L'actualité mondiale Un regard humain

Ebola en RDC : l’OMS fait le pari de la surveillance pour éviter tout retour de l’épidémie

Gislaine, 18 ans, du village de Kanzuli zuli près de Beni en RDC. Son frère a contracté le virus Ebola; elle reçoit donc de la nourriture et reste chez elle (septembre 2019)
PAM/Deborah Nguyen
Gislaine, 18 ans, du village de Kanzuli zuli près de Beni en RDC. Son frère a contracté le virus Ebola; elle reçoit donc de la nourriture et reste chez elle (septembre 2019)

Ebola en RDC : l’OMS fait le pari de la surveillance pour éviter tout retour de l’épidémie

Santé

« De bonnes nouvelles sur le front d’Ebola », a déclaré le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Gebreyesus, en ouverture, lundi soir à Genève, d’une conférence de presse sur le coronavirus.

Il s’agit en fait du compte à rebours de 42 jours qui a commencé en République démocratique du Congo (RDC) depuis le 2 mars dernier. Et la « bonne nouvelle », c’est le fait qu’« aucun nouveau cas, ni aucun décès confirmé » n’a été enregistré depuis 22 jours consécutifs.

La dernière patiente est sortie le 3 mars d’un centre de traitement à Beni, l’un des épicentres dans la partie orientale de la RDC.

D’ici le 12 avril, en suivant de près les ex-patients pour éviter toute rechute, le pays en aura fini avec l’épidémie d’Ebola. « Cela fait maintenant trois semaines que le dernier cas a été signalé, et une semaine que le dernier survivant a quitté le centre de traitement. Nous sommes maintenant dans le compte à rebours pour la fin de l’épidémie », a souligné Dr Tedros.

Dans ce dispositif, l’OMS continue à documenter des alertes tous les jours et à vacciner des contacts même si « la situation sécuritaire reste fragile au Nord-Kivu ». Plus de 140 nouvelles personnes ont ainsi reçu le vaccin « rVSV-ZEBOV-GP », pour un cumul de 300.330 personnes vaccinées depuis août 2018.

« Le système de santé doit être fort pour arrêter bien plus qu’Ebola »

En insistant sur cette méthode, l’agence onusienne entend ainsi rappeler la fragilité de certains acquis. « Lors de précédentes épidémies d’Ebola, nous avons constaté des flambées même après la fin de l’épidémie », a fait valoir le chef de l’OMS, rappelant au passage le suivi de plus de 1.100 survivants. L’OMS maintient donc ses équipes sur le terrain pour « répondre rapidement aux flambées si nécessaire ».

Vendredi dernier, le Directeur Adjoint de l’OMS en charge de la réponse aux urgences, le Dr Ibrahima Socé Fall avait alerté de son côté sur l’importance de continuer à soutenir Kinshasa.

« Le système de santé doit être fort pour arrêter bien plus qu’Ebola. Il doit arrêter le paludisme, la rougeole, le choléra et maintenant COVID-19. Il y a encore beaucoup de travail à faire », avait-il fait valoir. Selon le médecin sénégalais, il est donc important que la communauté mondiale ne concentre pas ses efforts uniquement lorsqu’il y a une menace immédiate, pour ensuite s’éloigner lorsque la menace se dissipe.

Déclarée le 1er août 2018, l’actuelle épidémie en RDC est la deuxième la plus importante de l’histoire, après celle qui a frappé l’Afrique de l’Ouest. Sur 3.444 cas enregistrés (3.310 confirmés et 134 probables), il y a eu 2.264 décès. « L’épidémie est peut-être en train de prendre fin, mais pas notre détermination », a insisté Dr Tedros.