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Un garçon blessé après que la voiture dans laquelle il se trouvait a roulé sur une mine terrestre est soigné dans un hôpital de Lviv, en Ukraine.

Libérons le monde du fléau des mines terrestres une bonne fois pour toutes, appelle António Guterres

© UNICEF/Viktor Moskaliuk
Un garçon blessé après que la voiture dans laquelle il se trouvait a roulé sur une mine terrestre est soigné dans un hôpital de Lviv, en Ukraine.

Libérons le monde du fléau des mines terrestres une bonne fois pour toutes, appelle António Guterres

Paix et sécurité

Malgré les efforts et les progrès accomplis, les mines, les restes explosifs de guerre et les engins explosifs improvisés continuent de tuer ou de blesser chaque année des milliers de personnes, dont de nombreux enfants, a déploré lundi le Secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines.

« En Ukraine, l’héritage légué rien que par un mois de guerre – sous forme d’engins non explosés, de mines terrestres et de bombes à sous-munitions – prendra des décennies à être liquidé et menacera les vies humaines longtemps après que les armes se seront tues », a déclaré António Guterres.

« Ces restes de guerre entravent déjà l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence et empêchent les habitants de fuir pour se mettre à l’abri », a-t-il souligné.

Des stocks de millions de mines

Le chef de l’ONU a signalé que ces armes « ignobles » sont aujourd’hui présentes dans plus de 50 pays et qu’il existe des stocks de millions de mines.

L'agence des Nations Unies pour l'enfance a également signalé que cinq enfants - une fille et quatre garçons - avaient été tués vendredi lorsqu'un reste explosif de guerre a explosé dans le district de Marjah, dans la province de Helmand, en Afghanistan, blessant également un autre garçon et une autre fille.

Selon le Représentant de l'UNICEF en Afghanistan, Mohamed Ag Ayoya, cet incident est loin d'être un cas isolé.

« En Afghanistan, au cours des sept derniers mois, 301 enfants ont été tués ou blessés par des restes explosifs de guerre et des mines terrestres. On pense que le chiffre réel est beaucoup plus élevé », a-t-il déclaré.

Un travailleur de l'UNMAS détecte une mine antichar, dans l'État d'Équatoria central, au Sud-Soudan.
© UN Photo/Isaac Billy
Un travailleur de l'UNMAS détecte une mine antichar, dans l'État d'Équatoria central, au Sud-Soudan.

Plus de 55 millions de mines détruites

La Journée est notamment l’occasion de constater les progrès accomplis pour nettoyer notre planète des restes explosifs de guerres et le chemin qu’il reste à parcourir, a fait valoir le Secrétaire général.

Il a rappelé qu'il y a exactement 30 ans, des militantes et militants de la société civile se sont réunis pour lancer la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres et que, « cinq ans plus tard, la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel était ouverte à la signature ».

Depuis lors, plus de 55 millions de mines ont été détruites et plus de 30 pays dans le monde ont été déclarés exempts de mines. Le nombre de victimes a également diminué de façon spectaculaire et plus de 160 États ont signé la Convention.

« Il est désormais quasi universellement admis que les mines terrestres sont inacceptables », s’est félicité le chef de l’ONU.

Un survivant des mines terrestres âgé de 33 ans essaie une nouvelle prothèse au centre d'appareillage et de réhabilitation de Kabalaye, au Tchad.
ICBL/Gwenn Dubourthoumieu
Un survivant des mines terrestres âgé de 33 ans essaie une nouvelle prothèse au centre d'appareillage et de réhabilitation de Kabalaye, au Tchad.

Investir dans l’humanité

M. Guterres a néanmoins appelé à « faire davantage pour protéger les personnes qui vivent sous la menace des engins explosifs », citant notamment la Syrie, la Somalie, l’Afghanistan, le Myanmar, et le Cambodge.

« Je demande à tous les États d’adhérer à la Convention sans plus tarder », a ajouté M. Guterres, soulignant la « responsabilité particulière des membres permanents du Conseil de sécurité ».

Selon le chef de l’ONU, la lutte antimines est « un investissement dans l’humanité », « une condition préalable à l’action humanitaire et le fondement d’une paix et d’un développement durables ».

« En cette Journée internationale, poursuivons sur notre lancée et libérons le monde du fléau des mines terrestres une bonne fois pour toutes », a exhorté António Guterres.

Une femme traverse un champ dans la province de Bamyan, en Afghanistan, qui a été déclarée exempte de mines.
MANUA/Eric Kanalstein
Une femme traverse un champ dans la province de Bamyan, en Afghanistan, qui a été déclarée exempte de mines.

« Des terres sûres, des pas sûrs, des maisons sûres »

L’édition 2022 de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l'assistance à la lutte antimines se dérouler sous le thème : « Des terres sûres, des pas sûrs, des maisons sûres », faisant référence à plusieurs campagnes mises en place par l’ONU et le Service de la lutte antimines des Nations Unies (UNMAS).

« Des terres sûres » se réfère à la campagne mondiale qui vise à transformer « les champs de mines en terrain de jeux », lancée par le Secrétaire général en 2019 pour débarrasser la terre des mines et autres engins explosifs afin de faciliter le développement.

« Des pas sûrs » évoque les pas incertains de ceux qui ne savent pas si leur chemin ne les mènera pas sur un engin explosif qui pourrait les blesser ou les tuer à tout moment.  L’expression décrit également les procédures utilisées par les démineurs quand ils approchent des zones contaminées qu’ils doivent déminer.

« Des maisons sûres » fait quant à elle référence à la sécurité des individus et des communautés dans des situations post-conflictuelles qui ne peuvent se sentir chez eux et en paix que dans un climat de sécurité, exempt de tout danger posé par les mines terrestres.