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L’ONU a besoin de 951 millions de dollars pour répondre à la crise humanitaire des réfugiés rohingyas

Des milliers d'enfants réfugiés rohingyas font la queue au centre de distribution de Mainnerghona, dans le district de Cox's Bazar, au Bangladesh, en novembre 2017.
Photo UNICEF/UN0147300/Brown
Des milliers d'enfants réfugiés rohingyas font la queue au centre de distribution de Mainnerghona, dans le district de Cox's Bazar, au Bangladesh, en novembre 2017.

L’ONU a besoin de 951 millions de dollars pour répondre à la crise humanitaire des réfugiés rohingyas

Migrants et réfugiés

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé vendredi un appel de 951 millions de dollars pour financer leur plan de réponse humanitaire conjoint à la crise des réfugiés rohingyas.

Environ 671.000 réfugiés rohingyas sont arrivés au Bangladesh depuis le 25 août 2017. Près de sept mois plus tard, le flot de réfugiés en provenance du Myanmar n’a pas cessé. « N'oublions pas une chose : le plus grand donateur face à cette crise est le Bangladesh », a rappelé Mia Seppo, la Coordinatrice Résidente des Nations Unies dans le pays.

Le financement demandé doit permettre aux deux agences onusiennes et à leurs partenaires de venir en aide à 1,3 million de personnes au Bangladesh - 884.000 réfugiés rohingyas et 336.000 membres de la communauté hôte - jusqu'à la fin de l'année. Le plan de réponse humanitaire comprend également une planification d'urgence pour environ 80.000 réfugiés Rohingya supplémentaires dans les mois à venir.

« Nous parlons ici de besoins vraiment critiques de la part des communautés bangladaises qui ont si généreusement ouvert leurs portes, et d'une population apatride et réfugiée qui, avant cette crise, était parmi les plus marginalisées et les plus menacées », a déclaré le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Les solutions à cette crise se trouvent au Myanmar, et des conditions doivent être établies pour permettre aux réfugiés de rentrer chez eux. Mais aujourd'hui nous demandons de l'aide pour les besoins immédiats, et ces besoins sont vastes ».

Dans le district bangladais de Cox's Bazar, frontalier du Myanmar, la situation reste tendue. Le site de Kutupalong-Balukhali, où vivent actuellement quelque 600.000 réfugiés, est aujourd'hui le camp de réfugiés le plus grand et le plus peuplé au monde. Les conditions précaires des réfugiés sur place sont sur le point d'être aggravées à l'approche de la saison de la mousson et des pluies. Plus de 150.000 réfugiés rohingyas se trouvent dans des endroits menacés par des glissements de terrain et des inondations et risque d’ajouter une catastrophe à l'urgence actuelle.

« Les besoins et les vulnérabilités de la population réfugiée rohingya au Bangladesh sont immenses », a pour sa part déclaré William Swing, le Directeur général de l'OIM. « De nombreux gouvernements ont généreusement soutenu le dernier appel à la crise des Rohingyas. Compte tenu de l'ampleur de l'urgence et de la quantité de services humanitaires nécessaires pour assurer la protection de la vie dans la dignité, un soutien continu et accru est nécessaire », a-t-il précisé. Plus de la moitié de l’appel de fonds (54%) vise à garantir de la nourriture, de l'eau et de l'assainissement, des abris et d’autres aides de base aux réfugiés et à leurs communautés d’accueil. Les besoins alimentaires représentent à eux seuls 25% du total.

Au Bangladesh, Plus de 16 millions de litres d'eau potable sont nécessaires chaque jour pour la population réfugiée rohingya et quelque 12.200 tonnes de nourriture sont nécessaires chaque mois. Au moins 180.000 familles de réfugiés ont besoin de combustible pour cuisiner. Quelques 50.000 latrines doivent être construites et entretenues et au moins 30 installations de gestion des eaux usées sont nécessaires.

Les problèmes de santé publique sont aigus au sein des communautés réfugiés, notamment la rougeole, la diphtérie et la diarrhée. 43 centres de santé primaires et 144 postes de santé sont nécessaires. Une centaine de centres de traitement nutritionnel des programmes de protection pour les 144.000 mères célibataires et leurs familles et 22.000 enfants à risque constituent également une priorité urgente. Environ 400.000 enfants dans les communautés de réfugiés et d'accueil ont besoin de soins de traumatologie et de soutien connexe. Par ailleurs, le HCR et l’OIM estiment que 5.000 salles de classe doivent être mises à disposition pour 614.000 enfants et jeunes afin de leur assurer un accès adéquat à l'éducation.