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Bélarus : l'OIT demande au Président Loukachenko de garantir le « plein respect » des droits des travailleurs lors des manifestations

De grandes foules ont manifesté leur colère face aux résultats de l'élection présidentielle au Bélarus.
Photo : Kseniya Halubovich
De grandes foules ont manifesté leur colère face aux résultats de l'élection présidentielle au Bélarus.

Bélarus : l'OIT demande au Président Loukachenko de garantir le « plein respect » des droits des travailleurs lors des manifestations

Paix et sécurité

Exprimant sa profonde inquiétude concernant la détention et les arrestations de syndicalistes au Bélarus, le chef de l'Organisation internationale du travail (OIT) a appelé le Président Alexandre Loukachenko à garantir un climat exempt de violence et d'intimidation à l'égard des travailleurs qui manifestent pacifiquement.

Selon l'OIT, six syndicalistes ont été arrêtés par les autorités après avoir participé à des manifestations pacifiques et à des activités industrielles.

Dans une lettre adressée au Président Loukachenko, le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, a demandé au président de libérer et d'abandonner les charges contre les personnes détenues et l'a appelé à « assurer le plein respect » des droits des travailleurs lors de la vague de protestations qui a balayé le pays ces dernières semaines.

M. Ryder a rappelé au Président qu'il est de la responsabilité du gouvernement de garantir un climat exempt de violence, de menaces ou de pressions à l'encontre des travailleurs qui protestent pacifiquement, et que toute allégation de ce type doit faire l'objet d'une enquête rapide et indépendante.

Prévenir les violations des droits de l'homme

« Je dois vous exhorter à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour prévenir les violations des droits de l'homme et garantir le plein respect des droits et libertés des travailleurs », a déclaré le Directeur général de l'OIT.

« Personne ne devrait être privé de sa liberté ou faire l'objet de sanctions pénales pour le simple fait d'organiser ou de participer à une grève ou à une manifestation pacifique », a-t-il écrit.

Dans cette lettre, le chef de l'OIT a également fait part de sa profonde inquiétude face aux informations en provenance du Bélarus concernant l'arrestation, la détention, l'emprisonnement et les mauvais traitements infligés aux dirigeants des travailleurs.

M. Ryder a également rappelé que l'OIT travaille depuis 16 ans avec le gouvernement du Bélarus et les organisations nationales de travailleurs et d'employeurs, en aidant à résoudre les problèmes soulevés par une commission d'enquête de l'OIT en 2004, qui a été mise en place suite à de graves violations des droits et libertés syndicaux dans le pays.

M. Ryder a fait remarquer que si certains progrès ont été réalisés sur ces questions, « les recommandations de la Commission sont loin d'être pleinement mises en œuvre ».

L'intervention du Directeur général de l'OIT faisait suite à une demande de la Confédération syndicale internationale (CSI), qui s'efforce de garantir que les droits fondamentaux des travailleurs - le droit de s'organiser en syndicat, le droit de négociation collective, la protection contre la discrimination et l'élimination du travail des enfants et du travail forcé - soient universellement respectés et appliqués.