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Ukraine : les ambulanciers exposés à un risque élevé d'être tués ou blessés

Une ambulance fournie par l'UNFPA est prête à être déployée pour aider l'hôpital d'Izyum, en Ukraine (photo d'archives).
© UNFPA/Andriy Kravchenko
Une ambulance fournie par l'UNFPA est prête à être déployée pour aider l'hôpital d'Izyum, en Ukraine (photo d'archives).

Ukraine : les ambulanciers exposés à un risque élevé d'être tués ou blessés

Aide humanitaire

Le système de surveillance de l’Organisation mondiale de la Santé(OMS) pour les attaques contre les soins de santé en Ukraine fait apparaître une nouvelle tendance préoccupante : le risque de préjudice est triple pour les transporteurs sanitaires ukrainiens par rapport aux autres personnels de santé.

Selon l’OMS, les ambulanciers et autres personnels des transports sanitaires sont exposés à un risque de blessure et de décès trois fois plus élevé que les autres travailleurs des services de santé.

« De nombreuses équipes d’urgence sont la cible de tirs, que ce soit en se rendant sur les lieux d’un appel ou sur leur base. Quatre de nos employés ont déjà été tués et 12 personnes ont été blessées et hospitalisées », a déclaré dans un communiqué, Halyna Saldan, Cheffe du centre de soins médicaux d’urgence et de médecine des catastrophes de l’administration régionale de Kherson.

Sur les 68 attaques vérifiées par l’OMS au cours du premier trimestre 2024, quelque 12 d’entre elles - soit près de 20 % - ont visé les services médicaux d’urgence. Neuf de ces attaques ont ciblé des stations de base d’aide médicale d’urgence, 7 attaques ont endommagé des ambulances et 6 attaques affectant des biens et du matériel d’aide médicale d’urgence.

1.682 attaques contre les soins de santé

Ces attaques représentent un danger important pour le personnel de santé et les patients. Dans 3 de ces 12 attaques, 4 agents de santé ont été blessés et 2 professionnels de santé ont été tués, ce qui représente un taux de victimes près de trois fois supérieur à celui des autres services de soins de santé au cours de la même période.

« Il s’agit d’un schéma effrayant », a reconnu la Dre Emanuele Bruni, responsable des incidents à l’OMS en Ukraine. « Ces attaques menacent leur sécurité et dévastent encore plus les communautés qui vivent sous des bombardements constants depuis plus de deux ans ».

Les premiers mois de l’année 2024 ont été marqués par une escalade inquiétante du nombre d’attaques, avec près d’une attaque par jour entre janvier et mars, la plupart du temps à l’arme lourde.

« Ces chiffres inquiétants soulignent la pression exercée sur le système de santé ukrainien », a déclaré le Dr Jarno Habicht, Représentant de l’OMS en Ukraine. « L’OMS réitère d’urgence ses appels à la protection des travailleurs de la santé et des patients, ainsi qu’à la fourniture ininterrompue des services de santé essentiels ».

Depuis l’invasion de grande ampleur de l'Ukraine par la Fédération de Russie en février 2022, l’OMS a recensé 1.682 attaques contre les soins de santé en Ukraine, qui ont fait 128 morts et 288 blessés parmi le personnel médical et les patients.

Appel à l’arrêt du bombardement d’infrastructures civiles

La publication de ces données de l’OMS interviennent alors que les villes d’Ukraine sont presque chaque nuit l’objet de frappes russes, la ville de Kharkiv, proche de la frontière dans le nord-est de l’Ukraine, figurant parmi les plus régulièrement ciblées. Selon des rapports des médias, quatre personnes sont mortes et plus de dix ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite de nouvelles frappes russes sur Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine.

C’est dans ce contexte que les Nations Unies ont lancé, mercredi, un appel à l’arrêt des bombardements d’infrastructures civiles, au lendemain de l’attaque de drone menée au Tatarstan, république russe du bassin de la Volga. « Nous nous opposons aux attaques d’infrastructures civiles et demandons leur arrêt », a déclaré lors d’un point de presse à New York, Stephane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Selon les autorités russes, qui ont fait état de 14 blessés, un drone s’est abattu mardi sur le dortoir d’un établissement d’enseignement supérieur situé dans la zone économique spéciale de Ielabouga, 800 km à l’est de Moscou. D’après une source proche des services de sécurité ukrainiens citée par la presse, l’appareil visait une usine d’assemblage de drones Shahed.