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Comité constitutionnel syrien : Geir Pedersen prévoit de rencontrer des représentants syriens dès ce week-end

Geir Pedersen, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, lors d'une visioconférence avec le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Evan Schneider
Geir Pedersen, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, lors d'une visioconférence avec le Conseil de sécurité.

Comité constitutionnel syrien : Geir Pedersen prévoit de rencontrer des représentants syriens dès ce week-end

Paix et sécurité

Les 45 membres de l’organe restreint du Comité constitutionnel syrien sont attendus dès ce week-end à Genève pour assister aux travaux du Comité constitutionnel prévus le lundi 24 août à Genève, a déclaré vendredi l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir O. Pedersen.

Le médiateur de l’ONU avait annoncé mercredi au Conseil de sécurité la reprise des négociations du Comité syrien chargé de rédiger une nouvelle Constitution, après plus de neuf mois d’interruption. « Les délégations des deux parties et de la société civile devraient arriver ce week-end » pour entamer  ces pourparlers, a annoncé M. Pedersen lors d’une conférence de presse au Palais des Nations.

Au cours de ces discussions qui doivent durer une semaine, les délégués doivent négocier un plan de travail pour élaborer une nouvelle constitution. Mais M. Pedersen a prévu de rencontrer des représentants syriens déjà ce week-end.

« Je suis convaincu que dans mon dialogue avec les deux coprésidents, que les deux coprésidents seront capables de relever les défis des réunions. Vous savez, la réunion que nous avons eue fin octobre avec le (grand groupe) de 150 personnes s’est très bien déroulée, il y avait évidemment des récits très différents, des perspectives très différentes », a soutenu l’Envoyé spécial de l’ONU.

Soulignant les difficultés liées à la conduite de la réunion dans un contexte de pandémie de Covid-19, M. Pedersen a insisté sur le fait que des précautions nécessaires seront prises pour éviter toute transmission ou éventuelle infection par les délégués.

Des travaux au Palais des Nations dans un contexte de Covid-19

Il s’agit notamment de déplacer le lieu des discussions dans une salle pouvant accueillir 200 personnes, soit quatre fois le nombre prévu, et d’assurer ainsi la distanciation physique. « Il est évident qu’ils seront tous testés - ils sont tous testés - avant leur arrivée à Genève, et ils seront testés à leur arrivée à Genève » a fait valoir M. Pedersen, tout en ajoutant qu’« ils porteront ensuite tous des masques, bien sûr ».

Ces discussions, organisées sous l’égide de l’ONU, réuniront 45 personnes choisies à parts égales par le gouvernement de Damas, l’opposition et l’émissaire de l’ONU afin d’insérer des représentants de la société civile. Mais à la veille du début des travaux, « personne ne s’attend à ce que cette réunion produise un miracle ou une percée. Il s’agit du début d’un processus long et compliqué ».

Une façon pour le médiateur onusien de rappeler que la relance des travaux « n’apportera pas de progrès substantiels rapides mais constituera, espérons-le, le début d’un processus à long terme ». « Personne ne s’attendait à ce que cette réunion ici la semaine prochaine produise un miracle ou une percée », a affirmé M. Pedersen, relevant qu’il s’agit « d’entamer un processus long et ardu ».

Toutefois, il a affiché l’espoir que les parties puissent mener des « discussions de fond », qui peuvent « ouvrir la porte à un processus politique plus large et contribuer à instaurer la confiance ». Pour M. Pedersen, « cela enverrait (ainsi) un message au peuple syrien et à la communauté internationale que quelque chose de nouveau a commencé ».

« En ce qui concerne les mesures d’établissement de la confiance, il est évident que le fait que nous nous réunissions ici à Genève après 9 mois est un pas dans la bonne direction, mais comme je l’ai dit à plusieurs reprises, ce n’est pas suffisant », a ajouté le diplomate norvégien, se disant de nouveau en faveur d’un geste concernant le sort des personnes enlevées, détenues ou disparues.

Des entretiens avec des représentants de la Russie, de l’Iran, de la Turquie et des Etats-Unis

« C’est pourquoi j’ai lancé un appel, je pense, dans tous mes exposés, au Conseil de sécurité, pour que nous voyions des progrès en ce qui concerne les personnes enlevées et détenues. Et nous avons besoin d’informations sur les personnes disparues », a-t-il ajouté.

L’Envoyé de l’ONU pense que « c’est peut-être là le seul développement important qui pourrait contribuer à instaurer la confiance », tout en réitérant « un appel pressant aux parties à ce sujet ».

Plus largement, M. Pedersen a également exhorté la communauté internationale à montrer à la population syrienne qu’elle n’a pas été oubliée.

« J’ai dit au Conseil de sécurité que, et je l’ai dit à maintes reprises, lorsque je rencontre des Syriens de tous bords, ils m’expriment tous une profonde, très profonde frustration quant au manque de progrès sur le front politique. Et comme je l’ai dit, la réunion ici à Genève de l’organe restreint du Comité constitutionnel ne changera bien sûr rien à cela, mais s’il est géré correctement, il peut commencer à renforcer la confiance, et il peut être le début de quelque chose qui peut aussi envoyer de l’espoir au peuple syrien. Et c’est bien là mon espoir », a-t-il déclaré aux journalistes, deux jours après s’être adressé au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Lors des travaux prévus au Palais des Nations à Genève, des Représentants de la Russie, de l’Iran, de la Turquie et des États-Unis, seront également à Genève pour des entretiens avec M. Pedersen. Mais ils ne participeront pas directement aux véritables discussions entre les délégués syriens. « Les envoyés des pays ont exprimé leur soutien. Mais il faut rappeler que le Comité est indépendant et ce sont travaux conduits par les Syriens », a-t-il argumenté. 

Il a ajouté qu’il avait été « très heureux, en écoutant les membres du Conseil de sécurité mercredi, d’entendre qu’ils étaient unanimes dans leur soutien au travail que nous faisons et à la réunion de l’organe restreint qui débutera ici lundi. Et comme je l’ai dit à maintes reprises, si nous voulons réussir, nous avons également besoin du soutien de la communauté internationale ».

Le Comité constitutionnel syrien, chargé de réformer la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été inauguré le 30 octobre à l’ONU à Genève en présence de 150 personnes. Un organe restreint de 45 membres a ensuite été chargé d’entrer dans le détail de la Constitution.