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Guerre en Ukraine : la barre des 5 millions de réfugiés franchie, selon l’ONU

Selon le HCR, plus de cinq millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe en février.
© HCR/Maciej Moskwa
Selon le HCR, plus de cinq millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe en février.

Guerre en Ukraine : la barre des 5 millions de réfugiés franchie, selon l’ONU

Migrants et réfugiés

La barre des 5 millions de réfugiés liés à l’offensive russe en Ukraine a été franchie ce mercredi, selon de nouveaux chiffres publiés aujourd’hui par l’ONU sur la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la deuxième guerre mondiale.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 5034.439 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe le 24 février. Il s’agit exactement de 53.586 de plus par rapport au décompte effectué hier mardi. 

« 5 millions de personnes ont désormais fui l’Ukraine. Elles ont laissé derrière elles leurs maisons et leurs familles », a déclaré dans un tweet le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Beaucoup feraient n’importe quoi, et certains risquent même de rentrer, pour voir leurs proches », a-t-il ajouté, relevant toutefois que « chaque nouvelle attaque brise leurs espoirs » de retour. 

Le HCR a déclaré le 30 mars que 4 millions de personnes avaient fui l’Ukraine. L’exode a été un peu plus lent ces dernières semaines qu’au début de la guerre.

Parmi ces 5 millions de réfugiés, plus de 218.000 sont des ressortissants d’autres pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Plus de 2,8 millions de réfugiés en Pologne et près de 550.000 en Russie

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La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui depuis le début de l’invasion russe. Au total, un peu plus de 2.825.463 de réfugiés sont présents dans ce pays, selon le décompte du HCR arrêté au 19 avril. 

Bien que beaucoup y soient restés, un nombre inconnu d’entre eux ont poursuivi leur voyage. Selon les organismes humanitaires, il y a peu de contrôles aux frontières au sein de l’Union européenne.

Outre la Pologne, la Roumanie reste une destination des civils ukrainiens. Depuis le 24 février, 757.047 personnes sont entrées en Roumanie. La Hongrie accueille quant à elle 471.080 personnes, selon des chiffres du HCR arrêtés au 19 avril. 

De plus, depuis le 24 février, près de 426.964 personnes sont entrées en Moldavie par l’Ukraine. Quant à la Slovaquie, elle dénombre 342.813 personnes ayant fui l’Ukraine, selon le point actualisé du HCR arrêté au 19 avril.

La Russie reste la troisième destination des réfugiés ukrainiens après la Pologne et la Roumanie. 
Le nombre de personnes ayant trouvé refuge en Russie s’élève à près de 549.805 à la date du 19 avril 2022. Au Bélarus voisin, ce sont plus de 23.759 réfugiés ukrainiens qui ont été accueillis dans ce pays.

L’Ukraine, deuxième crise des réfugiés au monde après la Syrie

En plus des réfugiés, plus de 7,1 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de l’Ukraine. Au total, plus de 12 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population ukrainienne, ont été contraintes de fuir leur foyer depuis le 24 février dernier.

Avant la guerre, l’Ukraine comptait 44 millions d’habitants. « Seule la fin de la guerre peut ouvrir la voie à la reconstruction de leur vie » dans leur pays, a fait remarquer le Chef du HCR, Filippo Grandi.

Plus largement, la guerre ukrainienne figure parmi les plus grandes populations de réfugiés au monde. Avec plus de 5 millions d’exilés, le conflit ukrainien se place juste derrière la guerre civile en Syrie qui a engendré plus de 6,8 millions de réfugiés. Suivent le Venezuela (4,1 millions), l’Afghanistan (2,6 millions) et le Soudan du Sud (2,3 millions), selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés. 

Par ailleurs, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) a confirmé mercredi avoir enregistré 2.104 civils tués, dont 170 enfants, et 2.862 blessés, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, mais a averti que les chiffres réels « sont considérablement » plus élevés.