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Le maintien de la paix, un « outil multilatéral indispensable », renforcé et qui doit être soutenu (ONU)

Des Casques bleus uruguayens sécurisent l’aéroport de Butembo dans l’est de la République démocratique du Congo (Août 2019)
Photo : ONU/Martine Perret
Des Casques bleus uruguayens sécurisent l’aéroport de Butembo dans l’est de la République démocratique du Congo (Août 2019)

Le maintien de la paix, un « outil multilatéral indispensable », renforcé et qui doit être soutenu (ONU)

Paix et sécurité

Le chef des opérations de paix de l’ONU a souligné lundi que le maintien de la paix demeure un « outil multilatéral indispensable » pour prévenir les conflits, réduire les risques de rechute et aboutir à une paix durable.

« Aujourd’hui, les Casques bleus des Nations Unies jouent un rôle préventif crucial là où ils sont déployés et protègent des millions de personnes vulnérables partout dans le monde », a déclaré devant le Conseil de sécurité, Jean-Pierre Lacroix, le Secrétaire général de l'ONU aux opérations de paix.

Un an et demi après le lancement de l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P) qui vise à renforcer l’efficacité des opérations de paix, M. Lacroix a fait le point sur les progrès enregistrés et ceux qui restent à faire.

Les solutions politiques sont une condition préalable à une paix durable et sont au cœur de l’agenda A4P, a souligné le Secrétaire général adjoint. « Dans chaque pays où nous sommes déployés et dans les limites de notre mandat, nos missions agissent de manière proactive et préservent l’espace pour rechercher des solutions politiques », a-t-il dit.

En République centrafricaine (RCA), la mission de l’ONU dans le pays (MINUSCA), en partenariat avec l'Union africaine (UA) et la Commission économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a profité du renforcement de son mandat politique et de la consolisation des capacités sécuritaires de ses Casques bleus pour créer un environnement qui a permis aux gouvernement et à14 groupes armés de signer un accord de paix en février dernier. « Les effets positifs de l'accord sont évidents, notamment dans la chute marquée de la violence depuis un an », a déclaré M. Lacroix qui s’est rendu en RCA à deux reprises cette année avec le Commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, Smail Chergui, et qui y retournera en octobre.

De même, en République démocratique du Congo (RDC), le soutien de la MONUSCO à la mise en œuvre de l'accord politique du 31 décembre 2016 a été déterminante, a souligné le Secrétaire général adjoint. La mission onusienne a ainsi permis de créer l’espace politique nécessaire au « premier transfert pacifique du pouvoir démocratique dans le pays en février 2019 », s’est-il félicité. « Comme l'a noté le Secrétaire général lors de son séjour dans le pays il y a quelques jours, il y a maintenant de nouvelles opportunités en RDC pour faire progresser la paix et le développement », a dit M. Lacroix.

Devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint a également exhorté les États membres à garantir que les nouvelles priorités du maintien de la paix se voient allouées les ressources correspondantes. « Par exemple, l’instabilité au centre du Mali a conduit à la l’établissement d’une deuxième priorité stratégique pour la MINUSMA afin d’appuyer la restauration de l'autorité de l’Etat et de protéger les civils dans la région, mais sans augmentation correspondante des ressources », a-t-il dit.

L’ONU a concentré ses efforts sur le renforcement des capacités pour assurer une approche opérationnelle plus mobile, robuste, consciente et intégrée. En RDC, la MONUSCO a ainsi remplacé des bases statiques par des bataillons à déploiement rapide (BDR). « Les BDR renforcent notre mobilité et notre robustesse, et au sein de la MONUSCO, elles font partie du concept de « protection par projection » de la mission » a dit M. Lacroix, soulignant leurs capacite à se déployer rapidement pour prévenir, atténuer et gérer les menaces dès leur apparition. En RCA, la MINUSCA a mis en place des unités militaires dotées de capacités de préparation et de protection élevées pour atténuer les problèmes de mobilité imposés par des environnements difficiles. Par ailleurs, les taux de mécanisation des bataillons déployés au sein de la mission onusienne en RCA ont été rehaussés.

Les pertes de Casques bleus ont été fortement réduites. Elles étaient de 27 en 2018, s’élèvent à ce jour à 21 pour cette année. Des chiffres bien inferieurs aux 57 morts enregistrés en 2017 avant le lancement de l’A4P.

Le chef du maintien de la paix de l’ONU a souligné l’importance des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales ainsi qu'avec l'ensemble du système des Nations Unies. « Les partenariats sont au cœur de l’Action pour le maintien de la paix. Et ces partenariats commencent au sein même des Nations Unies », a souligné M. Lacroix. « Mais le succès de l’Action pour le maintien de la paix repose sur des partenariats forts qui s’étendent au-delà du système des Nations Unies », a-t-il ajoutée soulignant la coopération étroite et profonde de l’ONU avec l’UA qui s’est montrée inestimable et indispensable pour faire avancer les solutions politiques et la mise en œuvre des accords de paix sur le continent africain.