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RDC : au moins 52 cas d’Ebola et 22 morts selon un nouveau bilan officiel de l'OMS

L'UNICEF intensifie ses efforts de prévention et de sensibilisation sur le virus ébola dans les écoles
UNICEF/UN0162335/Tremeau
L'UNICEF intensifie ses efforts de prévention et de sensibilisation sur le virus ébola dans les écoles

RDC : au moins 52 cas d’Ebola et 22 morts selon un nouveau bilan officiel de l'OMS

Santé

Dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), le nouveau bilan de l’épidémie d’Ebola fait état de 22 décès et de 52 cas (31 confirmés, 13 probables et 8 suspects), a annoncé vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a revu à la baisse ses premiers chiffres.

« Il s’agit du bilan total des cas de fièvre hémorragique qui ont été signalés dans la région à la date du 23 mai » a déclaré le porte-parole de l’OMS,  Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse à Genève.

L'OMS a révisé à la baisse le nombre des cas (passé de 58 à 52) et celui des morts (27 à 22). Un écart que l'agence onusienne explique par le fait que certains morts ont été au début faussement attribués à Ebola, alors que certains cas se sont révélés négatifs aux analyses de laboratoire. « De plus le Ministère de la santé et l’OMS ont passé en revue tous les cas considérés comme probables et après des investigations, il se trouve que certains ne sont pas des cas d’Ebola », a expliqué Tarik Jasarevic. « Donc les chiffres peuvent parfois aller à la hausse ou à la baisse et cela dépend des tests et des enquêtes épidémiologiques ».

L’épidémie d’Ebola a été déclarée le 8 mai à Bikoro, une localité à 600 km au nord de Kinshasa. Elle s’est ensuite propagée à la ville de Mbandaka, peuplée de 1,2 million d’habitants.  Une campagne de vaccination ciblant le personnel soignant, les contacts des malades et les contacts des contacts est en cours depuis lundi. L’OMS, qui espère prochainement entamer une nouvelle phase de vaccination à Bikoro, note que près de 154 personnes ont été déjà vaccinées à Mbandaka. Mais « ce n’est pas une campagne de masse mais il s’agit plutôt d’identifier toutes les personnes à risques », explique Tarik Jasarevic.

L’OMS a revu à la hausse le montant du financement de ses opérations en RDC. Le plan d’intervention stratégique contre le virus Ebola s’élève désormais à 56,8 millions de dollars.

Les enfants doivent être au cœur de la riposte à l’épidémie d’Ebola

De son côté, le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) souligne la vulnérabilité des enfants qui continuent d’être à risque face à l’épidémie d’Ebola en RDC. « Ce qui est essentiel est que leur santé et leur bien-être soient prioritaires dans la réponse », a fait remarquer Christophe Boulierac, le porte-parole de l’UNICEF à Genève.

L’UNICEF a ainsi intensifié ses efforts de prévention dans les écoles des trois zones de santé touchées. Ces efforts comprennent l'installation d'unités de lavage des mains dans 277 écoles et l'appui aux activités de sensibilisation auprès de plus de 13.000 enfants à Mbandaka, Bikoro et Iboko. « Les écoles sont des lieux privilégiés pour engager les enfants et leurs communautés dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola », a déclaré le Dr. Gianfranco Rotigliano, Représentant de l’UNICEF en RDC. Revenant de la région touchée par l’épidémie, le Dr  Rotigliano a rappelé l’importance de la mise en place « de mesures pour minimiser le risque de transmission dans les écoles, y compris la prise de température et le lavage des mains ».

L’agence onusienne est également préoccupée par le bien-être des enfants dont des proches ont contracté la maladie. « Les enfants dont les parents ou les soignants meurent d’Ebola ou qui vivent isolés parce qu’ils ont été en contact avec une personne infectée, ont besoin d’un soutien psychosocial », a déclaré le Dr Rotigliano. « Les enfants sont frappés par une telle épidémie bien plus que ceux qui tombent malades parce qu'un enfant est également très atteint psychiquement, psychologiquement et émotionnellement lorsque quelqu’un de sa famille tombe malade », a expliqué Christophe Boulierac au micro d'ONU info.  « Il y a des risque de stigmatisation mais aussi des risques de traumatisme psychologique », a-t-il précisé. 

Dans ce contexte, 22 agents psychosociaux formés par l’UNICEF et ses partenaires apportent une aide aux familles touchées par l’épidémie d’Ebola. L’UNICEF soutient également 23 familles et leurs enfants dont des proches ont été infectés par le virus Ebola en leur fournissant des kits et des rations alimentaires.

En outre, l’UNICEF continue de travailler en étroite collaboration avec les communautés pour promouvoir des comportements qui aident à stopper la transmission, tels que des enterrements sécurisés et le lavage des mains. Le Fonds engage un dialogue avec les dirigeants de la communauté, mène des campagnes de sensibilisation et soutient des campagnes de sensibilisation de porte à porte. À Mbandaka, 706 acteurs communautaires ont été identifiés et sont déployés pour communiquer sur la prévention du virus.