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Le HCR exhorte la Grèce à soulager les centres d’accueil surpeuplés dans les îles de la mer Égée

Des migrants sur l'île grecque de Lesbos (archives). Photo OIM 2016/Amanda Nero
Des migrants sur l'île grecque de Lesbos (archives). Photo OIM 2016/Amanda Nero

Le HCR exhorte la Grèce à soulager les centres d’accueil surpeuplés dans les îles de la mer Égée

Migrants et réfugiés

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a exhorté vendredi le gouvernement grec à gérer la situation dans les centres de réception et d’identification des îles de la mer Égée qui accueillent des demandeurs d’asile et des migrants.

« Ces centres sont surpeuplés, ce qui signifie que des milliers de demandeurs d’asile et de migrants, y compris de nombreux enfants, vivent dans des conditions sordides et qui se détériorent rapidement. Certains vivent dans ces centres depuis plus de six mois », a expliqué un porte-parole du HCR, Charlie Yaxley, lors d’une conférence de presse à Genève.

Le HCR demande aux autorités d’accélérer rapidement les procédures pour les personnes susceptibles d’être transférées sur le continent ; d’accroître la capacité d’accueil sur le continent pour les accueillir ; d’améliorer rapidement les conditions dans les centres d’accueil et de fournir des logements de remplacement pour les personnes les plus vulnérables.

Selon l’agence onusienne, la situation est particulièrement critique au centre de Moria, sur l’île de Lesbos, où plus de 7.000 demandeurs d’asile et migrants sont entassés dans des abris construits pour accueillir seulement 2.000 personnes. Environ 2.700 personnes, principalement des familles syriennes et iraquiennes, séjourneraient au centre de Vathy sur l’île de Samos, dont la capacité initiale d’accueil est de moins de 700 personnes. Les centres de réception dans les îles de Chios et de Kos sont occupés à près du double de leur capacité initiale d’accueil.

« Ces niveaux de surpeuplement n’ont pas été observés depuis mars 2016, quand les taux d’arrivée étaient beaucoup plus élevés », a dit le porte-parole du HCR. Le HCR est particulièrement préoccupé par la vétusté des installations sanitaires, par les différends entre les communautés frustrées, la multiplication des agressions et des cas de harcèlement sexuel ainsi que le besoin croissant de soins médicaux et psychosociaux.

Les enfants, y compris des centaines de jeunes - garçons et filles - non accompagnés, sont particulièrement à risque, de même que des dizaines de femmes enceintes, de nouveau-nés, de survivants de violences sexuelles et d’autres personnes extrêmement vulnérables.

Plus de 3.000 demandeurs d’asile sur les îles ont été autorisés à rejoindre le continent, mais les transferts ont été ralentis en raison du manque d’hébergement et d’accueil sur le continent. Bien qu’il reçoive des fonds européens, le gouvernement tient difficilement ses engagements pour décongestionner les centres de réception et d’identification dans les îles.

« Le HCR exhorte les autorités à redoubler d’efforts pour surmonter les retards administratifs et logistiques. Parallèlement, des mesures extraordinaires doivent être envisagées, y compris recourir à des logements d’urgence ou d’autres installations de remplacement, et encourager les autorités à travailler en étroite collaboration avec la société civile et les organisations non gouvernementales dans des domaines spécifiques comme les prestations de santé », a dit le porte-parole, ajoutant que le HCR se tient prêt à fournir un appui aux autorités grecques en renforçant ses capacités et sa réponse opérationnelle ainsi qu’en transférant vers le continent les personnes éligibles au statut de réfugié.

A la demande du gouvernement grec, le HCR a exceptionnellement accepté de continuer à financer le transport des demandeurs d’asile vers le continent en septembre, afin d’éviter de nouveaux retards.