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RCA : pour la MINUSCA, l’alliance entre certains groupes armés et acteurs politiques est inacceptable

Un enfant portant un fusil dans le nord-ouest de la République centrafricaine. (archive)
Photo UNICEF/Pierre Holtz
Un enfant portant un fusil dans le nord-ouest de la République centrafricaine. (archive)

RCA : pour la MINUSCA, l’alliance entre certains groupes armés et acteurs politiques est inacceptable

Paix et sécurité

L’envoyé de l’ONU en République centrafricaine (RCA) a dénoncé les violences et les tentatives de déstabilisation du processus électoral à une semaine des élections. Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit se réunir lundi sur la situation dans ce pays d’Afrique centrale.

A sept jours du premier tour des élections présidentielle et législatives en RCA, la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) est mobilisée pour protéger les civils et sécuriser le processus électoral dans un contexte tendu après l’annonce par plusieurs groupes armés d’une alliance commune.

A 180 kilomètres au nord de Bangui, des Casques bleus burundais de la MINUSCA et l’administration locale ont organisé une tournée dans la ville de Sibut. Une action qui vise à rassurer la population de la capitale de la province de la Kemo sur le plan sécuritaire suite aux rumeurs d’attaques de la ville par des groupes armés.

« Je voudrais rassurer les Centrafricaines et les Centrafricains que le processus électoral va se poursuivre pacifiquement jusqu’à son terme afin qu’ils votent librement et choisissent leurs dirigeants le 27 décembre », a déclaré samedi soir le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA, Mankeur Ndiaye, sur Twitter. « C’est un engagement que nous avons pris et nous allons le réaliser », a-t-il assuré.

Dimanche, le dernier lot de matériel électoral est arrivé à l’aéroport de Bangui, a indiqué la MINUSCA sur Twitter. Ce lot qui comprend des bulletins de vote destinés à l’organisation des élections législatives à Bangui et dans les 16 préfectures de la RCA a été réceptionné en présence des représentants de l'Autorité nationale des élections (ANE), de la MINUSCA et du bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en RCA.

Concernant la situation sécuritaire actuelle, M. Ndiaye a indiqué que « toutes les dispositions sont prises par la MINUSCA en coordination avec les FACA (Forces armées centrafricaines) et les FSI (Forces de sécurité intérieure) pour assurer la sécurisation du processus électoral et la sécurité des candidats.

Samedi, plusieurs groupes armés ont annoncé leur fusion en un seul mouvement dénommé « Coalition des patriotes pour le changement (CPC) » dirigé contre le gouvernement centrafricain.

M. Ndiaye, qui est également chef de la MINUSCA, a indiqué avoir pris connaissance d’alliances entres certains groupes armés et des acteurs politiques. « Cela est inacceptable », a-t-il dit, tout en assurant que la mission onusienne continue ses bons offices politiques et à parler « aux uns et aux autres ».

L’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en RCA, Yao Agbetse, a réitéré, dimanche, son appel aux groupes armés à cesser immédiatement les attaques et à s'abstenir de toutes entraves visant à déstabiliser le processus électoral. « Les auteurs et les complices subiront la rigueur de la loi. Personne ne jouira de l'impunité », a-t-il assuré.

Samedi, un porte-parole du gouvernement centrafricain a accusé l’ancien Président François Bozizé d’être derrière ce qu’il a qualifié de « tentative de coup d’Etat ».

« Je voudrais lancer un vibrant appel à l’ancien président de la république François Bozizé pour qu’il s’inscrive dans la voie de la paix, pour qu’il évite de jeter le trouble sur le processus électoral », a déclaré M. Ndiaye. Le Représentant spécial a, une nouvelle fois, demandé solennellement à l’ancien chef d’Etat centrafricain dont la candidature à l’élection présidentielle a été rejetée, « de lancer un appel au calme à ses partisans ».

« Toute tentative de déstabilisation du processus électoral en cours, que se soit de la part des acteurs politiques, des groupes armés ou d'autres acteurs, serait inacceptable », a précisé M. Agbetse. L’expert indépendant a prévenu que les auteurs de ces déstabilisations devront répondre de leurs actes « devant la justice nationale et internationale ».

M. Ndiaye a également condamné tous les discours de haine et d’incitation à la violence ainsi que toutes les « attaques injustes » dirigées contre les partenaires internationaux de la RCA et contre la MINUSCA. Le Représentant spécial a indiqué que la situation en Centrafrique sera à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies ce lundi. « Toute la communauté internationale suit de très près ce qui se passe en RCA », a-t-il dit.