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Ukraine : la cheffe des droits de l’homme de l’ONU « horrifiée » par les images de Boutcha

Michelle Bachelet, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, s'adresse au Conseil des droits de l'homme
Photo ONU/Jean Marc Ferré
Michelle Bachelet, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, s'adresse au Conseil des droits de l'homme

Ukraine : la cheffe des droits de l’homme de l’ONU « horrifiée » par les images de Boutcha

Paix et sécurité

La cheffe des droits de l’homme de l’ONU s’est dite « horrifiée », lundi 4 avril, par les images des corps gisant dans la ville ukrainienne de Boutcha, découverts après le retrait des troupes russes, évoquant de « possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international ».

« Les informations qui se font jour de cette région et ailleurs soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire et des violations graves des droits de l’homme », a souligné Michelle Bachelet dans un communiqué, appelant aussi à prendre « toutes les mesures pour préserver les preuves ».

Outre l’exhumation et l’identification des corps pour prévenir les familles des victimes, il est essentiel que tout soit mis en œuvre pour déterminer les causes exactes des décès, a aussi demandé la Haute commissaire aux droits de l’homme.

Les images de « civils » morts et éparpillés dans la rue ont fait le tour du monde et, selon les médias, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche les dirigeants russes de « tortures » et de « meurtres » après la découverte à Boutcha de fosses communes et de centaines de corps de civils.

La Russie a toutefois démenti avoir tué des civils et a demandé la tenue, ce lundi, d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

« À la lumière des provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi 4 avril », a tweeté l’ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations Unies, Dimitri Polianski.

Au moins 1.400 civils tués depuis le début de la guerre, selon l’ONU

Pour la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, il est vital de mener « une enquête indépendante et efficace » sur ce qui s’est passé à Boutcha pour que justice, reddition des comptes et réparation soient faites envers les victimes et leur famille.

Des propos également tenus dimanche par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui s’est également dit « profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha ».

« Il est essentiel qu’une enquête indépendante permette de faire rendre des comptes » aux responsables, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Par ailleurs, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a publié ses estimations concernant les victimes civiles de la guerre en Ukraine, soulignant que le bilan réel est beaucoup plus élevé.

Du 24 février au 2 avril, les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet ont recensé 1.417 tués, dont 121 enfants, ainsi que 2.038 blessés, dont 171 enfants.

La plupart des victimes civiles enregistrées ont été causées par l’utilisation d’armes explosives ayant une zone d’impact large, notamment des tirs d’artillerie lourde et les systèmes de roquettes à lancement multiple, ainsi que les frappes de missiles et les frappes aériennes.