L'actualité mondiale Un regard humain

Inondations au Bangladesh : le PAM s’appuie sur les prévisions météo pour distribuer son aide

Depuis le 4 juillet 2019, les camps de réfugiés de la région de Cox’s Bazar, au Bangladesh, ont souffert de fortes pluies de la mousson et de vents violents.
PAM/Gemma Snowdon
Depuis le 4 juillet 2019, les camps de réfugiés de la région de Cox’s Bazar, au Bangladesh, ont souffert de fortes pluies de la mousson et de vents violents.

Inondations au Bangladesh : le PAM s’appuie sur les prévisions météo pour distribuer son aide

Aide humanitaire

Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) collabore avec le gouvernement du Bangladesh pour venir en aide à plus de 275.000 personnes touchées par les inondations dans le nord-ouest du pays, mettant en branle pour la première fois un projet novateur de financement reposant sur des prévisions.

La mousson actuelle au Bangladesh, avec ses pluies extrêmement violentes, a provoqué des inondations et des destructions massives dans le nord-ouest du pays et dans les camps de réfugiés de Cox’s Bazar près de la frontière avec le Myanmar.

Selon l’agence onusienne, des centaines de glissements de terrain ont été provoqués par la mousson dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh. « Les équipes d’ingénieurs du PAM se sont mobilisées pour stabiliser les pentes et créer des systèmes de drainage permettant d’atténuer les dégâts », a déclaré Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM à Genève. Après les travaux d’ingénierie et de réduction des risques de catastrophe effectués depuis plus d’un an, « les camps sont nettement plus sûrs qu’ils ne l’étaient auparavant », a-t-il ajouté.

Face aux dégâts causés par ces intempéries, l’agence humanitaire onusienne est venue en aide à plus de 11.000 réfugiés du Myanmar touchés par ces inondations des deux premières semaines de juillet. « Il s’agit d’une augmentation significative par rapport au nombre de personnes aidées en 2018 », a déclaré M. Verhoosel, qui a ajouté qu’à la mi-saison de la mousson, la réponse humanitaire dans les camps de réfugiés a déjà dépassé celle fournie l’annee dernière.

Pays à faible altitude, le Bangladesh est sujet aux inondations pendant la mousson. Le pays d’Asie du Sud est de plus en plus touché par le changement climatique, avec des moussons irrégulières et des averses qui provoquent de graves inondations. Dans ce contexte, le PAM s’est préparé à la mousson et a pré-positionné des stocks de nourriture à des endroits stratégiques autour des camps afin de pouvoir les distribuer rapidement.

L’agence onusienne, avec le gouvernement du Bangladesh, a également mis en place un plan prévisionnel afin de mieux aider les communautés avant que les inondations ne touchent le nord-ouest du Bangladesh. Cette aide a ciblé les plus vulnérables, notamment les familles monoparentales, les personnes handicapées et les personnes âgées. Cette approche innovante utilise des prévisions météorologiques pour déclencher des actions précoces, telles que des transferts monétaires, qui peuvent aider à réduire l'impact des catastrophes. 

Le PAM fournit une aide combinant argent et nourriture pour répondre de manière urgente aux besoins. Au total, près de 5.000 ménages (25.000 personnes) du district de Kurigram, dont les maisons et les terres agricoles ont été inondées, ont reçu 53 dollars par virement électronique. Cet argent, arrivé avant l’inondation, a aidé la population à subvenir à ses besoins essentiels tels que la nourriture et d’autres services urgents. L’agence humanitaire prévoit également de fournir des biscuits enrichis à plus de 250.000 personnes dans trois districts du nord-ouest du pays, pendant trois jours.

Le ministère bangladais de la gestion des catastrophes et des secours indique que 2,3 millions de personnes ont été touchées par ces inondations dans 20 des 64 districts du pays. Le PAM surveille de près les inondations en coordination avec le gouvernement et est prêt à apporter son aide si la situation se détériorait. Mais selon l’agence onusienne, l’appui continu de la communauté internationale est nécessaire pour que le travail déjà accompli puisse se poursuivre.