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Soudan : l'ONU inquiète pour les civils dans le Sud-Kordofan

Soudan : l'ONU inquiète pour les civils dans le Sud-Kordofan

Le Coordonnateur humanitaire de l'ONU en Libye, Georg Charpentier.
Le Coordonnateur humanitaire de l'ONU au Soudan, Georg Charpentier, a exprimé mercredi son inquiétude concernant l'impact de la détérioration de la situation sécuritaire sur les populations civiles de l'Etat du Sud-Kordofan au Soudan.

Le Sud-Kordofan est l'un des 25 Etats composant le Soudan. Sa capitale est Kadugli et la région contestée d'Abyei, où des affrontements meurtriers ont lieu depuis plusieurs mois, se trouve dans cet Etat.

« Les affrontements qui ont éclaté à Kadugli et dans certains villages ruraux du Sud-Kordofan ont provoqué le déplacement de la population civile. Environ 7.000 personnes ont cherché refuge à côté de la base de la Mission des Nations Unies pour le Soudan (MINUS) à Kadugli », a déclaré mercredi M. Charpentier dans un communiqué.

« Alors que les stocks d'aide humanitaire pré-positionnés à Kadugli, en particulier la nourriture et les abris, ont été sécurisés et transférés à la base de la MINUS pour être distribués aux civils concentrés dans le camp situé à côté », a-t-il expliqué.

Le Coordonnateur humanitaire a appelé à l'arrêt immédiat « des hostilités au Sud-Kordofan et a réitéré la responsabilité des autorités nationales à protéger les populations civiles »

Enfin, il a exhorté « toutes les parties à autoriser l'accès des organisations humanitaires pour évaluer la situation et fournir l'aide d'urgence nécessaire aux populations affectées ».

De son côté, l'Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Soudan, Mohamed Chande Othman, a exprimé mercredi lors d'une conférence de presse à Khartoum, la capitale soudanaise, son inquiétude sur la situation sécuritaire dans la zone d'Abyei. Il s'exprimait à l'issue d'une visite de plusieurs jours au Soudan.

« La clé de la résolution du conflit d'Abyei et de l'amélioration de la situation des droits de l'homme est l'engagement politique entre les parties. J'exhorte les parties à retourner à la table des négociations afin de résoudre les différends et ramener la paix dans la zone », a déclaré l'expert indépendant.

Après plusieurs mois d'affrontements violents dans la zone d'Abyei au Soudan, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dénombre près de 100.000 personnes déplacées dont 67.000 ont déjà été enregistrées.

La région d'Abyei, qui se situe à la limite entre le Nord et le Sud-Soudan, est en proie à des affrontements depuis plusieurs mois. L'Accord de paix global qui a mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan prévoyait l'organisation d'un référendum d'autodétermination à Abyei en janvier 2011, en même temps que celui sur l'autodétermination du Sud-Soudan. Faute d'accord sur la composition d'une commission électorale, le scrutin avait été reporté. Le Sud-Soudan de son côté a voté massivement pour la sécession, qui entrera en vigueur le 9 juillet 2011.

Les parties au conflit ont signé les 13 et 17 janvier 2011 les Accords de Kadugli et le 4 mars l'Accord d'Abyei, qui prévoient notamment le retrait de toutes les forces armées non-autorisées et le déploiement d'une force de sécurité mixte appuyée par la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS). Les déplacements de civils depuis Abyei ont commencé le 21 mai lorsque la ville a été attaquée par les Forces armées soudanaises (FAS) qui en ont pris le contrôle.