L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : l'ONU dénonce des entraves à l'assistance humanitaire

Le Conseil de sécurité de l'ONU. Photo ONU/Manuel Elias
Le Conseil de sécurité de l'ONU. Photo ONU/Manuel Elias

Syrie : l'ONU dénonce des entraves à l'assistance humanitaire

Tout en constatant une diminution récente de la violence dans certaines régions de la Syrie, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, a dénoncé jeudi devant le Conseil de sécurité une situation humanitaire « extrêmement difficile », aggravée par la persistance d'entraves à l'assistance.

Mme Mueller, qui s'exprimait par vidéoconférence depuis les locaux du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Amman, en Jordanie, a noté que la situation humanitaire demeurait extrêmement difficile malgré la baisse de la violence dans les « zones de désescalade », créées suite à la signature du mémorandum du 4 mai, signé par l'Iran, la Russie et la Turquie.

La Sous-Secrétaire générale a cité en exemple les zones assiégées de la Ghouta orientale où, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu le 22 juillet, les frappes aériennes et tirs de mortiers continuent de faire de nombreuses victimes civiles, ou encore le nord-ouest du pays, où les combats entre groupes armés non-étatiques et terroristes font rage.

La situation à la frontière entre la Syrie et la Jordanie s'est elle aussi dégradée la semaine dernière.

Quant au gouvernorat de Raqqa, OCHA y a recensé 30.000 nouvelles personnes déplacées depuis le 1er juillet du fait des opérations contre Daech, ce qui porte le nombre total de déplacés dans cette zone à environ 200.000 depuis le 1er avril. Et dans la ville même de Raqqa, où Daech continue d'utiliser des civils comme boucliers humains, la situation sanitaire est très préoccupante.

C'est dans les zones assiégées et difficiles d'accès que la situation demeure la plus difficile, a expliqué Mme Mueller, qui a précisé qu'aucun convoi humanitaire n'avait pu être acheminé vers les zones assiégées depuis le début du mois de juillet et qu'un convoi par semaine seulement avait pu atteindre les zones difficiles d'accès.

La Sous-Secrétaire générale a condamné la persistance d'entraves à la livraison de l'aide, y compris les refus d'autorisation et restrictions administratives imposées par le gouvernement syrien, ainsi que les restrictions émanant des groupes armés non-étatiques et terroristes, qui continuent de retarder les livraisons. Malgré ces entraves, l'ONU et ses partenaires ont pu fournir une aide à près de 8,5 millions de personnes à travers le pays au mois de mai et les convois de juillet ont permis d'apporter une aide d'urgence à environ 200.000 personnes, a précisé Mme Mueller.

Lors de la séance du Conseil, Mme Mueller a été vivement prise à partie par le représentant de la République arabe syrienne, qui a reproché à ses services de vouloir se substituer au gouvernement syrien et à l'ONU de ne pas prendre en compte les victimes et les dommages causés par la « prétendue coalition internationale » dirigée par les États-Unis. À la suite de ces accusations, la représentante des États-Unis a souhaité intervenir pour assurer la représentante d'OCHA du « plein soutien de son pays ».