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L'ONU veut utiliser les capacités technologiques et médicales pour améliorer le maintien de la paix

Des Casques bleus écrivent un rapport après avoir patrouillé dans un camp de déplacés au Nord=Darfour, au Soudan.
Photo ONU/Olivier Chassot
Des Casques bleus écrivent un rapport après avoir patrouillé dans un camp de déplacés au Nord=Darfour, au Soudan.

L'ONU veut utiliser les capacités technologiques et médicales pour améliorer le maintien de la paix

Paix et sécurité

Des ministres du monde entier se réuniront le 7 décembre à Séoul, en République de Corée, pour discuter du renforcement des capacités technologiques et médicales des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ont annoncé lundi des responsables de l'ONU lors d'une conférence de presse.

Cette conférence ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix réunira plus de 700 personnes de 155 pays, dont des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, de hauts responsables d'organisations internationales, des universitaires et des journalistes.

S'adressant à des journalistes lundi à New York, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, a déclaré que les Casques bleus « sont confrontés à des défis de plus en plus redoutables ». « Ils ont besoin du soutien du Secrétariat et ils ont besoin du soutien de nos États membres et c'est vraiment ce que nous attendons de la réunion de Séoul », a-t-il expliqué.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies au soutien opérationnel, Atul Khare, a déclaré pour sa part que les environnements complexes dans lesquels les missions opèrent nécessitent des solutions créatives et agiles. « La technologie peut rendre nos missions et nos camps plus ‘intelligents’, plus intégrés, plus efficients, plus efficaces, plus sûrs et permettre une prestation de services et un soutien opérationnel tout en minimisant l'empreinte environnementale », a-t-il expliqué.

Dans ce domaine, la réunion ministérielle s'appuiera sur la Stratégie pour la transformation numérique des opérations de paix des Nations Unies.

Des Casques bleus préparent le lancement d'un drone d'observation pour identifier les positions de groupes armés en République centrafricaine.
MINUSCA/Leonel Grothe
Des Casques bleus préparent le lancement d'un drone d'observation pour identifier les positions de groupes armés en République centrafricaine.

Combler les lacunes en matière de soutien médical

La technologie peut également aider à fournir des soins médicaux opportuns et de qualité aux soldats de la paix. « Nous avons fait d'importants progrès pour combler les lacunes en matière de soutien médical dans les missions de maintien de la paix, mais il reste encore beaucoup à faire », a déclaré M. Khare.

Au cours de la conférence ministérielle, il s'attend à ce que les États membres contribuent à plusieurs initiatives, telles qu'un nouveau système de suivi des victimes, une stratégie de santé mentale pour le personnel en uniforme et un système de surveillance de la santé publique.

Les femmes, la paix et la sécurité, qui ont été au centre de précédentes réunions ministérielles, auront un événement parallèle dédié.

M. Khare a affirmé que « la parité des sexes est une priorité non négociable, et c'est plus qu'une question de chiffres ». « Il existe de nombreuses preuves qui montrent comment la participation des femmes améliore les performances du maintien de la paix », a-t-il expliqué.

Étant donné que la réduction de l'empreinte carbone des missions de maintien de la paix est un objectif environnemental clé, M. Khare espère voir les États membres discuter des possibilités de réduire son impact.

Exploitation et abus sexuels

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies à la stratégie de gestion, aux politiques et à la conformité, Catherine Pollard, a souligné les efforts visant à renforcer la responsabilisation des soldats de la paix.

Dans le contexte où l'ONU vit avec le risque d'exploitation et d'abus sexuels partout où elle opère, elle l'a décrit comme « l'un des problèmes de reddition des comptes les plus graves » pour l'Organisation, ajoutant qu'il s'agit « d'un abus de confiance particulièrement insidieux envers ceux que nous avons pour mandat de servir et de protéger ».

Mme Pollard a indiqué que l'ONU rappellera aux Etats membres les techniques de gestion des risques d'exploitation, notamment en formant les commandants qui déployés sur le terrain. « Nous profiterons particulièrement de l'occasion de la réunion ministérielle pour faire progresser notre approche concernant les demandes de paternité et de pension alimentaire pour enfants qui découlent d'allégations d'exploitation et d'abus sexuels, qui sont des demandes difficiles aux conséquences très humaines », a-t-elle déclaré.

L'événement est une conférence de suivi du Sommet des dirigeants de l'ONU sur le maintien de la paix en 2015, qui a été co-organisé par l'ancien Président des États-Unis Barack Obama et l'ancien Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon