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Liban/Syrie : une résolution pourrait être adoptée mercredi par le Conseil de sécurité

Liban/Syrie : une résolution pourrait être adoptée mercredi par le Conseil de sécurité

L'ambassadeur Jones Parry, du Royaume Uni
Dans une déclaration à la presse, le président du Conseil de sécurité a fait savoir aujourd'hui qu'un projet de résolution serait mis sur la table demain, après l'audition de Detlev Mehlis qui doit se prononcer notamment sur le degré de coopération des autorités syriennes dans l'enquête qu'il dirige sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais.

« Un projet de résolution sera proposé dont le contenu dépendra de la réaction des membres du Conseil » à la présentation du rapport de Detlev Melhis sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, à Beyrouth le 14 février dernier, a indiqué Emy Jones Parry, représentant permanent du Royaume-Uni auprès des Nations Unies et président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, dans une déclaration à la presse, faite aujourd'hui à l'issue de consultations à huis clos sur le Liban.

« Nous ferons circuler demain soir une résolution qui pourrait être adoptée dès le 14 décembre, avant la fin du mandat de la Commission d'enquête qui se termine le 15 décembre », a déclaré aujourd'hui Jean-Marc de la Sablière, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, lors d'une rencontre avec la presse au siège de l'ONU.

Répondant à la question d'un journaliste, le représentant de la France a estimé, à la lecture du deuxième rapport Mehlis, que « la Syrie ne coopérait pas de manière pleine et entière ». « Certainement pas », a-t-il insisté.

« Certes, Detlev Mehlis rend compte des progrès de l'enquête, ce qui est très encourageant, a-t-il ajouté, mais le magistrat souligne toutefois que l'enquête doit continuer ».

« Je suis confiant sur le fait que le Conseil de sécurité décidera de la prorogation, à la demande du Liban, du mandat de la Commission », a déclaré pour sa part John Bolton, représentant permanant des Etats-Unis auprès des Nations unies, également lors d'une rencontre avec la presse.

« Manque de coopération » et « obstruction à la justice », retient de son côté John Bolton, après une première lecture du rapport. « Cela n'est tout simplement pas suffisant de coopérer un peu pour satisfaire la résolution 1636 qui demande une coopération totale », a-t-il encore estimé.

« Nous ne savons pas encore quelles seront les prochaines étapes mais il n'y a pas d'ambiguïté sur le fait que la Syrie ne coopère pas complètement », a-t-il conclu.

Dans une lettre accompagnant le rapport Mehlis, transmis aujourd'hui au Conseil de sécurité, le Secrétaire général a relevé que les efforts de la Commission d'enquête pour obtenir la coopération des autorités syriennes ne commençaient à porter leurs fruits que depuis récemment (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

Dans son rapport, Detlev Mehlis recommande que le mandat de la Commission d'enquête soit prorogé à nouveau pour une durée de six mois, a indiqué aussi le porte-parole du Secrétaire général.

Le Conseil de sécurité entendra le magistrat allemand demain mardi, dans l'après-midi, au cours d'une séance publique. Detlev Melhis donnera ensuite une conférence de presse.

Le 31 octobre dernier, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1636 qui demandait à la Syrie de coopérer pleinement dans l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

Cette résolution, adoptée dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies qui prévoit le recours à la force en cas de menace à la paix et à la sécurité internationales, demandait également à la Commission de rendre compte du degré de coopération des autorités syriennes, avant le 15 décembre.

Il était enfin prévu que si les autorités syriennes ne répondaient pas aux exigences de la résolution, le Conseil pourrait envisager des « mesures supplémentaires ».

Dans son premier rapport, Detlev Mehlis déplorait l'absence de coopération de la Syrie dans l'enquête et concluait « à l'implication tant du Liban que de la Syrie » dans l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri (voir notre dépêche du 21 octobre 2005).