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Détournement d’un avion civil par le Bélarus : l’ONU appuie les appels à une enquête

Un avion de Ryanair s'apprête à atterrir (photo d'archives).
Unsplash/Fotis Christopoulos
Un avion de Ryanair s'apprête à atterrir (photo d'archives).

Détournement d’un avion civil par le Bélarus : l’ONU appuie les appels à une enquête

Droits de l'homme

Les Nations Unies ont exprimé leur profonde préoccupation suite à l’atterrissage apparemment forcé d’un avion de ligne civil au Bélarus et par l’arrestation d’un opposant biélorusse qui voyageait sur ce vol comme passager.

Dimanche, un Boeing 737 de la compagnie irlandaise Ryanair transportant plus de 100 passagers est parti d’Athènes, en Grèce, pour relier Vilnius, en Lituanie. L’avion se trouvait dans l’espace aérien biélorusse et s’apprêtait à entrer dans l’espace aérien lituanien lorsqu’il a été contraint par les autorités biélorusses à atterrir sur leur territoire. La ville de départ et celle d’arrivée de ce vol sont les capitales de deux Etats membres de l’Union européenne (UE).

Selon Ryanair, le contrôle aérien du Bélarus a informé l’équipage du vol d’une « menace potentielle pour la sécurité à bord » de l’avion qui a « reçu l'ordre de se dérouter vers l'aéroport le plus proche, à Minsk ».

Les autorités biélorusses ont inspecté l’avion et vérifié l’identité et les bagages des passagers. « Rien d’anormal n’a été trouvé », a affirmé la compagnie aérienne dont l’avion, après sept heures d’immobilisation à Minsk, a pu repartir pour Vilnius. Mais le journaliste biélorusse, Roman Protasevich, qui se trouvait parmi les passagers du vol, a été arrêté et n’a pu réembarquer dans l’avion qui a redécollé pour Vilnius.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit profondément préoccupé par ce qui semble être un atterrissage forcé et par la détention subséquente de M. Protasevich, journaliste dans le média d’opposition Nexta. « Nous voulons le voir libéré », a déclaré, lundi, le porte-parole du chef de l’ONU en réponse à une question d’une journaliste sur le sort de son confrère arrêté.

L’UE et plusieurs de ses Etats membres ont qualifié ce détournement et atterrissage d’« inacceptables » et plusieurs pays ont demandé une enquête sur cet incident. L’Association du transport international aérien (IATA) a fermement condamné « toute ingérence ou exigence d'atterrissage d'opérations de l'aviation civile qui n'est pas conforme aux règles du droit international » et appelé ce qu’une enquête internationale soit diligentée.

Dans une déclaration de presse publiée lundi, le porte-parole de M. Guterres a indiqué que ce dernier « appuie les appels à une enquête complète, transparente et indépendante sur cet incident inquiétant et exhorte tous les acteurs concernés à coopérer à une telle enquête ».

Réunion d’urgence de l’OACI

L'Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) s’est également déclarée vivement préoccupée par l’atterrissage forcé au Bélarus de l’avion de Ryanair et de ses passagers. Selon l’agence onusienne, le détournement et l’atterrissage forcé de cet avion pourraient contrevenir à la Convention de Chicago relative à l’aviation civile internationale. « Nous espérons que de plus amples informations seront officiellement confirmées par les pays et opérateurs concernés », avait tweeté dimanche l’OACI.

Le Président du Conseil de l'OACI, Salvatore Sciacchitano, a convoqué une réunion urgente des 36 membres du Conseil, le 27 mai, concernant cet incident. 

M. Guterres a également indiqué demeurer très préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l’homme au Bélarus à la suite de l’élection présidentielle d’août dernier. « Le Secrétaire général exhorte les autorités biélorusses à respecter pleinement toutes leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme, y compris en ce qui concerne les libertés d'expression, de réunion et d'association », a dit son porte-parole.