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A une réunion du HCR, l’Afrique du Sud dénonce l'abus du régime d'asile par les immigrants économiques

Des migrants du Zimbabwe dans un refuge temporaire en Afrique du Sud (photo d'archives).
Photo: Guy Oliver/IRIN
Des migrants du Zimbabwe dans un refuge temporaire en Afrique du Sud (photo d'archives).

A une réunion du HCR, l’Afrique du Sud dénonce l'abus du régime d'asile par les immigrants économiques

Migrants et réfugiés

Devant le Comité exécutif du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) réuni à Genève, le Vice-ministre sud-africain de l’intérieur a proposé mercredi que le HCR s’emploie à « mettre fin à l’abus du régime d’asile par les immigrants économiques ». 

Le Vice-ministre d'Afrique du Sud, Njabulo Nzuza, a déclaré que cet abus « entrave les efforts visant à traiter les demandes d’asile et a un impact négatif sur les demandeurs d’asile » pouvant légitimement être acceptés comme réfugiés.

Pretoria se dit « encouragé » par l’appel lancé par le Haut-Commissaire Filippo Grandi, dans sa déclaration liminaire devant le comité exécutif, visant à décourager les migrants économiques d’abuser du régime d’asile.

En début septembre, des violences xénophobes ont secoué certaines provinces de l’Afrique du Sud. Le 20 septembre dernier, le HCR s’est dit vivement préoccupé par « la violence récurrente contre les ressortissants étrangers, y compris des réfugiés et des demandeurs d’asile, en Afrique du Sud - récemment à Katlehong près de Johannesburg dans la province de Gauteng ».

Selon le HCR, au moins 1.500 ressortissants étrangers, principalement des migrants mais aussi des réfugiés et des demandeurs d’asile, ont été contraints de fuir leur foyer. L’agence onusienne basée à Genève a également recensé au moins une douzaine de morts lors de ces émeutes, dont des ressortissants étrangers et des Sud-Africains.

L’Afrique du Sud attachée « aux idéaux d’unité et de solidarité panafricaines »

A Genève, le Vice-ministre sud-africain de l’intérieur a indiqué que son pays demeurait profondément attaché « aux idéaux d’unité et de solidarité panafricaines », tout en appelant les pays à adhérer aux instruments relatifs aux droits de l’homme et à garantir à leurs citoyens le plein exercice de leurs droits. « Nous pensons que cela réduira considérablement le nombre de demandeurs d’asile, de réfugiés et d’apatrides », a ajouté M. Nzuza.

De plus, Pretoria a réaffirmé sa volonté d’exprimer sa solidarité et d’accueillir les personnes déplacées de force de leur pays, contribuant ainsi au respect des principes de la protection internationale des réfugiés.

A cet égard, le Ministre a souligné que l’Afrique du Sud compte un peu plus de 120.000 réfugiés. En 2018, 1.500 nouvelles personnes ont obtenu le statut de réfugié. En outre, le gouvernement sud-africain examine actuellement plus de 185.000 demandes d’asile et « ce nombre ne cesse d’augmenter chaque année ».

Par ailleurs, la délégation sud-africaine s’est dit préoccupée que 85% des réfugiés dans le monde continuent d’être accueillis par des pays en développement. « Comme le souligne le Rapport mondial de 2018, l’Afrique en tant que continent accueille jusqu’à 20% de la population réfugiée mondiale », a relevé M. Nzuza.

Sur le plan continental, l’Afrique du Sud reste l’un des principaux pays africains accueillant 65% des réfugiés vivant en Afrique. « La charge et la responsabilité disproportionnées qui pèsent sur les pays pauvres sont particulièrement préoccupantes », a déploré le Vice-ministre sud-africain de l’intérieur, tout en regrettant aussi « le déficit de financement alors que les besoins humanitaires restent élevés sur le terrain ».