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Une infirmière s'occupe d'un patient âgé dans un hôpital en Thaïlande.

Services de santé : l’écart entre riches et pauvres réduit de moitié dans les pays en développement

© WHO/Ploy Phutpheng
Une infirmière s'occupe d'un patient âgé dans un hôpital en Thaïlande.

Services de santé : l’écart entre riches et pauvres réduit de moitié dans les pays en développement

Santé

En l’espace d’une décennie, l’écart entre riches et pauvres en matière de couverture des services de santé pour les femmes, les nouveau-nés et les enfants dans les pays à revenu faible et intermédiaire a presque été réduit de moitié, selon un répertoire sur la plus grande collection mondiale de données sur les inégalités de santé, de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

Le document de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle également que, dans ces pays, l’élimination des inégalités liées à la richesse en matière de mortalité des enfants de moins de cinq ans pourrait contribuer à sauver la vie de 1,8 million d’enfants.

« La capacité à diriger les services vers ceux qui en ont le plus besoin est essentielle pour faire progresser l’équité en matière de santé et améliorer les conditions de vie. Ce Référentiel nous aidera à aller au-delà du simple comptage des naissances et des décès et à ventiler les données sanitaires en fonction du sexe, de l’âge, de l’éducation, de la région et d’autres facteurs encore », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

L’hypertension est plus fréquente chez les hommes dans les pays riches

Bien que limitées, les données disponibles montrent aussi d’importants schémas d’inégalité. Dans les pays à revenu élevé, l’hypertension est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes et les taux d’obésité sont similaires chez les hommes et les femmes.

En revanche, dans les pays à faible revenu, les taux d’hypertension sont similaires chez les femmes et les hommes, mais les taux d’obésité sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes.

« Si nous sommes vraiment déterminés à ne laisser personne de côté, nous devons déterminer qui est laissé de côté », a ajouté le Dr Tedros.

Le référentiel révèle également des inégalités dans les réponses nationales à la Covid-19. En 2021, dans plus d’un tiers des 90 pays disposant de données, la couverture vaccinale Covid-19 chez les personnes les plus instruites était supérieure d’au moins 15% à celle des personnes les moins instruites.

En publiant le rapport sur les inégalités de santé, l’OMS appelle les pays à adopter un suivi systématique des inégalités de santé, à élargir la collecte de données et à renforcer les capacités d’analyse. Le suivi des inégalités en matière de santé devrait être intégré aux objectifs, indicateurs et cibles mondiaux et nationaux, ainsi qu’aux évaluations des performances en matière de santé.

Des infirmières travaillent dans une clinique mobile de vaccination contre la COVID-19 à Rofunta, en Sierra Leone, en décembre 2022.
© WHO/Michael Duff
Des infirmières travaillent dans une clinique mobile de vaccination contre la COVID-19 à Rofunta, en Sierra Leone, en décembre 2022.

Des données allant du niveau d’éducation à l’appartenance ethnique

Ce référentiel de données sur les inégalités de santé (HIDR) permet de suivre les inégalités de santé entre les groupes de population et dans le temps, en ventilant les données en fonction des caractéristiques des groupes, allant du niveau d’éducation à l’appartenance ethnique. Le répertoire comprend près de 11 millions de points de données et se compose de 59 ensembles de données provenant de plus de 15 sources.

Les données comprennent des mesures de plus de 2.000 indicateurs répartis selon 22 dimensions de l’inégalité, y compris des facteurs démographiques, socio-économiques et géographiques. Les thèmes abordés sont les suivants : les objectifs de développement durable (ODD) ; COVID-19 ; la santé reproductive, maternelle et infantile ; la vaccination ; le VIH ; la tuberculose ; le paludisme ; la nutrition ; les soins de santé ; les maladies non transmissibles et l’hygiène de l’environnement.

Toutefois, les données désagrégées ne sont toujours pas disponibles pour de nombreux indicateurs de santé et, lorsqu’elles le sont, elles sont le plus souvent ventilées uniquement par sexe et, dans une moindre mesure, par âge et par lieu de résidence. Par exemple, seuls 170 des 320 indicateurs du portail de statistiques sanitaires de l’OMS, l’Observatoire mondial de la santé, sont ventilés, dont 116, soit les deux tiers, ne le sont que par sexe.