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Lutte contre les maladies animales : plus de 4.700 vétérinaires formés dans 25 pays par la FAO et l’USAID

Des vétérinaires examiment un poulet.  75% des nouvelles maladies infectieuses qui ont émergé au cours des dernières décennies trouvent leurs origines chez les animaux.
FAO/Giulio Napolitano
Des vétérinaires examiment un poulet. 75% des nouvelles maladies infectieuses qui ont émergé au cours des dernières décennies trouvent leurs origines chez les animaux.

Lutte contre les maladies animales : plus de 4.700 vétérinaires formés dans 25 pays par la FAO et l’USAID

Santé

Un partenariat entre les Etats-Unis et les Nations Unies a permis de former plus de 4.700 vétérinaires professionnels en seulement 12 mois dans 25 pays d’Afrique, d’Asie et au Moyen-Orient.

L’objectif de cette collaboration entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence pour le développement international des Etats-Unis (USAID) est de renforcer la capacité des pays en développement à faire face aux apparitions de maladies chez les animaux de la ferme.

La FAO a fourni des formations techniques qui ont couvert une vaste gamme de compétences, à savoir les prévisions et la surveillance des maladies, les travaux de laboratoire, la biosécurité, les méthodes de prévention et de contrôle et les stratégies à adopter en cas d'épidémies.

En tout, 3266 vétérinaires en Asie, 619 en Afrique de l'Ouest, 459 en Afrique de l'est et 363 au Moyen-Orient ont bénéficié de ces formations pour lutter contre l'émergence de nouvelles maladies, en s'attaquant directement à la source.

« Près de 75% des nouvelles maladies infectieuses qui ont fait leur apparition ces dernières décennies trouvent leurs origines chez les animaux avant de nous contaminer, nous Homo sapiens, mammifères terrestres », a déclaré Juan Lubroth, Chef vétérinaire à la FAO. « C'est pourquoi améliorer l'identification des risques de maladies animales et s'attaquer directement à la source pour les combattre représentent des étapes stratégiques en vue d'éviter de futures pandémies ».

«Avoir une approche proactive est essentiel et, pour cela, le monde a besoin de professionnels bien formés et opérationnels - des biologistes, des écologistes, des microbiologistes, des modélisateurs, des médecins et des vétérinaires - voilà, pourquoi le soutien continu des Etats-Unis dans le but de renforcer ce type de capacité a été inestimable», a-t-il ajouté.

« A travers ce partenariat, nous avons appris qu'il existait de nombreux centres d'intérêts mutuellement bénéfiques entre la communauté liée à l'alimentation et à l'agriculture et a la communauté liée à la santé humaine », a pour sa part déclaré Dennis Carroll, Directeur de l'Unité Sécurité sanitaire mondiale et développement à l'USAID.

« Ce partenariat avec la FAO nous permettra non seulement de protéger les populations humaines des futures menaces virales mais aussi de protéger les populations animales des virus capables de réduire à néant les stocks alimentaires. Il n'est pas seulement question de santé mondiale, de maladie infectieuse, il est également question de sécurité alimentaire, de salubrité alimentaire et de croissance économique, » a ajouté M. Carroll.

Les épidémies de maladies les plus graves ont toutes une origine animale

Plusieurs études ont démontré que la croissance démographique, l'expansion agricole, l'ingérence environnementale et l'augmentation des chaînes d'approvisionnement alimentaire intercontinentales, ces dernières décennies, avaient grandement altéré la manière dont les maladies émergent, passent d'une espèce animale à l'autre et se propagent.

Les épidémies de maladies ayant fait le plus de dégâts ces dernières décennies avaient toutes une origine animale, par exemple la grippe aviaire hautement pathogène H5N1, la pandémie de grippe H1N1, le virus Ebola, le Syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus (SARS) et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

Au-delà des risques pour la santé humaine, les maladies animales peuvent coûter des milliards de dollars et paralyser la croissance économique.

Apparue au milieu des années 2000, l'épidémie H5N1, par exemple, a entraîné près de 30 milliards de pertes économiques à l'échelle mondiale. Quelques années plus tard, la grippe H1N1 a cumulé 55 milliards de dégâts.

Sans oublier que pour plusieurs millions des personnes les plus pauvres au monde, les animaux représentent leur bien le plus important. Les perdre reviendrait à enlever à ces familles leur autonomie et à les laisser complétement démunis.