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Sri Lanka : Michelle Bachelet « profondément troublée » par la nomination du nouveau chef de l'armée

 Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. 3 septembre 2018
Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. 3 septembre 2018

Sri Lanka : Michelle Bachelet « profondément troublée » par la nomination du nouveau chef de l'armée

Droits de l'homme

La cheffe des droits de l’homme de l’ONU s'est déclarée sérieusement préoccupée par la nomination du nouveau commandant de l'armée du Sri Lanka accusé de crimes.

Le général Shavendra Silva été nommé au commandement de l'armée sri-lankaise. Selon plusieurs rapports de l'ONU, ce haut responsable de l’armée serait lourdement impliqué dans des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

« Je suis profondément troublé par la nomination du général Shavendra Silva au poste de commandant de l'armée sri-lankaise, malgré les graves allégations de violations flagrantes du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commises contre lui et ses troupes pendant la guerre », a déclaré dans un communiqué de presse, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.

En mars 2019, la Haut-Commissaire avait déjà qualifié de « développement préoccupant » sa précédente nomination comme chef d'état-major d'armée sri-lankaise dans son dernier rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

Le lieutenant-général Silva a commandé la 58e division du Sri Lanka au cours des dernières phases de la campagne militaire contre les LTTE (« tigres tamouls ») en 2009. Des enquêtes successives de l’ONU ont impliqué sa division dans des allégations de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits de l’homme.

« La promotion du général Silva compromet gravement l'engagement du Sri Lanka à promouvoir la justice et la reddition de comptes dans le contexte de la résolution 30/1 du Conseil des droits de l'homme », a déclaré Mme Bachelet.

Pour la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, cette nomination « sape les efforts de réconciliation, en particulier aux yeux des victimes et des survivants qui ont beaucoup souffert de la guerre ». Elle « retarde également la réforme du secteur de la sécurité et aura probablement un impact sur la capacité de Sri Lanka à continuer de contribuer aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies », a-t-elle prévenu.