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Le chef de l’ONU félicite le Bangladesh «d’avoir ouvert ses frontières» aux réfugiés rohingyas

Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres avec la Première Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina (droite) à la primature à Dhaka. Le chef de l'ONU est en mission au Bangladesh avec le Président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim (gauche).
ONU / K.M. Asad
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres avec la Première Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina (droite) à la primature à Dhaka. Le chef de l'ONU est en mission au Bangladesh avec le Président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim (gauche).

Le chef de l’ONU félicite le Bangladesh «d’avoir ouvert ses frontières» aux réfugiés rohingyas

Migrants et réfugiés

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a rendu hommage dimanche au Bangladesh pour avoir donné refuge à des centaines de milliers de réfugiés rohingyas chassés de leurs foyers au Myanmar en raison des violences systématiques et généralisées à leur encontre.

En mission au Bangladesh, le Secrétaire général a félicité le pays d’avoir gardé ses frontières ouvertes et de recevoir ceux qui avaient besoin d’une protection internationale.

« Dans un monde où tant de frontières sont fermées, [le peuple et le gouvernement du Bangladesh] ont ouvert leurs frontières et reçu leurs frères et sœurs venant du Myanmar et des terribles événements», a déclaré M. Guterres à Dhaka, la capitale du pays.

Le chef de l’ONU a également félicité la Banque mondiale pour son aide de plusieurs millions de dollars récemment annoncée au Bangladesh afin de soutenir à la fois les réfugiés et les communautés qui les accueillent.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres intervenant lors dialogue multipartite sur les objectifs de développement durable (ODD) à Dhaka, au Bangladesh.
ONU / K.M. Asad
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres intervenant lors dialogue multipartite sur les objectifs de développement durable (ODD) à Dhaka, au Bangladesh.

M. Guterres a noté les progrès réalisés par le Bangladesh depuis son indépendance et a souligné que l’intégration du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et des 17 objectifs de développement durable à ses cadres de planification nationaux était un « exemple que beaucoup d’autres peuvent suivre ».

A Dhaka, le Secrétaire général a aussi mis en garde contre l’impact du changement climatique, en particulier pour des pays comme le Bangladesh, où une grande partie des terres est proche du niveau de la mer. Il a appelé à une plus grande volonté politique pour concrétiser les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique de 2015 et a exhorté les pays à accroître leur ambition de limiter les hausses de température.

Soulignant l’importance de l’autonomisation des femmes et des jeunes, le chef de l'ONU a appelé à donner aux jeunes davantage de possibilités et un accès à l’éducation.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (au centre) et le Président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, (à gauche) avec Sheikh Hasina (à droite), Première Ministre du Bangladesh, à Dhaka.
ONU / K.M. Asad
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (au centre) et le Président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, (à gauche) avec Sheikh Hasina (à droite), Première Ministre du Bangladesh, à Dhaka.

Mission conjointe de l’ONU et de la Banque mondiale

Le Secrétaire général est arrivé dimanche au Bangladesh dans le cadre d’une mission conjointe avec le Président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.

Dimanche, M. Guterres et M. Kim ont rencontré Sheikh Hasina, le Première ministre du Bangladesh, avec qui ils ont discuté de la collaboration avec son gouvernement pour faire face à la crise complexe des Rohingyas.

Ils ont également évoqué la nécessité d’une double approche incluant la création de conditions favorables au retour des Rohingyas au Myanmar et l’amélioration des conditions des réfugiés.

« En accueillant les Rohingyas, le Bangladesh a rendu un excellent service au monde. Nous soutiendrons cet effort de toutes les manières possibles », a déclaré M. Kim dans un tweet publié après la rencontre.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dépose une gerbe au Bangabandhu Memorial Museum à Dhaka, au Bangladesh. Le musée conserve l'héritage du premier Président du pays, Sheikh Mujibur Rahman, assassiné en 1975.
ONU / K.M. Asad
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dépose une gerbe au Bangabandhu Memorial Museum à Dhaka, au Bangladesh. Le musée conserve l'héritage du premier Président du pays, Sheikh Mujibur Rahman, assassiné en 1975.

Hommage au Bangladesh

Le Secrétaire général de l'ONU et le Président de la Banque mondiale ont également visité le Bangabandhu Memorial Museum, quifut la maison de Bangabandhu Sheikh Mujibur Rahaman, premier Président du Bangladesh et père de l’actuelle première Ministre.

C’est dans cette maison que Bangabandhu et d’ autres membres de sa famille ont été assassinés en août 1975 par un groupe de soldats.

Au cours de sa mission, M. Guterres est également accompagné de plusieurs hauts responsables de l’ONU, dont le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, et la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Natalia Kanem

A la rencontre des réfugiés de Cox’s Bazar

Lundi, MM. Guterres et Kim doivent se rendre à Cox's Bazar, dans le sud du Bangladesh, pour rencontrer les communautés de réfugiés rohingyas et les travailleurs humanitaires, et plaider pour un soutien accru des donateurs.

Depuis la fin du mois d’août 2017, des violences contre la minorité majoritairement musulmane du Myanmar, les Rohingyas, ont forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons dans l'État de Rakhine et à chercher refuge au Bangladesh. Auparavant, déjà plus de 200.000 réfugiés rohingyas avait dû trouver refuge au Bangladesh en raison de la situation dans l’État de Rakhine.

Même si le nombre de nouveaux arrivants a diminué et qu’un accord a été conclu entre l’ONU sur le terrain et le gouvernement, établissant des conditions au Myanmar pour permettre le retour volontaire et sûr des réfugiés, les agences de l’ONU ont signalé que de telles conditions n’existaient pas.

Au 24 mai, il y avait environ 905.000 réfugiés à Cox's Bazar. Pour répondre aux besoins croissants, l’ONU a lancé un plan d’intervention conjoint en mars, demandant 951 millions de dollars pour fournir une assistance vitale aux réfugiés et aux communautés d’accueil. Cependant, l’appel n’a pour le moment été financé qu’à hauteur de 18%.