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Syrie : le Conseil de sécurité échoue à nouveau à proroger le mécanisme d’acheminement de l’aide transfrontalière

Une jeune fille dans une tente d'un camp de Syriens déplacés dans le nord d'Idlib, en Syrie.
© UNICEF/Omar Albam
Une jeune fille dans une tente d'un camp de Syriens déplacés dans le nord d'Idlib, en Syrie.

Syrie : le Conseil de sécurité échoue à nouveau à proroger le mécanisme d’acheminement de l’aide transfrontalière

Aide humanitaire

Pour la troisième fois en trois jours, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi vendredi à proroger le mandat du mécanisme d’acheminement de l’aide transfrontalière vers la Syrie en raison du vote négatif de deux de ses membres permanents.

Deux précédents projets de résolution concurrents présentés au Conseil de sécurité pour proroger ce mécanisme ont été rejetés plus tôt cette semaine.

Des millions de Syriens dépendent de l'aide acheminée via ce mécanisme.

Initié par la résolution 2165 (2014), le mandat du mécanisme d'acheminement expire ce 10 juillet et selon le dernier projet de texte, présenté par l’Allemagne et la Belgique, il aurait été prorogé pour une période de six mois, jusqu’au 10 janvier 2021.

Appuyé par 13 membres du Conseil de sécurité, le projet maintenait la fermeture des points de passage de Ramta (à la frontière entre la Jordanie et la Syrie) et de Yaroubiyé (à la frontière entre l’Iraq et la Syrie); les agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires étant autorisés à utiliser les routes franchissant les lignes de conflit ainsi que les postes frontière de Bab el-Salam et de Bab el-Haoua (à la frontière entre la Turquie et la Syrie).

Tentative de rapprocher les points de vue

L’Allemagne et la Belgique ont donc essayé, par ce nouveau texte, de rapprocher les points de vue, en ramenant la prorogation du mécanisme à six mois au lieu des 12 mois prévus dans leur premier projet de résolution qui s’était heurté, le 7 juillet dernier, au double veto de la Chine et de la Russie.

Mais cette dernière militait aussi pour la fermeture du poste frontière de Bab el-Haoua, dans un projet de résolution rejeté, le 8 juillet, par les vetos des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni et avec l’opposition de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Estonie et de la République dominicaine.  L’Afrique du Sud, la Chine et le Viet Nam ont voté pour, tandis que l’Indonésie, le Niger, Saint-Vincent-et-les Grenadines et la Tunisie se sont abstenus. 

Le texte russe priait également le Secrétaire général de présenter un rapport sur les effets directs et indirects qu’ont les mesures coercitives unilatérales imposées sur la situation socioéconomique en Syrie et l’acheminement de l’aide humanitaire depuis l’extérieur.

Du fait de l’impossibilité de se réunir au siège de l’ONU à cause de la pandémie de Covid-19, le Conseil a procédé au vote par correspondance électronique.  Les votes ont été envoyés au Directeur de la Division des affaires du Conseil de sécurité, qui les a transmis au Président du Conseil de sécurité.  Ce dernier a ensuite convoqué les membres du Conseil par visioconférence, pour annoncer le résultat du vote.