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Action pour le maintien de la paix : des progrès réalisés, mais le travail est loin d’être terminé

Des Casques bleus du Pakistan patrouillent en République démocratique du Congo.
MONUSCO/Kevin N. Jordan
Des Casques bleus du Pakistan patrouillent en République démocratique du Congo.

Action pour le maintien de la paix : des progrès réalisés, mais le travail est loin d’être terminé

Paix et sécurité

Trois ans après le lancement par le Secrétaire général de l'ONU de l’initiative intitulée Action pour le maintien de la paix (A4P) pour renforcer les opérations de paix dans le monde, « des progrès significatifs » ont été accomplis « mais notre travail est loin d'être terminé », a déclaré lundi le chef des opérations de paix des Nations Unies.

Lors d'un événement pour faire le point sur les progrès réalisés et identifier les lacunes et la voie à suivre, Jean-Pierre Lacroix a souligné le courage et le dévouement des Casques bleus de l'ONU qui servent « dans des endroits parmi les plus difficiles au monde » et a détaillé plusieurs succès, notamment l'assistance électorale en République centrafricaine (RCA) et la réduction de la violence au Soudan du Sud.

Cependant, « des défis importants pour le maintien de la paix demeurent et nous sommes confrontés à de nouveaux défis », a-t-il noté.

M. Lacroix a présenté « A4P plus », la prochaine phase de l'initiative, en mettant l’accent sur sept nouveaux domaines prioritaires, à commencer par une meilleure cohérence collective. « Les missions de maintien de la paix de l'ONU doivent adhérer en interne à une stratégie commune et… utiliser notre capacité unique à rassembler tous les partenaires afin de mobiliser nos ressources collectives », a-t-il déclaré.

Les deux priorités suivantes portent sur une planification intégrée renforcée pour obtenir un plus grand impact et faire en sorte que les missions de maintien de la paix disposent des « capacités et de mentalités » adéquates.

La quatrième priorité vise à assurer une plus grande protection des Casques bleus, Jean-Pierre Lacroix citant les récentes attaques contre les soldats de la paix en RCA et au Mali. « Faire en sorte que les auteurs de crimes contre Casques bleus rendent des comptes doit être une priorité essentielle pour nous tous », a-t-il déclaré.

Renforcer la réponse aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels

Il estime également nécessaire d’améliorer la reddition des comptes par les Casques bleus en matière en matière de conduite et de discipline tout en reconnaissant les bonnes performances. « Nous renforcerons davantage la reddition des comptes en mettant l’accent sur la prévention, le respect des règles et les mesures correctives. Nous devons renforcer notre réponse aux victimes d'exploitation et d'abus sexuels », a-t-il dit.

Le chef des opérations de paix a souligné que les communications stratégiques devaient être une responsabilité partagée au sein des missions et du leadership. « Nous devrons mieux intégrer les données et les informations générées par les communications stratégiques dans nos cycles de planification et nos efforts de gestion des risques », a-t-il expliqué.

Enfin, Jean-Pierre Lacroix a affirmé qu’une coopération constructive avec les pays hôtes restera au cœur des efforts pour accroître la sûreté et la sécurité des soldats de la paix, renforcer les performances et soutenir les transitions réussies.

Il a précisé que l'appel à l'action du Secrétaire général pour « une mise en œuvre accélérée du programme sur les femmes, la paix et la sécurité dans le maintien de la paix, afin d’aider à désamorcer les différends, prévenir les conflits et promouvoir une paix durable et inclusive », serait intégré dans les priorités.

Et pour renforcer la connaissance du terrain, notamment en ce qui concerne les efforts d'alerte précoce et de prévention, le maintien de paix va s’appuyer davantage sur les données et la technologie.

Les progrès sur ces priorités nécessitent un partenariat et une coopération renforcés avec les États membres et d'autres partenaires du maintien de la paix, a déclaré Jean-Pierre Lacroix, soulignant que seul un « engagement collectif » pour renforcer le maintien de la paix rendra les missions de l'ONU « plus fortes, plus sûres et pertinentes ». « Les millions de personnes que nous servons et qui dépendent de nous n'en attendent pas moins », a-t-il conclu.