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Europe : l’obésité chez les enfants et ados aggravée durant la pandémie de Covid-19

La consommation régulière de malbouffe peut créer une dépendance chez les enfants.
© UNICEF/Zhanara Karimova
La consommation régulière de malbouffe peut créer une dépendance chez les enfants.

Europe : l’obésité chez les enfants et ados aggravée durant la pandémie de Covid-19

Santé

Alors qu’un enfant européen sur trois souffre déjà de surpoids et d’obésité, un nouveau rapport de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) met en évidence un lien direct entre la pandémie de Covid-19 et l’augmentation de l’obésité chez les enfants d’âge scolaire.

Selon la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé, ce nouveau document confirme ce que l’on soupçonnait depuis longtemps : un lien entre la pandémie de Covid-19 et l’augmentation des taux d’obésité chez les enfants de 7 à 9 ans.

Le rapport, résultat des recherches dans 17 États membres de la Région européenne de l’OMS), montre que la pandémie a entraîné une augmentation du temps passé devant un écran et une diminution de l’activité physique, reflétant une augmentation du nombre d’enfants en surpoids dans la même tranche d’âge.

« Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer ces tendances - dans notre région, un enfant sur trois souffre de surpoids et d’obésité, et la consommation de fruits et légumes est déjà faible », a déclaré dans un communiqué, le Dr Kremlin Wickramasinghe, Conseiller régional de l’OMS Europe pour la nutrition, l’activité physique et l’obésité.

Plus de temps passé devant la TV

Selon l’OMS, 28% des enfants ont connu une diminution du temps passé à des activités de plein air en semaine, et 23% ont connu une diminution le week-end.

A la place de leurs activités physiques, l’étude a révélé que pendant la pandémie, 36% des enfants ont augmenté le temps passé à regarder la télévision, à jouer à des jeux en ligne ou à utiliser les médias sociaux en semaine. 34% ont augmenté leur temps d’écran récréatif le week-end.

Dans le même temps, les familles ont déclaré une augmentation de la consommation de repas préparés à la maison (30%), des repas pris en famille (29%), de l’achat d’aliments en vrac (28%) et de la préparation de repas avec les enfants (26%).

La pandémie de Covid-19 a été également synonyme de tristesse. Un enfant sur cinq a déclaré se sentir plus souvent triste ; et un enfant sur quatre a également déclaré se sentir plus souvent seul. Au total, 42% des enfants ont signalé une baisse de leur bonheur et de leur bien-être.

Toutefois, le tableau que brosse ce rapport est nuancé. Dans certains pays, des changements positifs ont été observés, comme le fait que davantage de familles mangent ensemble, mais il y a aussi des résultats préoccupants, notamment une augmentation des habitudes alimentaires malsaines et du temps sédentaire.

Améliorer les habitudes en matière de nutrition

Plus largement, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’urgence de la lutte contre l’obésité infantile. Selon l’OMS, les pays de la région doivent mieux reconstruire en donnant la priorité à une alimentation saine et à l’activité physique des enfants à tous les stades de leur développement.

L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU recommande donc des pratiques telles que des restrictions à la commercialisation et des taxes sur les produits malsains, des étiquettes nutritionnelles claires sur les aliments et des programmes scolaires visant à améliorer les régimes alimentaires et à promouvoir l’activité physique.

« J’espère que ce rapport tirera la sonnette d’alarme et nous poussera à prendre des mesures urgentes pour améliorer les habitudes en matière de nutrition et d’activité physique dans la région, notamment en créant des environnements propices à des comportements sains », a fait valoir le Dr Kremlin Wickramasinghe.

L’OMS Europe a mené cette recherche avec le Centre collaborateur de l’OMS pour la nutrition et l’obésité infantile à l’Institut national de la santé Dr Ricardo Jorge à Lisbonne, au Portugal. Elle s’est déroulée dans 17 des 53 États membres de la région entre 2021 et 2023. Plus de 50.000 enfants ont participé à cette enquête exhaustive.