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Colombie : l’ONU consternée par les manifestations mortelles contre une réforme fiscale

La ville de Cali, dans l'ouest de la Colombie
Unsplash/Andres F. Uran
La ville de Cali, dans l'ouest de la Colombie

Colombie : l’ONU consternée par les manifestations mortelles contre une réforme fiscale

Droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit profondément alarmé par les événements survenus dans la nuit de lundi et mardi dans la ville de Cali, en Colombie, où « la police aurait ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre les réformes fiscales, tuant et blessant un certain nombre de personnes ».

Selon les services de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, ces violences ont déjà fait au moins 14 morts. « Depuis le 28 avril, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a reçu des allégations faisant état d’au moins 14 morts dans le contexte des manifestations dans différentes régions de Colombie, dont au moins un policier » a déclaré Marta Hurtado, porte-parole du HCDH,  lors d’un point de presse à Genève.

En attendant, les services du HCDH en Colombie s’efforcent de vérifier le nombre exact de victimes et d’établir comment ce terrible incident s’est produit à Cali.

« Nous exprimons notre profond choc face à ces événements et soulignons notre solidarité avec les personnes qui ont perdu la vie, ainsi qu’avec les blessés et leurs familles », a ajouté Mme Hurtado.

L’ONU appelle au calme

Le Chef de l’État colombien, Ivan Duque, avait annoncé dimanche le retrait de ce projet pour en élaborer un nouveau, après cinq jours de protestations. « Bien que la présidence colombienne ait annoncé le 2 mai que le projet de réforme fiscale serait retiré du Congrès, les manifestations, qui ont débuté le 28 avril, se poursuivent, avec des appels à une manifestation massive demain, 5 mai », a précisé la porte-parole du HCDH, relevant que « jusqu’à présent, la majorité des protestations ont été pacifiques ».

Compte tenu de « la situation extrêmement tendue », avec des soldats ainsi que des policiers déployés pour encadrer la manifestation, le HCDH appelle au calme. Les services de Mme Bachelet rappelle aux autorités de l’État leur responsabilité de protéger les droits de l’homme, notamment le droit à la vie et à la sécurité de la personne, et de faciliter l’exercice du droit à la liberté de réunion pacifique.

Une façon d’inviter les forces de l’ordre à « respecter les principes de légalité, de précaution, de nécessité et de proportionnalité lors du maintien de l’ordre dans les manifestations ». Pour l’ONU, « les armes à feu ne peuvent être utilisées qu’en dernier recours contre une menace imminente de mort ou de blessure grave.