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Syrie : la sécurité alimentaire s'améliore dans plusieurs régions, selon la FAO et le PAM

Une mère, déplacée avec sa famille, nourrit sa fille de 18 mois dans un refuge situé dans un village rural de Damas. (archive)
PAM/Abeer Etefa
Une mère, déplacée avec sa famille, nourrit sa fille de 18 mois dans un refuge situé dans un village rural de Damas. (archive)

Syrie : la sécurité alimentaire s'améliore dans plusieurs régions, selon la FAO et le PAM

La sécurité alimentaire dans plusieurs régions de la Syrie s'est légèrement améliorée par rapport à la même période l'année dernière en raison d'une amélioration de la situation sécuritaire et d'un meilleur accès des organisations humanitaires aux zones isolées, mais la situation dans son ensemble demeure bien pire que celle précédant le conflit, ont averti aujourd'hui deux agences onusiennes.

La dernière Mission d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire (CFSAM), menée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), estime que la production totale de blé s'élève à 1,8 million, soit 12% de plus que l'année dernière lorsqu'une baisse record avait été enregistrée, mais moins de la moitié par rapport à la moyenne d'avant conflit.

Publié mardi, le rapport de la mission indique que près de 6,9 millions de Syriens sont toujours en situation d'insécurité alimentaire tandis que 5,6 millions de personnes devraient vraisemblablement se retrouver en situation d'insécurité alimentaire si elles ne bénéficient pas d'une aide alimentaire régulière chaque mois.

« Pour certaines familles syriennes, il existe une lueur d'espoir dans un océan de noirceur », a déclaré Adam Yao, Représentant par intérim de la FAO en Syrie. « Malgré les immenses défis, l'agriculture continue de produire de la nourriture pour le pays. Avec la situation sécuritaire qui s'améliore, de plus en plus d'agriculteurs devraient pouvoir accéder à leurs terres et cultiver de nouveau. Il est maintenant temps d'intensifier notre aide car l'agriculture n'a jamais été aussi importante pour les moyens d'existence de nombreuses personnes », a-t-il ajouté.

« Les quelques améliorations enregistrées au niveau de la disponibilité de nourriture pour la population syrienne sont encourageantes mais les besoins demeurent élevés. Davantage doit être fait pour fournir de la nourriture aux familles affectées par la crise. Le PAM et la FAO travaillent ensemble afin de faire de la sécurité alimentaire une réalité pour la population syrienne », a indiqué Jakob Kern, Directeur pays et Représentant du PAM en Syrie.

L'accès des organisations humanitaires à certaines zones assiégées s'est amélioré par rapport à l'année dernière. Il est cependant toujours lourdement limité, à Deir-ez-Zor, où les parachutages de nourriture et d'autres fournitures essentielles se poursuivent, et à Ar-Raqqa, où la situation est devenue critique en raison des combats en continu. A Ar-Raqqa, les magasins ont été détruits et le coût du panier alimentaire standard a augmenté de 42% entre mai et juin cette année.

La pluie contribue à la production agricole

Des précipitations plus abondantes tombées au sein du bassin versant du fleuve de l'Euphrate ont contribué à augmenter les débits et les niveaux d'eau de nombreux barrages à travers le pays. En 2017, la production de blé et d'orge s'est légèrement améliorée par rapport à l'année dernière en raison de pluies plus abondantes et d'un meilleur accès aux terres agricoles dans certaines régions.

Les principaux obstacles sont toujours les prix élevés ou l'indisponibilité des intrants tels que les semences et l'engrais et la destruction des infrastructures telles que les systèmes d'irrigation et les lieux de stockage.

La situation des pâturages s'est également améliorée en raison des pluies plus abondantes et cela devrait partiellement contribuer à faire baisser les prix du fourrage. Les tailles de troupeaux se sont stabilisées, bien que restant relativement petites. Les principaux obstacles sont toujours le prix élevé du fourrage, la couverture insuffisante des services vétérinaires et les problèmes de sécurité limitant l'accès aux aires de pâturage dans certaines régions du pays.

Des améliorations progressives en matière de sécurité et d'ouverture des voies d'approvisionnement ont permis au commerce de se relancer tout doucement et aux marchés urbains de fonctionner dans certaines régions du pays. Dans certaines régions à l'est d'Alep, où des infrastructures entières et des marchés ont été détruits, on assiste à une reprise timide des activités. A travers le pays, les prix des produits alimentaires continuent d'être particulièrement élevés, s'approchant des records, à l'exception des gouvernorats de Deir-ez-Zor, Al-Hasakeh et de Damas campagne.