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Yémen : plus de 5.000 personnes déplacées rien que cette semaine à la suite des combats à Marib (HCR)

Un homme déplacé qui a fui son village vit désormais dans un camp de tentes à la périphérie de Marib, au Yémen.
UN OCHA/Giles Clarke
Un homme déplacé qui a fui son village vit désormais dans un camp de tentes à la périphérie de Marib, au Yémen.

Yémen : plus de 5.000 personnes déplacées rien que cette semaine à la suite des combats à Marib (HCR)

Paix et sécurité

Plus de 5.000 personnes ont été déplacées, rien que cette semaine, à la suite des combats entre forces gouvernementales et rebelles Houthis dans le gouvernorat oriental de Marib, a annoncé jeudi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui se dit préoccupée par « l’intensification des affrontements entraîne le déplacement constant de centaines de familles ».

« Quelques 800 familles, composées de 5.000 individus ont été forcées de fuir rien que cette semaine », a indiqué le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) dans son dernier rapport humanitaire. 

Depuis le début de l’année 2021, près de 80.000 personnes (plus de 13.000 familles) ont été contraintes de fuir leur foyer et chercher refuge ailleurs dans le reste du Yémen. 

Au total, plus de 4 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Selon l’ONU, les enfants et les femmes représentent jusqu’à 76 % de la population totale des personnes déplacées. Jusqu’à 1,2 million de Yéménites déplacés vivent dans 1.800 sites d’hébergement. 

Le gouvernorat de Marib est la région qui accueille déjà un quart des quatre millions de personnes déplacées à l’intérieur du Yémen. 

De plus, le pays accueille près de 130.000 réfugiés et plus de 12.000 demandeurs d’asile. 

Blocages des distributions d’aide humanitaire dans certaines parties de Marib

Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, pour la plupart des civils, et a entraîné ce que l’ONU décrit comme étant la pire crise humanitaire dans le monde. 

Plus de 20 millions de personnes sont dans le besoin. L’ONU a également signalé que quatre enfants sur cinq ont besoin d’aide humanitaire, soit plus de 11 millions d’enfants.

Pourtant sur le terrain, les blocages des distributions d’aide humanitaire privent encore davantage les personnes qui en ont le plus besoin de l’accès à une assistance essentielle. Malgré la détérioration de la situation, le HCR continue de fournir une aide aux personnes les plus vulnérables. 

Après la suspension temporaire des activités dans le district d’Al Jubah à Marib en raison de problèmes de sécurité, la Société pour la solidarité humanitaire, partenaire du HCR pour les abris, a repris la distribution d’articles non alimentaires à 75 familles (500 personnes) dans la région et à 149 autres familles (864 personnes) résidant actuellement dans la ville de Marib.

Hausse du nombre de déplacés en situation de vulnérabilité

Par ailleurs, les dernières conclusions de l’évaluation rapide des besoins et de la vulnérabilité du HCR révèlent une augmentation significative des vulnérabilités parmi les déplacés internes. 

Jusqu’à présent, en 2021, le HCR a évalué près de 150.000 ménages, dont plus de 90 % déclarent avoir au moins un membre de la famille en situation de vulnérabilité, y compris près de 25% d’enfants en situation de risque. 

Il s’agit d’enfants non accompagnés et séparés, non scolarisés, des enfants qui travaillent ou des enfants exposés à la négligence, à la maltraitance et à l’exploitation. 

Selon le HCR, cela reflète les conclusions rapportées par les acteurs de la protection de l’enfance, qui ont indiqué que 43% de femmes sont en situation de risque et 25% de personnes âgées vivant seules sont sans soutien communautaire. 

En outre, 32 % des ménages ont déclaré avoir des personnes ayant divers besoins de protection, tels que la détresse psychologique, la peur de l’arrestation ou de la détention et des situations de violence impliquant des femmes et des filles. 

« Ces résultats sont nettement plus élevés que l’année précédente, ce qui indique une détérioration continue de l’environnement de protection des personnes les plus touchées par le conflit », a détaillé le HCR.