Syrie

Dix mois après la chute du régime de Bachar al-Assad, qui a mis fin à 14 années de guerre civile, la Syrie tente de se reconstruire sous la houlette du président Ahmed al-Sharaa. Ancien chef rebelle de l’alliance islamiste Hay’at Tahrir al-Sham, active dans le nord-ouest du pays, il a accédé au pouvoir à la faveur d’un accord de transition soutenu par l’ONU, avec la promesse d’un retour progressif à la stabilité et à des élections libres d’ici cinq ans.

Lorsque les portes de la tristement célèbre prison syrienne de Sednaya se sont ouvertes, peu après la chute du régime Assad en décembre dernier, les graffitis sur les murs donnaient un effrayant aperçu de ce que l’on appelait couramment « l’abattoir humain ».

Des centaines de milliers de personnes ont disparu en Syrie au cours des 50 dernières années sous le régime de la famille Assad, notamment pendant les 14 années de guerre civile qui ont débuté en 2011.

Le Président syrien Ahmad Al-Sharaa a profité de sa première participation au débat annuel de l'Assemblée générale des Nations Unies pour présenter un programme ambitieux de réformes et de reconstruction, promettant une diplomatie équilibrée, une justice transitionnelle et une représentation inclusive, alors que le pays tourne « la page d'un passé tragique ».

La chute du régime de Bachar al-Assad n’a pas mis fin aux souffrances. Si les « violations odieuses et systématiques » commises sous l’ancien pouvoir ne sont plus la règle, la situation des droits humains en Syrie demeure dramatique, ont alerté mardi les enquêteurs indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Dans un contexte sécuritaire tendu en Syrie, marqué par une récente flambée de violence dans le sud du pays, la transition politique, qui a commencé avec la chute du régime de Bachar Al-Assad, « reste sur le fil du rasoir », a prévenu jeudi un haut responsable de l'ONU lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

Les vagues de violence commises par les forces gouvernementales contre la minorité alaouite depuis janvier sur la côte et le centre-ouest de la Syrie ont été « généralisées et systématiques », ont indiqué jeudi des enquêteurs indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, relevant que ces abus pouvaient, dans certains cas, constituer des « crimes de guerre ».

Souweida, dans le sud de la Syrie, était autrefois une ville prospère, mais en deux décennies, elle a été transformée par la violence et les conflits. Une responsable de l'agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) raconte ce qu'elle a vu après une récente visite dans la région.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé dimanche son inquiétude face à la forte escalade de la violence dans la région de Souweïda en Syrie depuis la mi-juillet, condamnant les attaques contre les civils et appelant à une protection urgente et à un accès humanitaire.