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Myanmar : l’ONU condamne une attaque meurtrière par l’armée dans un bastion de l’opposition

La région de Sagaing, au Myanmar.
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La région de Sagaing, au Myanmar.

Myanmar : l’ONU condamne une attaque meurtrière par l’armée dans un bastion de l’opposition

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU et le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies ont fermement condamné une attaque aérienne perpétrée mardi par les forces armées du Myanmar dans un bastion de l’opposition et qui aurait fait des dizaines de morts.

L’attaque aérienne a eu lieu dans le canton de Kanbalu, dans la région de Sagaing. Des écoliers exécutant des danses, ainsi que d'autres civils, assistant à une cérémonie d'ouverture dans la salle du village de Pazi Gyi, figureraient parmi les victimes. Un hélicoptère de combat aurait alors tiré sur ceux qui fuyaient la salle. Les médias ont rapporté que jusqu'à 100 personnes auraient été tuées, a précisé le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH). 

Reddition des comptes 

Le Secrétaire général « demande que les responsables rendent des comptes », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse. Le chef de l’ONU a présenté ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et a demandé que les blessés bénéficient d'un traitement médical d'urgence et d'un accès à l'assistance. 

« Le Secrétaire général condamne toutes les formes de violence et réaffirme la primauté de la protection des civils, conformément au droit international humanitaire. Il réitère son appel aux militaires pour qu'ils mettent fin à la campagne de violence contre la population du Myanmar dans tout le pays, conformément à la résolution 2669 du Conseil de sécurité », a dit son porte-parole. 

Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, s’est déclaré « horrifié par les informations faisant état de frappes aériennes aujourd'hui par des avions de chasse du Myanmar sur une salle communautaire de la région de Sagaing, un bastion de l'opposition dans le nord-ouest du pays, qui ont tué des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants ».  

« Malgré des obligations légales claires pour les militaires de protéger les civils dans la conduite des hostilités, il y a eu un mépris flagrant des règles connexes du droit international », a déclaré M. Türk. 

Protéger les civils 

Il a appelé toutes les parties « à prendre toutes les précautions possibles pour protéger la population civile sous leur contrôle des effets des attaques, notamment en évitant de placer des objectifs militaires à l'intérieur ou à proximité de zones densément peuplées ». 

« Comme je l'ai indiqué précédemment, il existe des motifs raisonnables de croire que l'armée et ses milices affiliées sont responsables d'un éventail extrêmement large de violations et d'atteintes aux droits humains depuis le 1er février 2021, dont certaines peuvent constituer des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre », a ajouté M. Türk, se disant persuadé que les processus de justice internationale actuellement en cours feront un jour rendre des comptes aux dirigeants militaires responsables.