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Le TNP doit être renforcé, selon le président de la Conférence des Parties 2005

Le TNP doit être renforcé, selon le président de la Conférence des Parties 2005

Le président de la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2005, qui démarrera lundi prochain au siège de l'ONU à New York, a espéré que les Parties produiront un Document final qui renforcera les capacités du Traité à répondre aux défis qu'il s'est fixé. Si les Parties échouent à trouver un consensus, les conséquences seront très négatives pour le Traité lui-même, a-t-il prévenu.

L'ambassadeur brésilien Sergio de Queiroz Duarte, président de la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2005, qui aura lieu du 2 au 27 mai prochain au siège de l'ONU à New York, a espéré que « d'ici à la dernière semaine de mai, les trois Comités qui examineront les points clés de la Conférence, produiront un résultat qui sera condensé en un Document final », lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au siège de l'ONU.

« Le Traité a besoin d'être renforcé par ses Parties », a estimé l'ambassadeur brésilien, ajoutant que « le sentiment que c'était un Traité très important qui devait remplir ses objectifs et atteindre ses buts » prévalait encore aujourd'hui.

image • Retransmission de la conférence de presse [42mins]

« Je suis sûr que tous les Parties au Traité travailleront ensemble, lors de cette Conférence, pour renforcer les capacités du Traité à répondre aux défis qu'il s'est fixé », a déclaré Sergio de Queiroz Duarte.

Répondant à une question sur l'importance de cette Conférence pour le futur du Traité, l'ambassadeur du Brésil a affirmé qu'« un résultat réussi était très important ».

« La question est de savoir comment on définit la réussite, a-t-il poursuivi. Pour un bon nombre de Parties, un 'résultat réussi' signifie un résultat final écrit qui amène les Parties à un accord sur les chemins à suivre et les moyens à utiliser pour renforcer le Traité, pour que le Traité remplisse ses objectifs d'une façon constructive et utile ».

En revanche, a prévenu le Président de la Conférence, si les parties n'arrivent pas à un consensus, à un accord pour renforcer le Traité, cela sera très négatif pour le Traité lui-même.

« Toutes les Parties ont un vrai désir de rendre le Traité efficace et de faire en sorte qu'il continue à être utile à la cause du désarmement, le contrôle des armes, la non-prolifération et l'usage pacifique des l'énergie nucléaire », a-t-il ajouté.

Répondant à une question sur le statut de la République populaire démocratique de Corée, l'ambassadeur brésilien a rappelé que la Corée du Nord, qui s'était retirée du Traité, n'était plus Partie.

« Pour ne pas porter de préjudices aux consultations en cours, connues sous le nom des Pourparlers à six, certaines Parties pensent que la question du statut de la Corée du Nord ne devrait pas être un sujet de discussion maintenant », a affirmé le président de la Conférence.

« Lors les Conférences précédentes, a-t-il rappelé, un accord avait été trouvé sur cette question. Les Parties s'étaient mis d'accord pour ne pas examiner le statut de la Corée du Nord afin de ne pas compromettre les Pourparlers ».« J'ai compris au travers des consultations que cette idée prévaut toujours », a-t-il ajouté.

A propos de l'Iran, l'ambassadeur du Brésil a déclaré que « les résultats des délibérations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant l'Iran, Partie au Traité, seront examinés lors de la Conférence ».

Le TNP est considéré comme la pierre angulaire des régimes de non-prolifération. Dans son rapport « Dans une liberté plus grande: sécurité, développement et respect des droits de l'homme pour tous », publié le 21 mars dernier, le Secrétaire général soulignait qu'en 35 ans d'existence, le TNP avait fait la preuve de son utilité.

« Il n'a pas seulement contribué à réduire le danger nucléaire mais il a souligné l'importance des accords multilatéraux pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales », faisait remarquer Kofi Annan.

Le Secrétaire général mettait également en garde contre « toute érosion du Traité car cela créerait une prolifération nucléaire en chaîne ».

La question de l'universalité du Traité sera ainsi au premier plan des débats de la prochaine Conférence d'examen. Le désarmement et la non-prolifération, le régime de garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique, la vérification et le respect des obligations seront également au centre des débats (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

« L'élan imprimé par la Conférence de 2000 s'est essoufflé, d'autant que le Document final adopté au lendemain d'une nuit de négociations était le fruit d'un compromis malgré d'importantes avancées. Depuis, l'atmosphère est au pessimisme », a fait remarquer l'ONU dans un communiqué publié hier.

L'AIEA, qui est l'organe de surveillance du Traité de non-prolifération, a exprimé ses préoccupations à plusieurs reprises sur des cas de violations possibles des accords de garanties conclus avec les États, soulignait le communiqué.

Le régime de garanties de l'AIEA vise à garantir que le matériel nucléaire et les installations nucléaires sont utilisées à des fins pacifiques. Le régime de garanties repose sur l'inventaire du matériel, des inspections sur le terrain et une surveillance continue.

Les inquiétudes de l'Agence portaient en particulier sur la situation en République populaire de Corée où l'Agence n'était pas en mesure de mener ses inspections et de confirmer l'exactitude de la déclaration faite en 1992 par ce pays. En janvier 2003, la République populaire démocratique de Corée a dénoncé le TNP.