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L’ONU suit de près la situation au Sri Lanka en proie à une crise économique

Colombo, la capitale du Sri Lanka.
Unsplash/Jalitha Hewage
Colombo, la capitale du Sri Lanka.

L’ONU suit de près la situation au Sri Lanka en proie à une crise économique

Droits de l'homme

La Cheffe des droits de l’homme de l’ONU continue de suivre très attentivement l’évolution de la situation au Sri Lanka où la colère gronde avec une situation économique marquée par des « pénuries de biens essentiels, des coupures d’électricité, une inflation record et une flambée des prix ».

Ainsi, ces derniers jours, les autorités sri-lankaises ont annoncé l’instauration de l’état d’urgence et d’autres restrictions en réponse à des manifestations de masse contre « la pire crise économique » que connaît le pays depuis des décennies. 

Selon l’ONU, ces manifestations se sont traduite parfois « par des violences policières excessives et injustifiées à l’encontre des protestataires ».  

Selon les médias, le Président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa a perdu, mardi, sa majorité parlementaire et son nouveau ministre des Finances. Cette situation politique intervient alors que des manifestations et des appels à la démission du gouvernement s’intensifiaient dans un contexte de crise économique aiguë sans précédent.

Selon l’ONU, la situation s’est aggravée ces deux dernières semaines en raison de pénuries soudaines de carburant, de gaz de cuisine et de certains produits alimentaires essentiels, ainsi que de coupures de courant. Cette situation a entraîné de nouvelles protestations de la part de Sri Lankais désespérés par l’augmentation du coût de la vie et les difficultés à se procurer des produits de base.

Rayons vides dus au manque d'approvisionnement des supermarchés de Colombo, au Sri Lanka (archives)
© ADB/M.A. Pushpa Kumara
Rayons vides dus au manque d'approvisionnement des supermarchés de Colombo, au Sri Lanka (archives)

L’ONU appelle à la retenue

« L’exaspération de la population s’est accrue au cours des derniers mois, des manifestations largement pacifiques ayant eu lieu dans tout le pays », a déclaré lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH). Le 1er avril dernier, l’état d’urgence a été instauré à la suite d’une manifestation devant la résidence du président le 31 mars.  Un couvre-feu a été imposé le weekend dernier.

Les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet se sont inquiétés de ces mesures restrictives visant « à empêcher ou à décourager les populations d’exprimer légitimement leurs griefs par des manifestations pacifiques.

« Nous rappelons aux autorités sri-lankaises que les mesures liées à l’état d’urgence doivent être conformes au droit international relatif aux droits humains, qu’elles doivent être limitées et qu’elles ne doivent pas être utilisées pour étouffer la dissidence ou entraver les manifestations pacifiques », a ajouté Mme Throssell.

Face à ces tensions sociales, l’ONU exhorte le gouvernement, les partis politiques et la société civile à s’engager dans un « dialogue immédiat, inclusif et significatif » afin de trouver une solution aux défis économiques et politiques pressants auxquels le Sri Lanka est confronté. Selon les Nations Unies, cela permettrait d’éviter une « nouvelle polarisation » de la situation. 

L’équipe des Nations Unies au Sri Lanka s’est également préoccupée des rapports faisant état de violence au Sri Lanka. « Nous suivons de près l’évolution de la situation et sommes préoccupés par les rapports de violence au Sri Lanka. Nous appelons tout le monde à la retenue », a dit dans un tweet la Coordinatrice résidente de l’ONU, Hanaa Singer-Hamdy, appelant au respect de la liberté de réunion et d’expression pacifique.