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Femmes militaires leaders dans les opérations de paix : des progrès mais il reste un long chemin pour arriver à la parité

Une femme Casque bleue du Népal, déployée au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, consulte une carte lors d'une patrouille.
Photo MINUSS/Gregorio Cunha
Une femme Casque bleue du Népal, déployée au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, consulte une carte lors d'une patrouille.

Femmes militaires leaders dans les opérations de paix : des progrès mais il reste un long chemin pour arriver à la parité

Paix et sécurité

Le nombre de femmes occupant des postes militaires élevés dans les opérations de la paix des Nations Unies est en augmentation mais il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour atteindre l’objectif de la parité femmes-hommes à ces postes, a déclaré jeudi le chef des opérations de paix.

« Accroître la participation pleine, égale et significative des femmes au sein du maintien de la paix des Nations Unies est devenu l’une des principales priorités de mon département », a déclaré Jean-Pierre Lacroix, chef du Département des opérations de paix, lors d’un événement en marge de la session de la Commission de la condition de la femme.

Il a rappelé que l’initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix » comprend l'engagement d'augmenter le nombre de femmes civiles et en uniforme dans le maintien de la paix à tous les niveaux et aux postes clés.

« Si de grands progrès ont été accomplis pour atteindre la parité entre les sexes au sein de nos composantes en uniforme, les progrès restent lents, surtout pour les contingents. En janvier 2021, 17,8% de femmes occupaient des postes d'experts militaires dans les missions et d’officiers d'état-major, et 5,4% de femmes militaires étaient déployées au niveau des contingents », a noté M. Lacroix.

Il s’est félicité de la nomination mercredi d’une femme, la générale de division Ingrid Gjerde, de la Norvège, au poste de commandant de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Il a également noté que la commandante adjointe de la force de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO) est une femme.

« Cela signifie que nous avons deux femmes qui occupent les postes militaires les plus élevés dans nos 12 missions sur le terrain. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais nous constatons des progrès », a déclaré le chef des opérations de paix.

Selon lui, le maintien de la paix des Nations Unies a besoin d'un leadership et d'équipes diversifiés pour mener à bien son mandat. « Des dirigeants et des équipes diversifiés apportent des perspectives diverses afin que nous puissions prendre de meilleures décisions et améliorer nos opérations », a dit Jean-Pierre Lacroix. 

« Cependant, nous savons que les femmes doivent souvent travailler plus dur pour être officiellement reconnues, nommées et promues à des postes de direction. Nous devons donc redoubler d’efforts pour faire en sorte que cela soit rectifié, que les barrières soient brisées et que davantage de femmes puissent accéder aux postes les plus élevés », a-t-il ajouté.

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Eviter de parler de la « valeur ajoutée des femmes »

Selon lui, l’une des façons d’y parvenir consiste à reconnaître le leadership des femmes dans les différents rôles et postes qu’elles occupent actuellement. Cela implique d’éviter de parler de « valeur ajoutée des femmes », un discours qui « place silencieusement un fardeau de justification sur les femmes et remet en question leur contribution essentielle ».

« Une autre priorité doit être la création d'environnements favorables, au Siège et dans nos missions, qui permettront aux femmes et aux hommes de s'épanouir et, en fin de compte, à nos opérations de paix d'être efficaces et de mener à bien leurs mandats », a souligné le chef des opérations de paix.

Il a également jugé nécessaire pour son département d’être plus stratégique en matière de gestion des talents. « Commencer par autonomiser les femmes actuellement en mission et leur poser des questions sur leurs expériences grâce à des enquêtes de sortie est une première étape que nous franchissons. Le suivi de leurs trajectoires professionnelles après leur déploiement nous permettra en outre de les considérer pour de futures formations et d'autres opportunités », a-t-il dit.

Enfin, il a jugé nécessaire la collaboration avec les pays contributeurs de troupes et de policiers. Il leur demande de reconnaître l'égalité des sexes, les femmes, la paix et la sécurité et la parité des sexes comme une priorité politique partagée et de continuer à allouer des ressources à cette cause.