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Un patient est soigné au complexe médical Nasser à Khan Yunis, au sud de Gaza.

L’ONU salue la première évacuation médicale de Gaza

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Un patient est soigné au complexe médical Nasser à Khan Yunis, au sud de Gaza.

L’ONU salue la première évacuation médicale de Gaza

Paix et sécurité

Le chef de l’agence de santé des Nations Unies (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué mercredi « la décision de l’Égypte d’accepter certains blessés et malades de Gaza pour qu’ils soient soignés ».

« Nous travaillons avec le ministère égyptien de la Santé à la planification des évacuations médicales et continuerons à apporter notre soutien », a-t-il déclaré.

Le terminal passagers de Rafah entre l'Égypte et Gaza a été exceptionnellement ouvert mercredi matin pour la première fois depuis l'escalade de la violence, pour permettre le départ de l'enclave de certains Palestiniens blessés ainsi que d'étrangers et de binationaux.

Cette ouverture a permis à quelque 80 Palestiniens malades et blessés à Gaza d'entrer en Égypte pour recevoir des soins médicaux immédiats et urgents. Environ 500 détenteurs de passeports étrangers ont également été autorisés à sortir, a précisé le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, qui a ajouté que l'ONU avait pu aussi « procéder à une rotation » de son personnel.

Des fournitures médicales dans un entrepôt de l'OMS à Gaza sont préparées pour leur livraison.
© WHO
Des fournitures médicales dans un entrepôt de l'OMS à Gaza sont préparées pour leur livraison.

« Des besoins bien plus importants »

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Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti sur la plateforme sociale X que « l’attention ne doit pas être détournée des besoins bien plus importants de milliers de patients à Gaza » et a réitéré ses appels à la protection des hôpitaux ainsi qu’à une « accélération immédiate » du flux d’aide médicale vers la bande de Gaza.

Mardi a vu l'entrée à Gaza du plus grand convoi d'assistance depuis la reprise de l'acheminement de l'aide via Rafah le 21 octobre, composé de 59 camions transportant de l'eau, de la nourriture et des médicaments, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Toutefois, l’entrée de carburant, « désespérément nécessaire au fonctionnement des équipements de secours », reste interdite, a indiqué l'OCHA.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a souligné mardi que le volume de l'aide entrant n'était pas proportionnel au nombre de civils gazaouis coincés dans l'enclave dans le contexte de l'intensification des combats.

Plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l'intérieur de Gaza, dont plus de 689.000 ont trouvé refuge dans 150 installations de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). L'OCHA a indiqué que ces derniers jours, des dizaines de milliers de personnes déplacées, qui vivaient auparavant dans des familles d'accueil, ont trouvé refuge dans des abris publics et sont à la recherche de nourriture et de services de base.

Les abris de l'UNRWA dépassent désormais près de quatre fois leur capacité prévue, a prévenu l'OCHA.

Frappes aériennes contre le camp de réfugiés de Jabalia

Le Secrétaire général de l’ONU s’est dit consterné mercredi par l'escalade de la violence à Gaza, notamment par le meurtre de Palestiniens lors de frappes aériennes israéliennes, mardi et mercredi, dans des zones résidentielles du camp de réfugiés densément peuplé de Jabalia, au nord de la ville de Gaza, qui abrite quelque 116.000 personnes.

L'OCHA a noté que les opérations terrestres israéliennes dans le nord de Gaza et à la périphérie de la ville de Gaza ont gagné en intensité, parallèlement aux bombardements continus.

« Le Secrétaire général réitère que toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire, y compris les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution. Il condamne dans les termes les plus fermes tout meurtre de civils », a dit le porte-parole du Secrétaire général lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.

Le porte-parole a rappelé que, dans un cadre plus large, le Secrétaire général continue d’appeler toutes les parties « à mettre fin à cette violence, à cette douleur et à ces souffrances choquantes ». Il continue également d'appeler à la « libération immédiate et inconditionnelle des otages actuellement détenus à Gaza » ainsi qu'à l'arrivée d'une aide humanitaire pour répondre aux besoins croissants de la population palestinienne.

Le chef de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour la Palestine, l'UNRWA, Philippe Lazzarini, s'est rendu mercredi à Gaza, où il a rencontré des communautés palestiniennes et des employés de son agence.

M. Lazzarini est le plus haut responsable autorisé à entrer à Gaza depuis le début du conflit. Il a déclaré qu'il était là pour montrer son appréciation envers le personnel de l'UNRWA à Gaza, ajoutant que l'agence avait perdu 70 collègues à ce jour.

Des frappes de missiles sur Gaza.
© UNICEF/Eyad El Baba
Des frappes de missiles sur Gaza.

« Il s'agit d'une crise mondiale »

La guerre entre Israël et les militants palestiniens à Gaza a créé une « crise mondiale » qui exige une action internationale avant qu'elle ne s'étende « bien au-delà de la région », a déclaré mercredi le Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths.

« Cela ne peut pas continuer. Nous avons besoin d'un changement radical », a ajouté M. Griffiths. « Nous avons besoin que les otages soient libérés immédiatement et sans condition. Nous devons être en mesure de fournir les éléments essentiels à la survie – en particulier l’eau, la nourriture, les médicaments et le carburant – en toute sécurité, immédiatement et à grande échelle. Les plus de 200 camions qui sont arrivés à Gaza jusqu'à présent à la suite de négociations laborieuses offrent un certain soulagement, mais sont loin d'être suffisants ».

Il a déclaré que des pauses doivent être acceptées comme étant « la seule option viable pour acheminer des articles de secours à Gaza dès maintenant ».

Israël, le Hamas et les autres militants doivent « respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en veillant constamment, dans la conduite des opérations militaires, à épargner les civils et les biens de caractère civil ».

Les acteurs internationaux influents doivent utiliser leur force diplomatique pour garantir le respect des règles de la guerre afin de protéger la vie civile et de « désamorcer le conflit et éviter tout débordement », a dit M. Griffiths.

Situation des otages inconnue

Le chef de l'OMS, Dr Tedros, a déclaré mercredi dans un message sur les réseaux sociaux que l'agence restait gravement préoccupée par l'état des 240 otages enlevés en Israël par le Hamas le 7 octobre - « en particulier les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé qui besoin de soins médicaux immédiats ». Il a réitéré ses appels à leur libération immédiate.

Abordant la question des menaces contre les journalistes du monde entier, le chef de l'ONU, António Guterres, a écrit mercredi sur la plateforme sociale X que le conflit au Moyen-Orient leur fait payer un « tribut horrible » et a appelé à de meilleures garanties pour « défendre les journalistes qui nous tiennent informés ».

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est dit préoccupé mardi par les informations faisant état de journalistes palestiniens tués et a réitéré que les journalistes sont des civils et ne devraient pas être pris pour cible, tandis que les militaires qui les ciblent doivent rendre des comptes.