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Il faut agir pour mettre fin au carnage au Myanmar : l’appel d’un expert de l’ONU

Des manifestants contre le coup d'Etat militaire au Myanmar (photo d'archives).
Unsplash/Pyae Sone Htun
Des manifestants contre le coup d'Etat militaire au Myanmar (photo d'archives).

Il faut agir pour mettre fin au carnage au Myanmar : l’appel d’un expert de l’ONU

Droits de l'homme

Au lendemain de l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Myanmar, la première fois depuis le coup d’État militaire il y a près de deux ans, un expert indépendant de l’ONU a indiqué jeudi que la crise dans ce pays de l’Asie du Sud-Est s’aggravera tant que les États membres de l’ONU ne réagiront pas par « des mesures concrètes ».

« Avec tout le respect que je dois au Conseil de sécurité, le fait d’exprimer une profonde inquiétude et de demander que certaines mesures soient prises sans recourir à l’autorité du Conseil de sécurité en vertu du chapitre VII n’empêchera pas la junte illégale du Myanmar d’attaquer et de détruire les vies des 54 millions de personnes retenues en otage au Myanmar », a déclaré Tom Andrews, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar. « Ce qu’il faut, c’est agir. »

Selon l’expert, les violations « flagrantes et systématiques » - assimilables à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité - perpétrées quotidiennement par « une junte militaire illégale » à l’encontre du peuple du Myanmar exigent « une action forte des États membres de l’ONU ».

« Ce que le contenu de cette résolution indique clairement, c’est que l’action nécessaire pour mettre fin à cette crise ne viendra pas du Conseil de sécurité », a-t-il dit.

« Créer une coalition de pays désireux de soutenir le peuple du Myanmar »

Une façon de rappeler que les exigences formulées dans la résolution - notamment « l’arrêt immédiat de toutes les formes de violence », la libération des prisonniers politiques - sont d’une importance capitale, mais il manque des conséquences en cas de non-respect de ces exigences. Il a ainsi fait référence à l’imposition de sanctions et l’obligation de rendre des comptes pour les crimes commis à ce jour par les militaires.

Pour l’expert, il est donc impératif de prendre immédiatement des mesures coordonnées pour « mettre fin au carnage ». « La résolution du Conseil de sécurité ne doit pas devenir une impasse suivie d’une nouvelle inaction internationale. Elle doit être un signal d’alarme pour les nations qui soutiennent un peuple en état de siège », a-t-il fait valoir, relevant que l’heure est clairement venue de « créer une coalition de pays désireux de soutenir le peuple du Myanmar en lui offrant ce dont il a le plus besoin : de l’action ».

A ce sujet, il estime que le chef de l’ONU « avait raison lorsqu’il déclarait le mois dernier que, la communauté internationale avait échoué ». Et cet échec ne peut donc être corrigé par des résolutions sans conséquences.

Il préconise ainsi des « options viables pour les États membres qui sont prêts à faire face à cet échec, y compris la coordination des sanctions, la coupure du flux de revenus qui finance les assauts militaires de la junte, un embargo sur les armes et les technologies à double usage et une aide humanitaire robuste qui peut atteindre ceux qui en ont le plus besoin, entre autres mesures ». « Ce qu’il faut, c’est la volonté politique de les mettre en œuvre », a conclu le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.