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Des frappes de missiles sur Gaza.

Gaza : le nord de l’enclave coupé de l’aide, le nombre de morts augmente

© UNICEF/Eyad El Baba
Des frappes de missiles sur Gaza.

Gaza : le nord de l’enclave coupé de l’aide, le nombre de morts augmente

Paix et sécurité

Le nombre de personnes tuées à Gaza approche les 9.000, sur fond d'inquiétudes croissantes concernant les conséquences des frappes aériennes israéliennes sur un camp de réfugiés densément peuplé près de la ville de Gaza.

Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, 8.805 Palestiniens ont été tués depuis son attaque surprise en Israël le 7 octobre et les représailles israéliennes. Ce chiffre inclut au moins 3.648 enfants et 2.187 femmes, et quelque 22.240 autres personnes ont été blessées, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, OCHA.

Frappes contre le camp de réfugiés de Jabalia

L’OCHA a souligné qu'alors que les opérations terrestres et les bombardements israéliens se poursuivaient dans le nord de Gaza, « parmi les incidents les plus meurtriers » figuraient de lourdes frappes aériennes qui ont frappé le camp de réfugiés de Jabalia mercredi « pour la deuxième journée consécutive et en moins de 24 heures ». Les frappes auraient détruit plusieurs bâtiments résidentiels et tué « des dizaines de personnes », a indiqué l’OCHA.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a noté mercredi qu'étant donné le nombre élevé de morts et de blessés civils à Gaza « et l'ampleur des destructions consécutives aux frappes aériennes israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabalia, nous craignons sérieusement qu'il s'agisse d'attaques disproportionnées qui pourraient équivaloir à des crimes de guerre ».

Le Dr Mike Ryan de l'OMS, Directeur exécutif du Programme d'urgence sanitaire (à gauche) et le Dr Rick Brennan, Directeur régional des urgences de l'UNICEF, visitent des établissements de santé à Al-Arish, en Égypte.
© WHO
Le Dr Mike Ryan de l'OMS, Directeur exécutif du Programme d'urgence sanitaire (à gauche) et le Dr Rick Brennan, Directeur régional des urgences de l'UNICEF, visitent des établissements de santé à Al-Arish, en Égypte.

Des dizaines de patients atteints de cancer pourraient mourir

Pendant ce temps, portant un coup dur à de nombreux patients atteints de maladies chroniques, le principal centre de traitement du cancer de Gaza, l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne, est tombé à court de carburant et a été contraint d’arrêter la plupart de ses activités. La vie de quelque 70 patients est en danger, a écrit l’OCHA jeudi sur la plateforme X.

L’OCHA a également tiré la sonnette d'alarme suite aux informations selon lesquelles l'hôpital Al Hilo, également dans la ville de Gaza, aurait été touché par des bombardements mercredi soir. « L’hôpital a absorbé et remplacé la maternité de l’hôpital Shifa, qui est désormais utilisée pour soigner les blessés », a déclaré le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Actuellement, 14 des 35 hôpitaux de Gaza ne fonctionnent pas.

Aucune livraison d’aide au nord

La ville de Gaza et le nord de Gaza ont été « en grande partie coupés » du reste de l’enclave à la suite des opérations terrestres israéliennes et des affrontements qui en ont résulté avec des groupes armés palestiniens, a précisé l’OCHA.

Cela signifie que l’acheminement de l’aide humanitaire en provenance du sud vers quelque 300.000 personnes déplacées dans le nord est « interrompu ».

L’OCHA a rapporté que mercredi, dix camions transportant de l’eau, de la nourriture et des médicaments sont entrés à Gaza par le passage de Rafah, à la frontière sud de l’enclave avec l’Égypte, portant à 227 le nombre total de camions d’aide autorisés depuis le 21 octobre.

Le chef des secours de l'ONU, Martin Griffiths, qui vient de terminer une visite en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, a déclaré que « les camions qui sont entrés à Gaza jusqu'à présent à la suite de négociations laborieuses offrent un certain soulagement mais sont loin d'être suffisants ».

L'entrée de carburant indispensable aux hôpitaux, aux ambulances et aux usines de désalinisation d'eau reste interdite par les autorités israéliennes.