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RCA : le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 3.700 Casques bleus supplémentaires

Des Casques bleus portugais sur une base de la MINUSCA à Bangui en République centrafricaine.
MINUSCA/Leonel Grothe
Des Casques bleus portugais sur une base de la MINUSCA à Bangui en République centrafricaine.

RCA : le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 3.700 Casques bleus supplémentaires

Paix et sécurité

Estimant que la situation en République centrafricaine (RCA) continue de constituer une menace à la paix et à la sécurité internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution autorisant une augmentation des effectifs de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA).

Dans cette résolution adoptée par 14 voix pour et une abstention, le Conseil a décidé d’augmenter de 2.750 Casques bleus la taille autorisée de la composante militaire de la MINUSCA et de 940 la taille autorisée de la composante police de la MINUSCA.

La résolution précise que « ces renforts visent à renforcer la capacité de la MINUSCA à s'acquitter de ses tâches prioritaires mandatées dans le contexte actuel en constante évolution, en particulier la protection des civils et la facilitation de l'accès humanitaire, et à permettre à la Mission de renforcer sa capacité à prévenir et inverser la détérioration de la situation en matière de sécurité tout en créant un espace pour faire avancer le processus politique ».

Le Conseil de sécurité souligne en outre que ces nouvelles capacités « ne se substituent pas à la responsabilité principale des autorités nationales de faire avancer le processus de paix et de protéger la population » et note que ces renforcements « devraient être échelonnés grâce à une approche par étapes ».

Un expert appelle à protéger les électeurs

De son côté, un expert des Nations Unies a estimé vendredi que les autorités de la République centrafricaine devaient assurer la protection des candidats, des électeurs et du matériel électoral lors du second tour des élections législatives et partielles du 14 mars.

« Quel que soit le parti politique, tous les candidats, y compris les indépendants, devraient bénéficier de la protection des forces de sécurité et de défense pour la campagne, les opérations sur le terrain et la représentation dans les bureaux de vote », a déclaré Yao Agbetse, l'Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine.

M. Agbetse a déclaré que la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et les autres groupes armés devaient immédiatement cesser toute action visant à déstabiliser le bon déroulement des élections. Il a réitété que « les auteurs d'abus et de violations des droits de l'homme et des violations du droit international humanitaire devront rendre des comptes ».

L'expert a déclaré que tous les candidats aux élections devraient avoir un accès égal aux médias publics en RCA. « J'encourage le Conseil supérieur de la communication à poursuivre son travail de contrôle du flux d'informations sur les médias et les réseaux sociaux et à veiller à ce que les auteurs de messages de haine, de manipulation et d'incitation à la violence soient identifiés et traduits en justice », a-t-il dit.
L'expert a salué les efforts de l'Agence nationale des élections et le soutien multiforme apporté par la MINUSCA, l'équipe de pays des Nations Unies et les partenaires internationaux pour le succès des élections. Il a déclaré que les autorités centrafricaines devraient poursuivre et renforcer la conquête des territoires anciennement occupés par les groupes armés et le déploiement progressif des forces de défense et de sécurité.

« Je demande aux autorités centrafricaines de veiller à ce que le second tour des élections soit crédible, transparent, ouvert et pacifique, que le matériel électoral soit disponible, que la sécurité de tous les acteurs soit assurée et que les électeurs soient protégés dans l'exercice de leurs droits démocratiques », a déclaré M. Agbetse.

NOTE :

Les Experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des " procédures spéciales " du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du Système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.