire de la Commission du Codex Alimentarius souligne qu’il n’y a pas soudain de préoccupation spéciale d’un point de vue sanitaire concernant le cadmium dans le chocolat. En revanche, il y a eu des problèmes en matière de commerce.

« Certains pays n’ont pas accepté le chocolat d’autres pays parce qu’ils ont des limites différentes. Il y a donc une harmonisation des différentes limites à effectuer, c’est la question qui se pose maintenant », dit-il. « C’est la négociation qui se passe dans la Commission en ce moment ».

« Le but principal de cette Commission est de protéger la santé des consommateurs et d’assurer des pratiques loyales dans le commerce alimentaire », conclut-il.

Outre les niveaux maximums de cadmium dans le chocolat, les membres de la Commission du Codex Alimentarius, un organisme créé il y a plus de 50 ans par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), doivent aussi examiner les niveaux maximums de méthyl-mercure dans le poisson et réviser les niveaux maximums de plomb dans la nourriture.