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En visite en Syrie, au Liban et en Turquie, le chef de l’humanitaire de l’ONU a évalué les besoins d’assistance

Deux enfants portent de l'eau dans un camp de déplacés à Idlib, en Syrie (photo d'archives).
OCHA/Bilal al Hamoud
Deux enfants portent de l'eau dans un camp de déplacés à Idlib, en Syrie (photo d'archives).

En visite en Syrie, au Liban et en Turquie, le chef de l’humanitaire de l’ONU a évalué les besoins d’assistance

Aide humanitaire

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Martin Griffiths, a conclu vendredi une visite de sept jours en Syrie, au Liban et en Turquie, sa première mission officielle dans la région depuis qu'il a pris ses fonctions.

A Damas, la capitale syrienne, le chef humanitaire a rencontré des hauts responsables gouvernementaux, des diplomates et la communauté humanitaire. Lors de ses entretiens avec le ministre syrien des Affaires étrangères et le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, M. Griffiths a souligné la nécessité d'élargir l'accès humanitaire, de protéger les civils et d'aider les Syriens à envisager un avenir pour eux-mêmes, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué de presse.

Sa visite a coïncidé avec la première opération humanitaire à travers les lignes de front dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2017, qu'il a saluée comme une étape importante pour atteindre davantage de personnes dans le besoin avec une assistance critique.

M. Griffiths s'est ensuite rendu à Alep, où il a visité un certain nombre de projets soutenus par le Fonds humanitaire syrien (SHF). Il a parlé avec des femmes, des hommes et des enfants syriens des effets profonds de plus de dix ans de conflit. Alors que le déclin économique de la Syrie continue d’entraîner et d'aggraver des niveaux d'appauvrissement déjà énormes, le chef de l’humanitaire de l’ONU a entendu des civils et du personnel humanitaire parler du besoin urgent de soutenir les communautés qui sont déterminées à recommencer leur vie, mais qui ont désespérément besoin d'un soutien au relèvement rapide pour le faire.

« J'ai rencontré des gens à Alep dont la vie avait été totalement bouleversée par la longue crise syrienne », a déclaré M. Griffiths. « Tous ont exprimé le désir de se sentir en sécurité, mais en particulier ils ont demandé l'accès aux services de base : soins de santé, eau, électricité et carburant pour se réchauffer en hiver. Les enfants veulent apprendre et les jeunes adultes veulent travailler. Ils veulent du soutien pour tracer leur propre chemin digne vers un avenir meilleur ».

Le chef de l'humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, à la frontière entre la Turquie et la Syrie.
© OCHA
Le chef de l'humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, à la frontière entre la Turquie et la Syrie.

Crise du carburant au Liban

À Beyrouth, M. Griffiths a rencontré des donateurs pour discuter de la Syrie, et il s'est entretenu avec le Vice-premier ministre et l'équipe humanitaire de pays sur les besoins croissants au Liban. Parmi les questions discutées, M. Griffiths a souligné sa préoccupation particulière face à la grave crise du carburant au Liban, qui menace de compromettre la disponibilité des soins de santé et de l'eau potable.

Au cours de sa visite, le chef de l’humanitaire de l’ONU a annoncé une allocation de 4 millions de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) pour soutenir l'augmentation de l'approvisionnement en carburant afin de garantir que les services essentiels puissent continuer à fonctionner. Cela complète une allocation supplémentaire de 6 millions de dollars du Fonds humanitaire libanais (LHF) pour aider les établissements de santé locaux.

Lors de la dernière étape de sa visite, M. Griffiths s'est rendu en Turquie. À Ankara, il a eu des entretiens avec le porte-parole de la Présidence turque et le vice-ministre des Affaires étrangères. Il s'est félicité de la générosité du peuple turc et de son gouvernement pour accueillir les réfugiés syriens et faciliter les opérations humanitaires transfrontalières.

Il s'est ensuite rendu à Hatay, où il a visité le centre de transbordement humanitaire pour observer les opérations transfrontalières de l'ONU en Syrie. Depuis sa plaque tournante à la frontière turco-syrienne, l'ONU envoie 1.000 camions par mois de nourriture, de médicaments et d'autres aides vitales à des millions de personnes isolées par les hostilités. Martin Griffiths a conclu sa visite à Gaziantep, où il a entendu des agences des Nations Unies, des ONG nationales et internationales, des réfugiés syriens vivant en Turquie et des membres de la communauté d'accueil turque.

« L'ONU doit être en mesure d'atteindre les personnes qui dépendent de son aide à la fois depuis la Turquie et depuis l'intérieur de la Syrie », a déclaré M. Griffiths. « Avec un meilleur accès et un financement accru, l'ONU pourrait faire plus pour aider le nombre croissant de personnes dans le besoin. Les humanitaires et les donateurs doivent maintenir la Syrie en tête de notre agenda collectif pour éviter qu'une génération entière ne soit perdue ».

13,4 millions de personnes ont besoin d'assistance en Syrie

En Syrie, 13,4 millions de personnes ont besoin d'assistance dans tout le pays. L'ONU et ses partenaires ont jusqu'à présent reçu environ un quart – 27% – de tous les financements requis dans le cadre du Plan de réponse humanitaire 2021 pour la Syrie, qui vise 4,2 milliards de dollars. Le plan régional pour les réfugiés et la résilience de 5,8 milliards de dollars vise à aider plus de 5,5 millions de réfugiés syriens et de personnes des communautés d'accueil en Égypte, en Iraq, en Jordanie, au Liban et en Turquie. Il n'est financé qu'à hauteur de 19%.

Au Liban, l'ONU et ses partenaires ont élaboré le plan d'intervention d'urgence 2021-2022 pour le Liban afin de fournir une aide humanitaire vitale à 1,1 million de Libanais et de migrants les plus vulnérables touchés par la crise actuelle. Le plan humanitaire de 378,5 millions de dollars complète les programmes de l'UNRWA et le plan de réponse à la crise du Liban pour les réfugiés palestiniens et syriens et les communautés qui les accueillent.