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Assemblée générale : raréfaction des ressources pour des tribunaux de l'ONU en surchauffe

Assemblée générale : raréfaction des ressources pour des tribunaux de l'ONU en surchauffe

Des accusés majeurs non encore arrêtés, une cadence accélérée des audiences conjuguée à un manque de ressources, et une stratégie de fermeture des tribunaux prévoyant la fin des procès en 2008, autant de difficultés qu'ont exposées aujourd'hui les tribunaux de l'ONU à l'Assemblée.

Malgré les difficultés générées par le fait de devoir conduire huit procès dans trois salles d'audience ce qui est actuellement le cas pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), son Président Erik Mose, a affirmé aujourd'hui, lors d'une communiqué de l'Assemblée générale, que le calendrier prévoyant la fin des procès en 2008 serait respecté.

Indiquant qu'il présenterait, le 23 novembre prochain, devant le Conseil de sécurité, une évaluation de la stratégie d'achèvement des travaux, il a toutefois prévenus que les « nuages noirs » s'accumulaient à l'horizon. Le fait que certains États Membres n'aient pas versé leur contribution a eu pour conséquence le gel du recrutement de nouveaux collaborateurs, créant ainsi une situation paradoxale entre ce retard de paiement et l'exigence d'une accélération des travaux du Tribunal. Il a par conséquent réclamé une mise à disposition de ressources suffisantes pour pouvoir respecter les délais fixés par le Conseil de sécurité.

Le Président du TPIR s'est félicité de la coopération des autorités rwandaises mais, rappelant que sept accusés étaient encore en liberté, il a lancé un appel aux pays qui les hébergent pour qu'ils fassent preuve d'une coopération accrue.

Le Président du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) Theodor Meron, a également fait état de progrès considérables réalisés en dépit d'obstacles conséquents. Il a précisé que le Tribunal redoublait d'efforts pour faire en sorte que les États de l'ex-Yougoslavie mettent tout en œuvre pour arrêter les accusés toujours en fuite, 21 au total dont Radovan Karadzic, Ratko Mladic et Ante Gotovina.

M. Meron a réclamé la coopération de tous les États Membres dans l'action menée par le TPIY de faire répondre de leurs actes les auteurs des atrocités qui ont déchiré les Balkans dans les années 1990, contribuant ainsi au processus de réconciliation entre les peuples de l'ex-Yougoslavie.

Chaque État Membre, sans exception, doit s'acquitter pleinement de son obligation de soutien envers la mission du Tribunal, a-t-il déclaré.

Il a attiré l'attention de l'Assemblée générale sur le risque que faisait courir à la justice internationale, une politique laissant croire aux fugitifs qu'il leur suffit de se cacher et d'attendre tranquillement que le TPIY ferme ses portes.

La mission historique du Tribunal ne pourra pas être considérée comme accomplie aussi longtemps que des accusés de haut rang n'auront pas été jugés à La Haye, a-t-il déclaré.

Le Président du TPIY a lui aussi mis l'accent sur les difficultés financières que traverse le Tribunal qui, a-t-il indiqué, commencent à menacer son bon fonctionnement. Le gel total du recrutement et la limitation des dépenses décidés par le Secrétaire général en mai dernier entraîné le départ de plus de 100 fonctionnaires soit plus de 10% de la totalité de ses effectifs.