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L'Assemblée générale adopte une résolution sur les diamants du sang

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L'Assemblée générale adopte une résolution sur les diamants du sang

Soucieuse de « rompre le lien entre le négoce illicite de diamants bruts et les conflits armés », l'Assemblée générale de l'ONU a adopté jeudi, sans vote, une résolution qui salue les progrès accomplis en 2010 vers la réalisation des objectifs fixés pour renforcer le dispositif d'évaluation par les pairs du Processus de Kimberley. Cette adoption a suscité les réactions de plusieurs États Membres, dont le Canada, selon lequel le Zimbabwe refuse de répondre aux exigences du Processus.

Le Processus de Kimberley est une initiative conjointe de gouvernements, de l'industrie du diamant et de la société civile destinée à empêcher que des « diamants de la guerre » trouvent leur chemin dans les circuits du commerce international licite, rappelle le rapport dont était saisie l'Assemblée générale.

Aux termes de cette résolution, l'Assemblée salue également les progrès accomplis pour améliorer la transparence et la fiabilité des statistiques, promouvoir la recherche concernant la traçabilité des diamants, encourager une démarche sans exclusive à l'égard du Système de certification du Processus et renforcer la capacité de ce Système de faire face aux nouveaux problèmes.

Le Système de certification impose à ses membres de nombreuses conditions afin de pouvoir certifier que les échanges de diamants bruts ne servent pas à financer des conflits armés. Depuis septembre 2007, le Processus de Kimberley compte 48 participants représentant 74 pays; l'Union européenne et ses États membres comptant comme un seul participant.

En adoptant cette résolution, l'Assemblée prend note avec satisfaction de la poursuite de la collaboration entre le Processus de Kimberley et l'ONU concernant la question des diamants de Côte d'Ivoire, « actuellement le seul pays où les diamants servent à financer un conflit »; l'objectif à terme étant de réunir les conditions pour que les sanctions des Nations Unies sur le commerce des diamants bruts provenant de ce pays soient levées.

Le Processus de Kimberley est également encouragé à poursuivre ses efforts visant à renforcer le Système de certification en Afrique de l'Ouest. L'Assemblée se félicite des efforts de la Guinée à cet égard ainsi que des mesures prises par le Libéria pour répondre aux problèmes persistants liés à la mise en œuvre du Système de certification.

Selon le représentant du Canada, l'exportation des diamants provenant du gisement de Marange au Zimbabwe a révélé de « profondes failles dans la capacité du Processus de s'attaquer, en temps et de manière efficace, aux cas de non-conformité ». Préoccupé par la mise en œuvre « sporadique », par le Zimbabwe, du Plan d'action conjoint accepté à la plénière de Swakopmund en 2009, ainsi que des actions non autorisées du moniteur du Processus de Kimberley pour le Zimbabwe, il a mis en garde contre les risques de sacrifier la viabilité à long terme du Processus au profit d'une solution de fortune.

Réagissant à ces propos, également formulés par le représentant des États-Unis, leur homologue du Zimbabwe a prévenu que son pays ne cédera jamais le commerce et l'exploitation de ses diamants qui, en aucune façon, n'alimentent des conflits. Si les diamants de Marange sont mis en lumière aujourd'hui, c'est tout simplement parce que, a cru comprendre le représentant, ce sont des Zimbabwéens noirs qui les contrôlent. Il a renouvelé son engagement actif en faveur du Processus, « malgré les détracteurs de son pays, aveuglés par le racisme et la brutalité ».

Alors que l'Assemblée prend acte de l'« importante contribution » d'Israël à la présidence du Processus de Kimberley en 2010, plusieurs délégations sont intervenues pour contester cette référence, dont le représentant des Émirats arabes unis, qui s'exprimait au nom du Groupe des États arabes. La délégation israélienne a répondu aux critiques. Celle du Venezuela s'est également désolidarisée des références faites à la présidence d'Israël, pays auquel succèdera en 2011 la République démocratique du Congo (RDC).

L'Assemblée générale a également adopté jeudi, sans vote, une résolution dans laquelle elle prie le Secrétaire général de continuer à solliciter les vues des États Membres sur la possibilité de proclamer une Décennie des Nations Unies pour le dialogue entre les religions et les cultures et la coopération pour la paix, en s'inspirant des initiatives pertinentes qui auront été prises au cours de l'année 2011.

Également adoptée sans vote, une autre résolution souligne combien il importe de renforcer les synergies entre la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), le système des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales dont les activités ont une incidence directe sur les pays de langue portugaise, « facteur d'union entre les huit États membres de la Communauté et entre leurs 240 millions d'habitants ». L'Assemblée se félicite des efforts déployés par la Communauté des pays de langue portugaise et la communauté internationale pour consolider la stabilité politique de la Guinée-Bissau.

Enfin, l'Assemblée a adopté sans vote une quatrième résolution par laquelle elle se félicite notamment de la signature d'un mémorandum d'accord entre l'Alliance des civilisations et l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), et de la signature plus récente d'un plan d'action définissant les plans et programmes communs que devront exécuter l'Organisation et l'Alliance entre 2010 et 2012.