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L'ONU appelle le Conseil de sécurité au consensus face aux défis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Un Tchadien à Sallum à la frontière égyptienne. Il a fui le conflit en Libye, où l'instabilié affecte les pays voisins (archives).
Photo HCR/Phil Moore
Un Tchadien à Sallum à la frontière égyptienne. Il a fui le conflit en Libye, où l'instabilié affecte les pays voisins (archives).

L'ONU appelle le Conseil de sécurité au consensus face aux défis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Paix et sécurité

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté lundi les membres du Conseil de sécurité à trouver « un consensus indispensable » pour résoudre les innombrables défis au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en se concentrant sur les lignes de faille dans la région.

« Des conflits vieux de plusieurs décennies, mais aussi des nouveaux, ainsi que des griefs sociaux profondément enracinés, un rétrécissement de l’espace démocratique et l’émergence du terrorisme et de nouvelles formes d’extrémisme violent sapent la paix, le développement durable et les droits humains », a déploré António Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité.   

Selon lui, les organisations régionales peuvent contribuer aux efforts de diplomatie préventive, de médiation et de renforcement de la confiance.

Le chef de l’ONU a rappelé que les rivaux de la guerre froide trouvaient encore des moyens de se parler et de coopérer, indiquant que les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pouvaient poursuivre sur cette voie.

« Les majorités ne devraient pas ressentir la menace existentielle de la fragmentation, et les minorités ne devraient pas ressentir la menace de l’oppression et de l’exil. Et chacun, partout, devrait jouir de son droit de vivre dans la dignité, la liberté et la paix », a-t-il dit.

Intégrités territoriales menacées

Le Secrétaire général a fait valoir que « l’intégrité territoriale de pays comme la Syrie, le Yémen et la Libye est menacée ». Il en résulte que des millions de personnes ont été déplacées de force de leurs domiciles. Et les effets de cette instabilité se sont propagés aux pays voisins et au-delà.

M. Guterres a fait état des nombreuses crises dans la région, à commencer par le conflit israélo-palestinien, une question centrale au cœur de ce qu’il a appelé « le bourbier du Moyen-Orient ».

Le Secrétaire général a réitéré le soutien de l’ONU à une solution à deux États, Israël et Palestine, qui permettrait aux deux communautés de vivre côte à côte en paix, quelque chose qui est également essentiel pour la sécurité et la stabilité dans toute la région.

Par ailleurs, la guerre en cours en Syrie a soumis les civils à une « litanie d’atrocités », y compris des sièges, la famine, des déplacements et l'utilisation d'armes chimiques. Le conflit est devenu « un champ de bataille pour les guerres par procuration », avec la participation d'acteurs régionaux et internationaux, a noté M. Guterres.

« Plus que jamais, notre objectif est de voir une Syrie unie et démocratique, d’éviter un sectarisme irréparable et d'assurer le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie, et de permettre au peuple syrien de décider librement de son avenir », a-t-il ajouté.

Des enfants recevant des soins au Yémen, où les conflits et l'effondrement du système de santé ont provoqué la plus grande épidémie de choléra au monde
UNICEF/UN065871/Alzekri
Des enfants recevant des soins au Yémen, où les conflits et l'effondrement du système de santé ont provoqué la plus grande épidémie de choléra au monde

 

S'agissant du Yémen, le chef de l’ONU a souligné les efforts récents de son Envoyé spécial, Martin Griffiths, pour éviter une escalade de la violence.

Il a également parlé de l’engagement de l’ONU en Libye, y compris le soutien à un processus de dialogue national qui a révélé le profond désir des citoyens de voir la paix instaurée et de sortir de la période de transition.

M. Guterres a salué la « résilience » de l’Iraq ces dernières années, citant la victoire sur le groupe extrémiste l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech), comme un exemple de la façon dont la nation a surmonté le risque de fragmentation.

« L’endurance de l’Iraq en tant qu’État fédéral stable témoigne des sacrifices énormes du peuple iraquien et de toutes les communautés », a-t-il déclaré. Il a souhaité que les institutions iraquiennes soient en mesure d’assurer une conclusion adéquate du processus électoral, d’une manière qui respecte pleinement la volonté du peuple iraquien.

Enfin, le Secrétaire général a félicité le Liban pour son respect de la diversité. Il a déclaré qu’il attendait avec impatience la formation d'un nouveau gouvernement, après des élections parlementaires pacifiques le mois dernier - les premières depuis près d’une décennie.