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Coronavirus : baisse substantielle des infections chez les travailleurs de la santé (OMS)

Un agent de santé d'un centre de dépistage recueille des échantillons pour le coronavirus à l'hôpital d'État Mimar Sinan, dans le district de Buyukcekmece à Istanbul, en Turquie.
Photo : PNUD Turquie/Levent Kulu
Un agent de santé d'un centre de dépistage recueille des échantillons pour le coronavirus à l'hôpital d'État Mimar Sinan, dans le district de Buyukcekmece à Istanbul, en Turquie.

Coronavirus : baisse substantielle des infections chez les travailleurs de la santé (OMS)

Santé

Alors que de nouvelles données ont confirmé mardi que 14% des cas du coronavirus dans le monde concernent des agents de santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a toutefois annoncé que ces niveaux élevés d’infection ont commencé à diminuer. 

« Il est encourageant de constater une baisse substantielle de l’infection du personnel soignant depuis le début de l’épidémie, indépendamment de l’évolution globale de l’incidence des cas », a souligné l’OMS dans son dernier bulletin épidémiologique, se basant sur une analyse des données communiquées par 83 pays, principalement en Europe et en Amérique.

Dans de nombreux pays, cela est probablement dû à la disponibilité accrue des équipements de protection individuelle (EPI) et à une meilleure adhésion aux directives de prévention et de contrôle des infections (IPC).

Benedetta Allegranzi, responsable technique de l’OMS chargée de la prévention et du contrôle des infections, a dit aux médias que cette baisse était probablement liée aussi à une meilleure compréhension et à un meilleur respect des mesures de prévention, comme le port d’un masque médical, une hygiène des mains fréquente, le maintien d’une distanciation physique.

Toutefois, si la crise du coronavirus a fait des ravages dans l’ensemble, les données de nombreux pays et régions montrent aussi que les travailleurs de la santé ont été infectés à un taux bien plus élevé que la population générale.

Selon l’OMS, les travailleurs de la santé représentent moins de 3% de la population dans la plupart des pays, mais ils sont à l’origine d’environ 14% de tous les cas de Covid-19 signalés à l’OMS. Et dans certains pays, ils représentent même plus d’un tiers des cas.

Les cas de Covid-19 avec la comorbidité, l’hospitalisation et les décès

Ils payent ainsi le prix fort avec leur santé. « Les travailleurs sanitaires et sociaux, en contact avec des patients et/ou qui s’occupent de patients atteints de Covid-19, courent un risque d’infection plus élevé que la population générale », souligne l’OMS dans son dernier bulletin épidémiologique, ajoutant qu’il est « essentiel d’atténuer et de réduire ce risque ».

Plus largement, l’agence onusienne estime que les agents de santé sont donc confrontés à de multiples défis. Il s’agit notamment de la pénurie de main-d’œuvre préexistante, la réaffectation du personnel à la réponse de la pandémie. Outre le risque d’infections et de décès, il y aussi les exigences de quarantaine et d’auto-isolement, le stress et l’épuisement professionnel.

En plus de la pénurie d’équipements et de fournitures essentiels, l’OMS relève aussi l’obligation de prendre soin des amis et de la famille infectés. Dans ces conditions, la  mise en œuvre des interventions de dépistage et de traitement, tout en maintenant les services de santé essentiels, nécessite un personnel de santé pluridisciplinaire sain, formé, compétent, équipé, protégé, bien géré et doté d’un personnel approprié.

L’OMS a par ailleurs comparé les proportions de cas de Covid-19 avec la comorbidité, l’hospitalisation et les décès, comme résultat par catégories d’âge et par sexe chez les travailleurs de la santé et les non-travailleurs de la santé. En utilisant les informations de cinq pays d’Amérique et d’Europe disposant de données complètes, un total de 13%, soit 37.446 patients atteints de maladies graves, ont déclaré des comorbidités sous-jacentes, notamment le diabète et les maladies cardiovasculaires, telles que l’hypertension.

Parmi ces patients, 5% (15.141) ont dû être hospitalisés, et parmi eux, 5,3% (799) ont dû suivre une oxygénothérapie. Dans l’ensemble, 0,5% (1.417 patients) des cas de maladies graves ont été mortels.

Accélération de la pandémie en Europe depuis une semaine

Selon les dernières indications publiées lundi soir et qui portent jusqu’à dimanche matin, près de 2,2 millions de nouveaux cas de coronavirus ont été observés dans le monde. Selon l’OMS, il s’agit du « plus grand nombre de cas signalés jusqu’à présent en une seule semaine ». 

Depuis le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié le 5 octobre, il y eu 39.000 décès dus au coronavirus ont été signalés dans les six régions de l’OMS. Il s’agit d’une baisse de 1%.

De façon générale, la pandémie liée au coronavirus s’est largement accélérée en Europe en une semaine. Par région, l’Europe a signalé la plus forte hausse (34 %) du nombre de cas au cours de la semaine écoulée. Derrière l’Europe, ceux-ci sont en augmentation dans toutes les régions, sauf une partie de l’Asie où ils ont reculé de 6%.

L’Afrique a signalé une hausse substantielle des décès, avec 27 % par rapport à la semaine précédente. Dans la Région africaine de l’OMS, l’Afrique du Sud continue d’enregistrer plus de la moitié (56%, soit 690.896) de tous les cas confirmés. 

Dans l’ensemble, les pays qui ont signalé le plus grand nombre de cas au cours des sept derniers jours sont l’Inde, les États-Unis, le Brésil, le Royaume-Uni et la France.

Au total, plus de 37,6 millions de cas de Covid-19 et 1.077.799 décès de décès ont été signalés dans le monde depuis le 30 décembre dernier. Près de la moitié de ces cas (48%) et de ces décès (55%) continuent d’être signalés dans la région des Amériques, les États-Unis d’Amérique, le Brésil et l’Argentine étant les pays qui comptent le plus grand nombre de nouveaux cas et de décès dans la région.