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Un garçon en surpoids joue avec un chien à Asuncion, au Paraguay.

Au moins une personne sur huit est aujourd'hui obèse

Photo Rocio Franco/ ONU Info
Un garçon en surpoids joue avec un chien à Asuncion, au Paraguay.

Au moins une personne sur huit est aujourd'hui obèse

Santé

Au moins une personne sur huit dans le monde vit avec l'obésité, a déclaré vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), citant une étude médicale récemment publiée.

Cela représente un milliard de personnes vivant avec la maladie en 2022, un chiffre qui a doublé chez les adultes et quadruplé chez les jeunes de 5 à 19 ans depuis 1990, selon les données de l'étude, publiée dans The Lancet, une revue médicale renommée basée au Royaume-Uni.

« Cette nouvelle étude souligne l'importance de la prévention et de la prise en charge de l'obésité dès le début de la vie et jusqu'à l'âge adulte, grâce à l'alimentation, à l'activité physique et à des soins adéquats, le cas échéant », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l'OMS, agence qui a contribué à l'étude.

Des objectifs mondiaux pour lutter contre l'obésité

Maladie chronique complexe, l'obésité est devenue une crise, prenant des proportions épidémiques qui reflètent une augmentation brutale au cours des dernières décennies.

Les causes de l'obésité sont bien comprises, tout comme les interventions fondées sur des données probantes nécessaires pour endiguer la crise, explique l'agence mondiale pour la santé, le problème est que ces mesures ne sont pas mises en œuvre.

« Pour se remettre sur les rails et atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre l'obésité, les gouvernements et les communautés devront s'appuyer sur les politiques fondées sur des données probantes de l'OMS et des agences nationales de santé publique », a déclaré le chef de la santé de l'ONU.

« Cela nécessite également la coopération du secteur privé, qui doit rendre compte de l'impact de ses produits sur la santé », a-t-il ajouté.

Les données de l'étude ont également montré que 43 % des adultes étaient en surpoids en 2022.

Le marketing alimentaire implique l'utilisation de nombreuses techniques de persuasion pour influencer les attitudes, les préférences et la consommation alimentaires des enfants.
© UNICEF/Bashir Ahmed Sujan
Le marketing alimentaire implique l'utilisation de nombreuses techniques de persuasion pour influencer les attitudes, les préférences et la consommation alimentaires des enfants.

Des conséquences mortelles

En Europe, le surpoids et l'obésité figurent parmi les principales causes de décès et d'invalidité. Selon le bureau régional de l'OMS, ils seraient à l'origine de plus de 1,2 million de décès par an.

L'obésité augmente le risque de nombreuses maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et les maladies respiratoires chroniques. Les personnes en surpoids et celles qui vivent avec l'obésité ont été touchées de manière disproportionnée par les conséquences de la pandémie de COVID-19, subissant souvent des maladies plus graves et d'autres complications, a déclaré l'agence des Nations Unies pour la santé.

Selon l'OMS, l'obésité est considérée comme une cause d'au moins 13 types de cancer différents, susceptible d'être directement responsable d'au moins 200.000 nouveaux cas de cancer par an en Europe.

Les défis de la dénutrition

La malnutrition, sous toutes ses formes, comprend l'obésité, l'insuffisance de vitamines ou de minéraux et la surcharge pondérale. Elle comprend également la dénutrition, qui englobe l'émaciation, le retard de croissance et l'insuffisance pondérale (ou maigreur) et qui est responsable de la moitié des décès d'enfants de moins de cinq ans.

L'étude montre que même si les taux de dénutrition ont baissé, elle reste un problème de santé publique dans de nombreux endroits, en particulier en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne.

Les pays présentant les taux combinés d'insuffisance pondérale, ou de maigreur, et d'obésité les plus élevés en 2022 sont les nations insulaires du Pacifique et des Caraïbes, ainsi que celles du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

Le plan d'accélération de l'OMS

Lors de l'Assemblée mondiale de la santé en 2022, les États membres ont adopté le plan d'accélération de l'OMS pour mettre fin à l'obésité, qui soutient l'action des pays jusqu'en 2030.

À ce jour, 31 gouvernements montrent la voie à suivre pour enrayer l'épidémie d'obésité en mettant en œuvre le plan.

Parmi les moyens mis en œuvre, on peut citer des interventions fondamentales telles que la promotion de l'allaitement maternel et la réglementation sur la commercialisation nocive des aliments et des boissons auprès des enfants.

La production et la consommation alimentaires sont étroitement liées à l’environnement et à la santé.
© Unsplash/Anna Pelzer
La production et la consommation alimentaires sont étroitement liées à l’environnement et à la santé.

Une alimentation saine pour tous

L'un des coauteurs de l'étude, le Dr Francesco Branca, Directeur du département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments de l'OMS, a déclaré que la mise en œuvre de politiques visant à garantir un accès abordable à des régimes alimentaires sains pour tous et à créer des environnements propices à l'activité physique et à des modes de vie sains en général présentait des « défis importants ».

« Les pays doivent également veiller à ce que les systèmes de santé intègrent la prévention et la prise en charge de l'obésité dans l'ensemble des services de base », a-t-il dit.

Pour lutter contre la dénutrition, il faut agir dans les secteurs de l'agriculture, de la protection sociale et de la santé afin de réduire l'insécurité alimentaire, d'améliorer l'accès à l'alimentation et d'améliorer la qualité de vie.

Selon l'OMS, la lutte contre la dénutrition nécessite une action dans les secteurs de l'agriculture, de la protection sociale et de la santé afin de réduire l'insécurité alimentaire, d'améliorer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement et de garantir l'accès universel aux interventions nutritionnelles essentielles.

La nouvelle étude s'appuie sur des données provenant de 200 pays et territoires, dont 3.663 études basées sur la population avec 222 millions de participants. L'OMS a contribué à la collecte et à l'analyse des données de l'étude et a diffusé l'ensemble des données par l'intermédiaire de son Observatoire mondial de la santé.

Comment l'obésité est-elle mesurée ?

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi des lignes directrices. Le diagnostic de l'obésité se fait en mesurant le poids et la taille des personnes et en calculant l'indice de masse corporelle (IMC). Voici un extrait des lignes directrices :

  • L'IMC est un marqueur de substitution de l'adiposité et des mesures supplémentaires, telles que le tour de taille, peuvent faciliter le diagnostic de l'obésité.
  • Les catégories d'IMC utilisées pour définir l'obésité varient en fonction de l'âge et du sexe des nourrissons, des enfants et des adolescents.
  • La formule de calcul est la suivante : poids (kg)/taille² (m²).
  • Pour les adultes, l'OMS définit l'obésité lorsque l'IMC est supérieur ou égal à 30.
  • Pour les enfants de moins de cinq ans, l'obésité correspond à un rapport poids/taille supérieur à trois écarts types au-dessus de la médiane des normes de croissance de l'enfant de l'OMS.
  • Pour les enfants âgés de 5 à 19 ans, l'obésité est supérieure à deux écarts types au-dessus de la médiane des normes de croissance de l'OMS.