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Yémen : l’accès à l’aide humanitaire devient plus difficile alors que les combats s’intensifient à Marib – HCR

Le conflit au Yémen a forcé des millions de personnes à fuir leurs domiciles pour des camps temporaires.
© UNICEF/Hisham Al-Helali
Le conflit au Yémen a forcé des millions de personnes à fuir leurs domiciles pour des camps temporaires.

Yémen : l’accès à l’aide humanitaire devient plus difficile alors que les combats s’intensifient à Marib – HCR

Aide humanitaire

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est gravement préoccupée par la sécurité des civils dans le gouvernorat de Marib au Yémen, dont le sort de plus d’un million de personnes qui seraient déplacées par les combats dans cette province.

Alors que les lignes de front se rapprochent des zones densément peuplées, leur vie est en danger et l’accès à l’aide humanitaire devient plus difficile.

« Le HCR prévient que la poursuite de l’escalade du conflit ne fera qu’accroître la vulnérabilité des personnes à Marib - en particulier les personnes déplacées », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Shabia Mantoo, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Près de 40.000 personnes contraintes de fuir à Marib depuis septembre

Le HCR appelle à un cessez-le-feu immédiat au Yémen et réitère son appel aux parties au conflit pour qu’elles protègent les civils et les infrastructures, y compris les installations sanitaires et éducatives, ainsi que les sites de déplacement. « Seule une résolution pacifique du conflit peut mettre fin à de nouvelles souffrances », a ajouté Mme Mantoo.

En attendant, près de 40.000 personnes ont été contraintes de fuir à Marib depuis septembre. Selon l’agence onusienne, cela représente près de 70% de tous les déplacements dans ce gouvernorat du sud-est depuis le début de l’année.

 « Marib accueille désormais la moitié des 120.000 nouveaux déplacés estimés dans tout le pays en 2021 », a précisé la porte-parole du HCR, relevant que les familles du district de Sirwah sont parmi les plus « vulnérables ». Ces dernières semaines, beaucoup auraient fui l’intensification des affrontements armés.

Des tirs de roquettes à proximité des sites de déplacés internes

Cela a entraîné la fermeture de cinq sites d’hébergement gérés par le HCR. Certaines de ces familles ont déjà été déplacées cinq fois depuis le début du conflit en 2015. « Pendant ce temps, les tirs de roquettes à proximité des sites accueillant les personnes déplacées provoquent peur et panique », a fait valoir Mme Mantoo.

Le dernier incident en date a été signalé le 17 novembre dernier lorsqu’un obus d’artillerie a explosé, sans faire de victimes, près d’un site proche de la ville de Marib. Les équipes du HCR signalent que de violents combats ont lieu autour montagnes entourant la ville et que « le bruit des explosions et des avions peut être entendu jour et nuit ».

Par ailleurs, ces nouveaux déplacements exacerbent les besoins humanitaires existants. Selon le HCR, ils augmentant « considérablement » les besoins en matière d’abris, d’articles ménagers essentiels, d’eau et d’assainissement, d’éducation et de services de protection, en particulier pour les enfants.

L’urgence de prévenir la propagation de maladies transmissibles

Dans le même temps, les problèmes de santé tels que la diarrhée aqueuse aiguë, le paludisme et les infections des voies respiratoires supérieures sont courants chez les personnes nouvellement déplacées. « Il est urgent de procéder à des dépistages afin de fournir des soins et de prévenir la propagation des maladies transmissibles », a fait valoir la porte-parole du HCR.

Sur le terrain, le HCR a apporté une aide d’urgence à plus de 2.000 familles déplacées depuis le début de la nouvelle offensive à Marib en septembre. « Jusqu’à présent cette année, nous avons également fourni une assistance en espèces à plus de 66.000 familles à Marib », a affirmé Mme Mantoo.

Parallèlement, l’agence onusienne renforce ses activités de protection mobile sur les sites et dans les zones urbaines, afin d’évaluer les besoins. Les équipes apportent une aide psychologique aux personnes en détresse. Elles diffusent également des informations sur les services, identifient les personnes ayant des besoins spécifiques et les orientent vers l’aide humanitaire, qui reste limitée.