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Libye : l'ONU condamne le bombardement d'une école militaire à Tripoli

Une vue aérienne de Tripoli, en Libye, depuis un avion de l'ONU (photo d'archives).
ONU/Abel Kavanagh
Une vue aérienne de Tripoli, en Libye, depuis un avion de l'ONU (photo d'archives).

Libye : l'ONU condamne le bombardement d'une école militaire à Tripoli

Paix et sécurité

La Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a condamné samedi soir dans les termes les plus énergiques le bombardement du collège militaire d'al-Hadba, au sud de la capitale Tripoli, qui a fait des dizaines de victimes.

Selon la presse, au moins 28 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans ce raid aérien samedi contre cette école militaire, alors que les cadets se trouvaient dans la cour principale avant de regagner leurs dortoirs. Les forces du Gouvernement d'accord nationale (libyen GNA) accusent les forces pro-Haftar d'avoir mené cette frappe.

La Mission souligne que l'intensification de l'action militaire complique encore la situation en Libye et menace les possibilités de retour au processus politique. 

La MANUL rappelle que « la persistance des bombardements aveugles de civils et d'infrastructures civiles, telles que les hôpitaux et les écoles, pourraient constituer des crimes de guerre » et que « les auteurs de ces actes ne resteront pas impunis, quel que soit le temps qu'il faudra ». 

La Mission a exprimé ses sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. 

Selon la presse, le GNA  a appelé à renvoyer Haftar et ses collaborateurs devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l'humanité », et compte demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter des crimes présumés.

Le sud de Tripoli est le théâtre de combats depuis que le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte, a lancé une offensive pour s'emparer de la capitale libyenne, siège du GNA, début avril.

Garantir un accès humanitaire sans entrave

Le Coordonnateur résident des Nations Unies et Coordinateur humanitaire pour la Libye, Yacoub El-Hillo, a fermement condamné vendredi l'intensification des frappes aériennes et des bombardements dans et autour de la capitale libyenne, se disant « horrifié par ces attaques insensées et aveugles contre des zones et des infrastructures civiles qui continuent à faire des victimes innocentes ». 

La dernière escalade des combats à Tripoli a affecté directement la poursuite et la durabilité de la fourniture de services essentiels pour sauver des vies

Depuis début décembre 2019, au moins 11 civils ont été tués et plus de 40 blessés. 

Selon le Coordonnateur, la dernière escalade des combats à Tripoli a affecté directement la poursuite et la durabilité de la fourniture de services essentiels pour sauver des vies à Abu Salim, Ain Zara, Tajoura et dans les zones adjacentes à l'aéroport de Mitiga.

La moitié des établissements de santé dans les trois municipalités se trouvent dans des zones d'affrontements actifs, 12 établissements de santé ont été contraints de fermer, et les enfants continuent à payer le prix le plus élevé dans ce conflit.

« Il faut garantir un accès humanitaire sans entrave, sûr et libre aux civils, pour permettre aux autorités concernées, aux Nations Unies et aux partenaires humanitaires de fournir un travail qui sauve des vies », a exhorté M. El-Hillo appelant toutes les parties au conflit à protéger les civils et à respecter les Conventions de Genève.

«  Les responsables de ces attaques devraient être tenus de rendre des comptes et mettre fin à l'impunité de ceux qui commettent des crimes de guerre et des violations graves contre les populations civiles en Libye », a conclu M. El Hillo.

António Guterres demande un cessez-le-feu immédiat

Dans une déclaration publiée par le bureau de son porte-parole adjoint vendredi soir, le Secrétaire général de l'ONU a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat en Libye et à un retour au dialogue politique.

Le chef de l'ONU a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat en Libye et à un retour au dialogue politique

« Tout soutien étranger aux parties belligérantes ne fera qu'aggraver le conflit en cours et compliquer davantage les efforts visant à parvenir à une solution politique pacifique et globale », a ajouté António Guterres

« Le Secrétaire général réaffirme que les violations continues de l'embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1970 (2011) et modifié par des résolutions ultérieures ne font qu'aggraver la situation », a souligné le porte-parole adjoint.  « Le strict respect de l'embargo est essentiel pour créer un environnement favorable à une cessation des hostilités ».

Cette déclaration est  intervenue alors que le Parlement turc a donné jeudi 2 janvier son accord au Président Recep Tayyip Erdogan au déploiement de troupes turques en Libye en soutien au GNA menacé par l'offensive de Khalifa Haftar.