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Syrie : si elle est confirmée, l'attaque à l'arme chimique à Khan Cheikhoun serait la pire depuis août 2013, selon l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Conseil de sécurité de l'ONU. Photo ONU/Rick Bajornas

Syrie : si elle est confirmée, l'attaque à l'arme chimique à Khan Cheikhoun serait la pire depuis août 2013, selon l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni d'urgence mercredi matin à la demande de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni suite à l'utilisation présumée d'armes chimiques mardi lors de frappes aériennes qui ont touché la ville de Khan Shikhoun, au sud du gouvernorat d'Idlib, en Syrie.

Le Conseil de sécurité s'est réuni d'urgence mercredi matin à la demande des Etats-Unis (président du Conseil pour le mois d'avril), de la France et du Royaume-Uni suite à l'utilisation présumée d'armes chimiques mardi lors de frappes aériennes qui ont touché la ville de Khan Cheikhoun, au sud du gouvernorat d'Idlib, en Syrie.

Le Haut-Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Kim Won-soo, a fait un exposé devant les quinze membres du Conseil pour donner les dernières informations dont l'ONU dispose sur les circonstances de ces frappes.

« À ce stade, des informations continuent d'arriver. Actuellement, de nombreux détails sur l'attaque ne sont pas complètement connus », a déclaré M. Kim. « Si elle venait à être confirmée, il s'agirait de la pire attaque à l'arme chimique commise en Syrie depuis celle de la Ghouta en août 2013 ».

Mardi, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est dit profondément perturbé par des rapports faisant état d'une utilisation présumée d'armes chimiques en Syrie lors de ces attaques. Le chef de l'ONU a rappelé que le Conseil de sécurité a précédemment déterminé que l'utilisation d'armes chimiques partout constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales et qu'il a affirmé que l'utilisation d'armes chimiques constitue une violation grave du droit international.

La Commission d'enquête de l'ONU sur la République arabe syrienne a condamné mardi dans les termes les plus forts les attaques perpétrées sur Khan Cheikhoun, rappelant que « l'utilisation d'armes chimiques, ainsi que le ciblage délibéré des installations médicales, constitueraient des crimes de guerre et des violations graves du droit relatif aux droits de l'homme.

Gravement préoccupée par l'attaque présumée à l'arme chimique, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué mardi que la mission d'établissement des faits est en train de recueillir et d'analyser des informations provenant de toutes les sources disponibles.

Les armes chimiques représentent une barbarie intolérable (OMS)

Dans un communiqué publié mercredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte que les partenaires du Groupe sectoriel pour la santé traitant les patients sur le terrain ont indiqué qu'au moins 70 personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été affectées. Les médecins à Idlib indiquent que des dizaines de patients souffrant de difficultés respiratoires et de suffocation, dont nombre de femmes et d'enfants, ont été admis dans les hôpitaux du gouvernorat pour des soins médicaux d'urgence.

« Les images et les rapports provenant d'Idlib aujourd'hui m'ont choqué, attristé et indigné. Le droit international interdit les armes de ce type, car elles représentent une barbarie intolérable », a déclaré le Dr Peter Salama, Directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d'urgence sanitaire.

Selon l'OMS, la probabilité d'exposition à une attaque chimique est confortée par l'absence apparente de lésions externes signalées pour les cas présentant une brusque apparition de symptômes similaires, dont une détresse respiratoire aiguë comme principale cause de décès. Certains cas semblent montrer des signes supplémentaires correspondant à une exposition à des produits organophosphorés, une catégorie de produits chimiques comportant des agents neurotoxiques.

Des médicaments, dont l'atropine, un antidote contre certains types de produits chimiques, et les stéroïdes pour le traitement symptomatique, ont été immédiatement envoyés par un entrepôt partenaire de l'OMS à Idlib. L'OMS expédie des médicaments supplémentaires à partir de la Turquie et se tient prête à fournir autant que de besoin des fournitures indispensables et des ambulances. Les experts de l'Organisation en Turquie communiquent avec les agents de santé à Idlib pour fournir 24 heures sur 24 des conseils sur le diagnostic et le traitement adapté des patients.