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Ukraine : une situation humanitaire de plus en plus désastreuse

Des familles atteignent Berdyszcze en Pologne, après avoir traversé la frontière de l'Ukraine, fuyant l'escalade du conflit.
© UNICEF/Tom Remp
Des familles atteignent Berdyszcze en Pologne, après avoir traversé la frontière de l'Ukraine, fuyant l'escalade du conflit.

Ukraine : une situation humanitaire de plus en plus désastreuse

Aide humanitaire

La situation humanitaire est devenue effroyable dans les régions les plus durement touchées par le conflit ukrainien, ont averti mardi les Nations Unies.

« La situation dans les régions durement touchées de l’est, du nord et du sud de l’Ukraine s’aggrave de plus en plus », a souligné le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Les besoins « non satisfaits » continuent de s’accumuler alors que l’accès à la nourriture, à l’eau, aux médicaments et aux autres produits de première nécessité reste sévèrement limité, a ajouté l’OCHA dans son dernier rapport de situation.

D’une manière générale, les affrontements en cours empêchent les personnes piégées dans des villes partiellement ou totalement encerclées d’évacuer en toute sécurité, tout en empêchant l’aide indispensable d’atteindre les personnes les plus démunies. 

Parmi les zones les plus touchées figurent Tchernihiv, Kharkiv, Kherson (Khersonska oblast, sud), les zones entourant Kyïv, Marioupol (Donetsk), Okhtyrka (Sumska oblast, nord-est), Izium (Kharkivska oblast), Sievierodonetsk (oblast de Louhansk, est), Trostianets (oblast de Sumska), Volnovakha (oblast de Donetsk) et Soumy (oblast de Sumska), ainsi que d’autres localités de Donetsk et de Louhansk situées à proximité des zones de combats actifs.

A un point de passage à la frontière entre l'Ukraine et la Moldavie à Palanca, des réfugiés attendent.
© UNICEF/Vincent Tremeau
A un point de passage à la frontière entre l'Ukraine et la Moldavie à Palanca, des réfugiés attendent.

1.430 civils tués depuis le début de la guerre, selon l’ONU

Dans ce contexte, le gouvernement ukrainien a indiqué plus de 13.000 personnes ont été évacuées par les « couloirs humanitaires convenus » entre le 1er et le 3 avril. Parmi ces habitants de ces zones assiégées, un peu plus de 2.000 personnes de Marioupol, plus de 1.100 du sud-est de la région de Zaporizka et près de de 6.000 de la région de Louhansk.

Plus largement, l’Est de l’Ukraine continue de supporter le « poids de l’offensive militaire » en cours. L’agence onusienne craint que les affrontements déjà violents et les bombardements intenses ne fassent qu’empirer alors que les forces russes se redéployent pour prendre le contrôle de la région de Donbas.

Avec les derniers développements et depuis le 24 février, la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies a déjà répertorié plus de 3.520 victimes civiles en Ukraine, dont environ 1.430 morts parmi lesquels plus de 120 enfants. Les chiffres réels sont probablement plus beaucoup élevés puisque que les informations reçues d’autres endroits affectés par de violents combats doivent être vérifiées.  

Dans le même temps, le nombre d’incidents vérifiés d’attaques contre des installations de soins de santé en Ukraine est passé à 85, faisant 73 morts et 46 blessés, selon un dernier décompte établi le 4 avril par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Des travailleurs humanitaires préparent l'aide d'un convoi humanitaire destiné à Sumy, en Ukraine.
© UNOCHA/Laurent Dufour
Des travailleurs humanitaires préparent l'aide d'un convoi humanitaire destiné à Sumy, en Ukraine.

L’ONU a fourni une aide multisectorielle essentielle à plus de 1,4 million de personnes

L’OCHA et ses partenaires continuent de travailler avec l’Ukraine et la Fédération de Russie par le biais du système de notification humanitaire afin de faciliter le passage en toute sécurité des convois dans les zones les plus durement touchées. A ce sujet, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a eu des entretiens à Moscou.

Selon l’ONU, les réunions de M. Griffiths ont pour objectif d’explorer de possibles arrangements et accords sur un cessez-le-feu humanitaire avec les parties au conflit, comme l’a demandé le Secrétaire général. La visite se penche sur l’objectif humanitaire de protéger les civils et d’assurer un accès à l’aide.  

Sur le terrain, l’OMS estime que près de la moitié des pharmacies du pays seraient fermées, ce qui limite l’accès aux médicaments essentiels. À Irpin - à environ 25 km au nord-ouest de la capitale - des semaines d’affrontements intenses ont laissé les gens dans un besoin désespéré d’eau potable, de nourriture, de générateurs. Les populations ont également besoin de bâches pour aider à isoler et à effectuer des réparations partielles des maisons endommagées.

En dépit des contraintes sécuritaires, les agences de l’ONU et leurs partenaires ont distribué, au 31 mars, à plus de 1,4 million de personnes une aide multisectorielle essentielle, dont plus de 690.000 dans les oblasts les plus touchés de l’est et du sud de l’Ukraine.