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Ukraine : la reconstruction du pays est un long chemin mais elle doit commencer maintenant, selon Guterres

Dans un hôpital de l'ouest de l'Ukraine, des médecins ont réussi à retirer un fragment d'obus de quatre centimètres de long et à sauver la vie d'un garçon de 13 ans grièvement blessé par un bombardement dans l'est de l'Ukraine.
© UNICEF
Dans un hôpital de l'ouest de l'Ukraine, des médecins ont réussi à retirer un fragment d'obus de quatre centimètres de long et à sauver la vie d'un garçon de 13 ans grièvement blessé par un bombardement dans l'est de l'Ukraine.

Ukraine : la reconstruction du pays est un long chemin mais elle doit commencer maintenant, selon Guterres

Développement économique

Le chef de l'ONU, António Guterres, a apporté son soutien mardi aux efforts internationaux de reconstruction de l'Ukraine, à l'occasion d'une conférence en Suisse visant à recueillir des fonds pour ce pays ravagé par la guerre.

Dans son message vidéo adressé à une quarantaine de représentants de pays réunis à Lugano, le Secrétaire général des Nations Unies a souligné l'impact humain tragique du conflit, ainsi que les défis à long terme qui se profilent.

La guerre de la Russie en Ukraine a coûté la vie à des milliers de personnes et en a déplacé des millions par la force - António Guterres

« Des millions d'Ukrainiens ont perdu leurs moyens de subsistance et risquent de tomber dans la pauvreté. Les dégâts et la dévastation des maisons, des hôpitaux et des écoles prendront des années à reconstruire... La route est longue, mais elle doit commencer maintenant », a-t-il déclaré.

Outre l'ONU, des institutions financières internationales, telles que la Banque européenne d'investissement, ont participé à la réunion.

Parmi les sujets à l’ordre du jour, il y avait des projets visant à promouvoir la protection du climat, l'économie numérique et la diversification des sources d'énergie.

Des immeubles d'habitation sont détruits après un bombardement dans le district d'Obolon, à Kiev, en Ukraine.
© PNUD/Oleksandr Ratushniak
Des immeubles d'habitation sont détruits après un bombardement dans le district d'Obolon, à Kiev, en Ukraine.

La FAO aide les agriculteurs ukrainiens

Cette conférence intervient alors que l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) vient de lancer un appel d’offres visant à aider les agriculteurs ukrainiens à sauver leur récolte d'été plus tard dans le mois.

Le projet de 17 millions de dollars, financé par le Japon, vise également à soutenir l'exportation de céréales vers des marchés internationaux « alternatifs » non spécifiés, tout en renforçant la sécurité alimentaire des pays qui dépendent des importations de céréales, d'huile végétale et d'autres produits ukrainiens. 

Il s'agit de restaurer les silos de stockage des céréales ukrainiennes, mais aussi de veiller à ce que les agriculteurs du pays disposent des outils nécessaires pour travailler à l'avenir, a indiqué la FAO dans un communiqué.

« Les agriculteurs ukrainiens se nourrissent eux-mêmes, nourrissent leurs communautés et nourrissent des millions d'autres personnes dans le monde. S'assurer qu'ils peuvent continuer à produire, stocker en toute sécurité et accéder à des marchés alternatifs pour vendre leurs produits est vital pour garantir la disponibilité des aliments, protéger les moyens d'existence, renforcer la sécurité alimentaire en Ukraine et faire en sorte que les autres pays dépendants des importations disposent d'un approvisionnement régulier et suffisant en céréales à un coût gérable », a déclaré Rein Paulsen, Directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO.

Situation des droits de l'homme

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Le grand nombre de victimes civiles et les destructions massives d'infrastructures civiles causées par l'armée russe - et à une échelle bien moindre par les forces armées ukrainiennes - ne sont pas conformes au droit international humanitaire, a déclaré Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, dans un rapport présenté mardi au Conseil des droits de l'homme à Genève.  

Le rapport examine la situation des droits de l'homme en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, le 24 février, jusqu'au 15 mai.

Les conclusions sont basées sur les informations recueillies par la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine au cours de 11 visites sur le terrain, de visites de 3 lieux de détention et de 517 entretiens avec des victimes et des témoins de violations des droits de l'homme, ainsi que d'autres sources d'information.

Aucun accès au territoire occupé

« Bien que nous n'ayons pas encore obtenu l'accès au territoire occupé par les forces armées russes, nous documentons les violations du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par toutes les parties, et nous restons pleinement engagés à surveiller la situation des droits de l'homme sur l'ensemble du territoire ukrainien », a déclaré Michelle Bachelet.

Au 3 juillet, le HCDH a recensé plus de 10.000 civils tués ou blessés en Ukraine, dont 335 enfants parmi les 4.889 tués recensés. Cependant, les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés.

« La plupart des victimes civiles recensées ont été causées par l'utilisation d'armes explosives dans des zones peuplées », a déclaré la Haute-Commissaire. « Des tirs d'artillerie lourde, tels que des systèmes de roquettes à lancement multiple, ainsi que des frappes aériennes et de missiles, y compris des armes pouvant transporter des armes à sous-munitions, ont été utilisés de manière répétée ».

Le déplacement massif de la population civile - dont plus de 8 millions à l'intérieur du pays - a eu un impact disproportionné sur les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées.

« Des inquiétudes persistent au sujet d'homicides illégaux, notamment d'exécutions sommaires », a déclaré Mme Bachelet. « Des preuves croissantes donnent à mon Bureau des motifs raisonnables de croire que de graves violations du droit international humanitaire à cet égard ont été commises par les forces armées russes ».

Le HCDH s'efforce de corroborer plus de 300 allégations de meurtres commis par les forces armées russes dans des situations qui ne sont pas liées à des combats actifs.